Par Christopher ALAM - Éditions Sénevé, BP 50, CH 3608 Thoune
1. Introduction
Un descendant direct de Mahomet qui se convertit et devient comme l'Apôtre Paul un serviteur de Jésus, ce n'est pas commun ! Achetez ce livre, il est extraordinaire, et il vous bénira dans votre foi au Dieu vivant et actuel, comme il m'a béni dans mes trois séjours à l'Hôpital, en ce printemps 2007.
2. Racines de l'Auteur
Je m'appelle Christopher ALAN, descendant direct de Mahomet, d'Ismaël et d'Abraham. Je suis né au Pakistan le 29 mars 1954 dans un foyer musulman. Mon père est issu d'une famille arabe hachémite du Moyen Orient. Nous portons le titre honorifique de Sharif (ou Cheik), mot uniquement utilisé pour désigner les véritables descendants de Mohamed, fondateur de l'islam.
J'étais respecté et considéré comme « saint »... mais je connaissais déjà mon propre cœur, et je ne pouvais me débarrasser de l'idée que je n'étais rien de plus qu'un pécheur.
Mon grand-père, qui a fait le pèlerinage de La Mecque a été décoré et anobli par le Gouvernement britannique pour ses services à la Couronne. Il était renommé pour sa connaissance des herbes médicinales. Il a voyagé partout pour ses recherches afin de trouver de nouveaux médicaments. Il a vécu jusqu'à 106 ans, avec 4 épouses successives. Rappelons que Mahomet a eu 13 femmes et qu'en dernier lieu il a épousé Aicha, une fillette de 9 ans. Mon grand-père avait 70 ans quand mon père est né. Il était le 7e et dernier enfant de sa dernière épouse.
Ma famille a quitté le Moyen-Orient et s'est fixée dans les Indes britanniques, au futur Pakistan. Mon père était Officier supérieur de Sa Majesté, diplômé de la Royal Indian Militari Accademy. Je suis donc né Pakistanais dans cette noble famille. Bercé par les marches militaires émouvantes, j'ai décidé dès mon enfance que moi aussi je marcherais au son de cette musique, vêtu de l'uniforme kaki que mon père portait avec orgueil. Mon père a été élevé au rang de Général, et récemment encore deux de mes oncles et deux cousins étaient ministres du gouvernement pakistanais, et ma mère a été membre du Parlement.
Je ne me souviens pas de mon père comme d'une personne exagérément religieuse. Parfois je me souviens de l'avoir vu se tourner vers La Mecque, puis sortir avec ma mère et rentrer en état d'ébriété. Nous avions de nombreux alcools à la maison, et nous recevions beaucoup, même aussi pour des nuits de prières et des réunions de lecture du Coran. La plupart des musulmans modérés vivaient ainsi. Mais par la suite, mon père est devenu plus fondamentaliste ; il a cessé de boire, et a fait plusieurs pèlerinages à la Mecque. Son changement a été brutal et rapide. Ma mère est née à New Delhi, en Inde. Elle vient d'une famille d'artistes musulmans. Elle travaillait comme présentatrice des informations à la radio, et était aussi une chanteuse bien connue.
Mon père a engagé des précepteurs religieux, chargés de m'instruire à lire le Coran dans l'original arabe, et je mémorisais des chapitres entiers que je récitais ensuite par cœur. Les musulmans pensent que l'arabe est une langue sainte, parce que le coran a été révélé à Mahomet dans cette langue. Souvent ainsi, ils ne comprennent rien du coran, car seul un petit pourcentage comprend l'arabe dans notre pays.
Je ne connaissais rien du christianisme et de ses doctrines. Je savais seulement que c'était une religion fondée par le prophète ‘Issa, comme les musulmans appellent Jésus. J'ai grandi avec ces paroles qui résonnaient dans ma tête :
- « Il n'y a de Dieu qu'Allah, et Mahomet est son prophète. »
Mon père était particulièrement attiré par un islam mystique, celui des philosophes soufis. Dans les réunions où il m'entraînait parfois, j'y entendais des choses étranges, mais je pensais que c'était ça la vraie spiritualité. Un jour, un très vieil homme avait préparé une marmite pleine d'huile bouillante; je dus y mettre mon pied dedans (non sans une grande crainte). Pourtant je ne ressentis que de la tiédeur, et je n'eus aucune brûlure. De telles expériences fortifiaient notre foi en Allah. Je sais aujourd'hui que ce n'était que de la sorcellerie.
J'ai donc vécu une petite enfance heureuse et je garde de merveilleux souvenirs de ce temps-là. Mais les choses allaient changer...
En 1962 (je n'ai jamais su pourquoi) mes parents ont divorcé. Ce fut une séparation amère, car je n'avais que 8 ans Je vois encore son train partir, et nous la saluions… elle n'est jamais revenue! Je ne l'ai revue que brièvement deux fois dans ma jeunesse. Je réalisai alors combien mon père la détestait. Ce fait entraîna aussi d'autres ruptures dans la famille. Et puis mon père s'est remarié assez vite; mais ma belle-mère était cruelle et elle nous battait mon jeune frère et moi, constamment, lorsque mon père était absent. Je me consolais en lisant beaucoup, mais souvent je m'endormais en pleurant : on m'avait volé ma belle enfance.
3. A l'école de l'armée de l'air
A 13 ans, je demandais de rejoindre l'École de l'Armée de l'Air, dans le nord du pays. Seuls quelques rares privilégiés pouvaient être acceptés. Cette armée prenait en charge toute l'éducation des jeunes et les formait comme pilotes de combats. Mais il y avait des examens difficiles à passer... et sur 10 000 inscrits, il n'y eut que 29 candidats acceptés; je fus du nombre. C'était enfin comme une odeur de liberté! Nous étions 16 dans mon baraquement, entourés d'avions dont je connus bientôt tous les types. L'été on avait jusqu'à 48° et l'hiver au-dessous de zéro, et sans chauffage. Les douches hivernales resteront dans ma mémoire! Lorsque l'eau glacée nous inondait, nous hurlions des cris de guerre! Nous faisions beaucoup de sport à côté des cours. La discipline était dure et les plus petites infractions étaient punies sévèrement... et j'étais un habitué des punitions!
Chaque jour, on commençait par un défilé, une inspection et une lecture du coran. Nous devions suivre le jeûne du Ramadan. Nous mangions bien à 3 h du matin, et le soir sitôt la prière terminée, nous mangions à nouveau à satiété. Je trouvais agréable cette période… qui était sensée nous purifier spirituellement... mais à la fin nous retrouvions nos habitudes, sans changement de notre vieille nature!
Les problèmes que j'avais en famille ne me laissaient pas en paix et je fus bientôt le dernier de la classe. On me fit consulter un psychologue, mais rien n'y fit et je glissai bientôt vers l'abîme du désespoir. Juste avant le bac.- qu'il fallait absolument que je passe - je rendis visite quelques jours à mon père :
- « Toutes ces années, me dit-il froidement, je t'ai tout donné, mais tu es quand même notre honte... Tu ne vaux rien. Ni pour moi, ni pour personne!... Je te renierai si tu rates ces examens. »
Il n'y avait rien à ajouter; je pleurais tout le long du retour. Puis de rage, j'ai travaillé comme jamais…et j'ai réussi mon bac., avec de bonnes notes, terminant sur la liste des 350 meilleurs sur des dizaines de milliers de candidats! J'avais tout mis en œuvre pour gagner le respect de mon père, mais il me garda son mépris... Dès lors je redevins le dernier de classe ; j'étais absolument désespéré. On écrivit sur le rapport annuel : « Cas sans espoir. Seul Allah peut lui venir en aide. »
En 1971, des troubles ont éclaté au Pakistan oriental (l'actuel Bangladesh). Le peuple bengali voulait sa liberté. Il en est résulté beaucoup d'atrocités auxquelles je pus assister naturellement. Comme l'Inde avais pris parti dans cette guerre de libération, il s'en est suivi une tension montante entre ce pays et le Pakistan diminué. Cette guerre s'ajoutait à mes troubles psychiques allant jusqu'à la pensée de me suicider. Une seule chose me retenait : sachant que j'étais un pécheur, j'avais peur d'aller en enfer après la mort. Alors, une seule chose me restait pour être sauvé : le Djihad et le martyr. Je me préparais à me battre contre l'Inde Je pleurais devant Allah, le suppliant de mourir dans cette guerre avec l'Inde qui se préparait. Rien d'autre ne comptait pour moi...
La guerre éclata. J'entendais le bruit de la bataille tout près... mais tous mes efforts pour me retrouver sur le front ont échoué. En 1972, je me suis tout de même retrouvé au cœur de l'action, mais au Cachemire. J'avais 17 ans et mon seul désir était de mourir. Mais le Pakistan fut vaincu et les troupes indiennes sont entrées triomphantes dans Dacca. Des milliers de jeunes sont morts et d'autres milliers sont restés estropiés... Les choses que j'ai vues rendraient malades le plus endurci... Mais j'avais affronté les réalités de la guerre, ce qui ne faisait qu'approfondir mon désespoir.
La nation était sous le choc, comment pouvions-nous perdre contre une nation païenne comme l'Inde? Ma foi en Allah a fondu comme neige au soleil, et je suis devenu agnostique.
4. Sans direction
Mes études ont pris fin en 1972. J'ai été envoyé comme officier au Cachemire dans un bataillon d'infanterie. Je pouvais voir les lumières de la capitale Srinagar qui étincelaient dans le lointain. C'est un merveilleux pays. Notre compagnie dut engager le combat avec 3 bataillons ennemis. Les victimes des deux camps furent nombreuses; tel ce combattant ami de mon père, mort en conduisant ses hommes au combat.
Alors – sans mourir ni être blessé... j'ai quitté le Cachemire et l'armée et revins à Lahore. Là, j'ai décidé de créer une Association sur le modèle palestinien al- Fatah pour lutter contre les Soviétiques que je détestais, car ils avaient pris le parti de l'Inde contre nous. Un ami m'a arrêté dans ce projet, en me faisant remarquer que ces mouvements terroristes touchaient surtout des innocents. Aujourd'hui, je reconnais que c'était partout la main de Dieu qui m'empêchait de faire des bêtises insensées.
Je trouvais difficile de m'adapter à la vie civile. Je travaillai dans la publicité, mais sans conviction. Finalement, je repris des études pour compléter ma formation militaire. Après des mois de travail acharné, j'ai réussi mes examens, même avec mention; et j'étais le meilleur tireur d'élite du bataillon. Mais mon désespoir intérieur était toujours aussi grand. Alors, je sombrai dans une vie de péché et d'immoralité. Je refusai même une offre de faire ma carrière d'officier... J'acceptai un poste à l'Hôtel intercontinental pour faire une carrière dans l'hôtellerie, et en plus, je suivais des cours du soir pour devenir officier de radio dans la marine marchande. Je pensais qu'en prenant la mer, et gagnant beaucoup d'argent, et surtout en m'éloignant de mes racines, je trouverais la liberté et la paix. J'ai travaillé dur dans ces deux carrières…mais la haine de ma famille me rongeait l'âme. Je n'aimais personne et personne ne m'aimait. J'avais 21 ans, et ma vie était sans lendemain.
5. Rendez-vous divins
A Lahore, en pleine rue, je remarquai un jour un homme blanc qui était tout sourires, ce qui contrastait avec mon désespoir intérieur... Il m'a tendu un papier.
- Qui êtes-vous, lui demandai-je ?
- Un serviteur de Jésus-Christ, dit-il, j'arrive d'Angleterre pour témoigner ici de ma foi..
Je n'avais jamais vu une Bible et n'avais pas la moindre notion de ce que les chrétiens croyaient. Je continuais mon chemin quand, subitement je fis demi-tour, comme obligé malgré moi... Et je lui confessai mes souffrances et mes aspirations; il m'a patiemment écouté, puis il dit : « Jésus peut te rendre libre! »
Ne sachant ce que voulait dire de « recevoir Jésus dans mon coeur », j'acquiesçai. Et là, devant un magasin de Bata et une pharmacie, il m'a dit : « D'accord, alors prions ensemble; ferme les yeux et répète avec moi : Jésus, viens dans mon cœur et libère-moi... Merci Jésus. Amen. »
Quand j'ai ouvert les yeux, je me sentis différent, sans pouvoir décrire ce qui se passait en moi. Il me semblait qu'une grue avait enlevé la masse qui menaçait de m'écraser. Ce sentiment était et reste au-delà des mots : indescriptible.
Et le lendemain j'étais au Centre YMCA, à 10 h. Une marche dans la rue venait de changer ma destinée. De retour chez moi, je me sentais bizarre. Que m'arrivait-il? Pourquoi les couleurs me paraissaient-elles plus flamboyantes?
Ce soir-là un ami, Tarik, vint me proposer de sortir « prendre du bon temps ». Il me crut malade.
- « Non, je n'irai pas ce soir : je crois que Jésus est entré dans mon cœur ».
O scandale! Ce copain en fit de suite part à mon père. Mais moi, je sortis seul – avec Jésus – et chantant à Jésus des louanges que je composais à mesure de ma marche. Pour la première fois de ma vie de jeune homme, je ne voulais plus mourir...
A l'YMCA, point « d'homme anglais »... et je revins trois jours de suite, mais Jésus était tellement présent en moi que j'étais devenu comme une nouvelle personne. Le 3e jour, on m'informe que le dit Anglais avait dû rentrer chez lui précipitamment, et un jeune Américain prit soin de moi pour m'informer davantage sur Jésus. Prenant une Bible (je n'en avais jamais vu une) il me fit lire un passage : « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive. » Luc 9:23-25.
- Comprenez-vous ce que vous lisez, dit le jeune homme, « porter sa croix chaque jour? »
- Non.
- En d'autres termes, vous devez être prêt à mourir pour Lui tous les jours... Avec Jésus, c'est tout ou rien. Êtes-vous prêt à cela?
- Oui, je le suis... Actuellement je ne vis pour rien, donc j'ai tout à gagner à Le suivre.
- Alors commencez maintenant...
Et me voilà dans la rue, distribuant des tracts, et disant tout ce que je savais de Jésus : « Jésus peut vous rendre libre, si vous lui demandez de venir dans votre cœur. » Et j'envoyais les intéressés vers mon Américain (pour plus d'informations!) C'est alors que j'entendis une voix - mais que je ne vis personne - qui me disait : « Tu feras cela pour le restant de tes jours, Je t'emmènerai dans le monde entier et tu parleras aux gens de Jésus. » Je compris que c'était la voix de Dieu, et j'en eus une grande frayeur. Mais ces paroles restent inoubliables, et mon cœur a été traversé comme par un choc électrique en entendant cette voix.
Ensuite, je reçus un Nouveau Testament et mangeai avec l'équipe du Centre qui s'appelaient « Les Enfants de Dieu ». Certes, ils ont dévié par la suite, mais là je ne vis que des chrétiens sincères et très engagés pour Jésus. Ces jeunes ont prié pour moi, et je me suis senti enveloppé d'un amour qui m'a bouleversé : j'étais rentré à la Maison. J'avais 22 ans, et j'étais redevenu comme un enfant.
6. Persécution
Au reçu de la lettre de Tariq, mon père prit l'avion et arriva : Un musulman abandonnant sa foi islamique pour suivre Jésus doit en supporter de graves conséquences. Cette apostasie est punie de mort. C'est pourquoi bien des chrétiens le restent en secret dans les pays musulmans. Peu comme moi survivent, s'ils témoignent. Un tel meurtre est honorable pour les autorités ou leur famille.
Le nouveau chrétien est incité par ses proches à revenir à l'islam. Les moyens sont d'abord l'argent, puis l'intimidation et les menaces, enfin – pour préserver l'honneur - la mort. Mon père fit venir durant trois jours de ses amis hauts gradés qui ont essayé tous les moyens pour me faire craquer. Ils ont bien dû reconnaître que j'étais « différent ».
- On t'a jeté un sort... tu es devenu fou!
On me fit admettre comme malade mental dans un Hôpital militaire de Lahore... Je fus mis en cage comme un animal, et l'on me mit sous de puissants sédatifs.
Mais j'avais réussi à cacher mon Nouveau Testament que je lus avec délices, par petits bouts...Vint à passer Noël. Nous avons reçu un petit gâteau, ce qui m'a permis de lire un texte biblique et de prier, dans une intense présence du Seigneur. Deux collègues se sont convertis ainsi à Jésus.
L'officier médecin, horrifié de ma conversion se hâta de signer les papiers comme quoi j'étais « tout à fait normal », et mon père à ma sortie m'a fait jeter des sorts, inutilement bien sûr. Alors il m'a emmené chez lui où il était toujours en communication avec des djinns, et il fit venir un « saint homme » spécialiste en incantations... Je m'attendais à des effets de sa magie noire, mais il me dit au contraire : « Je crois que ce que tu fais est juste; continue dans la voie que tu as choisie. Je dirai à ton père de te laisser tranquille. » J'étais stupéfait. Oui, la puissance de Jésus est supérieure à celle du diable!
Mais j'en avais assez d'être emprisonné de la sorte, et je décidai de m'enfuir pour rejoindre mes amis chrétiens de Lahore, ce que je réussis... mais avec seulement 7 roupies en poche (env.1 $)... Arrivé, je les trouvais priant à genoux et disant : « Seigneur, envoie-nous un disciple de Jésus de cette nation ». Et J'étais cet homme-là!... Mais le lendemain, je fus expulsé et je devins errant dans Lahore avec mon Nouveau Testament réconfortant qui me fit comprendre les souffrances de Jésus pour mon salut personnel, et j'en ai pleuré longtemps. Dès lors, le récit de la crucifixion n'a jamais cessé de me bouleverser.
7. Déjà envoyé en mission!
Recherché partout à Lahore, je me joignis alors aux « Enfants de Dieu » de Karachi. On s'y donnait des prénoms bibliques, alors je choisis Esaïe, à cause d'Esaïe 53. Et là, je continuais d'évangéliser en rue. Mais là, beaucoup de « croyants » voulaient le rester en secret, ce que je n'ai jamais compris, car Jésus l'a dit et défendu clairement en Matthieu 10:32-33. Nous avons prêché sur les plages, parmi les drogués, témoigné dans les écoles, distribué beaucoup de tracts, et vu bien des conversions à Jésus.
Un jour je fus arrêté comme « agent israélien » dans une rue bondée. J'ai été emmené dans une infâme maison de torture à la porte d'acier. Je décidai de bluffer, et je déclarai que mon père était un important officier supérieur, et que j'étais moi-même un officier de réserve... de l'armée. Pris de peur. Il a pâli! Je m'en suis bien sorti pour cette fois-là... mais mon père me cherchait toujours...
En février 1976, la police officielle m'a finalement localisé et m'a arrêté avec quatre amis pour interrogatoire. 48 heures sans nourriture pour préparer un dossier tout organisé par mon père. Condamnation : 80 jours, renouvelables, à la prison de Karachi. Dans une saleté innommable, tous les cinq entassés dans une même cellule. Pourtant nous étions heureux de souffrir pour Jésus.
Après quelques jours mes camarades (tous étrangers) ont été relâchés. Et souvent je fus enchaîné à d'autres prisonniers. Mon procès n'avançait pas, car tous mes papiers avaient été confisqués lors de l'arrestation... Les conditions de vie dans cette immense prison étaient effroyables, et la drogue et l'homosexualité omniprésentes. Mes compagnons étaient en général des prisonniers politiques, étant accusés d'activités subversives venant de l'étranger.
Alors, après 2 mois, j'ai écrit au quartier général de l'Armée, à diverses personnalités pour me plaindre de ces injustices et demander de l'aide. Mais parfois des doutes m'assaillaient. Mais je lisais : « J'étais en prison et vous êtes venus vers moi... » . Alors, je louais le Seigneur de mon privilège : Sa présence. Certes, j'étais encore un bébé dans la foi, mais Jésus était là, dans ma solitude et je pouvais témoigner de ma foi aux autres prisonniers.
Sur les conseils d'un détenu, j'ai écrit à mon père en le menaçant d'intenter un procès habea corpus devant la Cour suprême, pour emprisonnement abusif... Sitôt la lettre reçue, mon père arrivait avec un ordre de libération! Pourtant je devais demeurer sous l'autorité absolue de mon père et je fus privé du droit de quitter le pays ou de posséder un passeport. Et enfin, je n'avais pas le droit de posséder une Bible, ni de rencontrer des chrétiens, sous peine de retourner en prison!
9. Dans la clandestinité
Mon père possédait une ferme, reçue du Gouvernement pour récompenser sa bravoure. Je m'y rendais souvent en train avec exactement le coût du billet, sans un cent de plus! Les gens de la ferme apprenant que je sortais de prison m'ont honoré : « Vous étiez en prison. C'est bien, car seuls les braves d'entre les braves y passent du temps », me dit l'un d'eux.
Les mois ont passé, mais mon père ne m'a rien laissé passer! Je devais aller à la mosquée et suivre le rituel. J'en profitais pour prier Jésus! Un ami de mon père me tenta en me proposant d'épouser sa fille qui était très belle... Ils ne comprenaient pas ma fidélité à Jésus. Je répondais sans cesse :
- « Je n'ai rien contre vous ou l'islam, mais il faut que vous compreniez que Jésus a saisi mon âme. C'est Lui qui contrôle ma vie désormais… »
C'était inutile, et pourtant, c'était bien Jésus qui m'avait fait revenir sur la Terre. Nous devons nous laisser saisir par Jésus, et alors Il nous donne la foi, la volonté selon nos besoins de chaque jour. Jésus nous offre la victoire en toutes circonstances; c'est ce qui fait la différence entre son véritable salut et les religions mortes.
N'ayant pas le droit d'avoir une Bible, j'utilisai une cassette audio de 90 minutes. Sur une face j'enregistrai l'Écriture et sur l'autre de la musique. Et je gardais une petite Bible cachée sous mon matelas pour la lire chaque jour. J'étais un chrétien clandestin dans ma propre maison! Mais finalement mon père a trouvé mon Nouveau Testament sous mon matelas. Le soir même, j'étais arrêté comme un vulgaire criminel. Et je vis mon père m'insulter et injurier le nom de Jésus si horriblement que je dus lui répondre : « Il est le Fils de Dieu! » – « Tu devrais être décapité » me dit-il. Et j'ai vu un éclair meurtrier traverser son regard... En me tuant, il accomplirait les exigences de l'islam : Allah serait satisfait, et la souillure du déshonneur serait enfin lavée. Relevant la tête, je lui répondis : « D'accord, vas-y tue-moi. Je sais que j'irai au ciel avec Jésus, mais toi, tu n'as aucune idée de l'endroit où tu iras... » C'est cette nuit-là que je décidai que je devais quitter le Pakistan.
Ce pays traversait alors des troubles difficiles, et l'on emprisonnait beaucoup de monde. La police m'avait déjà averti que le fait d'avoir une Bible me renvoyait automatiquement en prison. Je repensais à l'appel que j'avais reçu de Dieu dans la rue... «... jusqu'au bout du monde ». J'avais une mission à accomplir. Je n'avais aucun argent ni appui pour quitter le pays, mais je compris que Dieu voulait que je parte aussi vite que possible.
10. S'évader du Pakistan
Tôt matin, ce printemps 1977, 16 mois après ma conversion, je quittais le Pakistan, aidé par des amis, mais avec 75 cents en poche; Dieu m'avait dit de Lui faire confiance pour mes besoins.
Avec mon sac à dos, je me rendis d'abord chez un cher ami qui m'avait reçu souvent, le pasteur Kahn, un véritable guerrier pour Jésus, un chrétien passionné, malgré ses 76 ans... Il m'a acheté un billet de train pour Karachi où je restai quelque temps chez des chrétiens. Là j'appris que j'étais recherché dans tout le pays. Mon père avait donné cet ordre : « Attrapez-le, tuez-le, pendez-le si vous voulez! ». Cette famille chrétienne m'a procuré un passeport et 500 $ (une vraie fortune!) Durant ce mois de séjour, je pus enfin me faire baptiser dans la mer d'Oman. C'est très dangereux de baptiser un musulman, tant pour le baptisé que pour le baptiseur... Et le pasteur Turner l'a en effet payé de sa vie, quatre mois plus tard.
Cependant mon passeport était insuffisant pour sortir du pays, il fallait en plus un visa, sauf pour passer en Turquie; difficiles à obtenir, sauf pour l'Afghanistan. Donc, je programmais d'abord d'aller dans ce pays, puis en Turquie, et enfin dans un pays chrétien... En payant 120 $, j'eus mon visa pour 10 jours, Kaboul/Istanbul par Moscou, mais la chasse à l'homme continuait...
Après 36 heures à travers le désert du Béloutchistan, j'arrivai à Quetta, en priant pour échapper à mes poursuivants. Je rencontrai à l'arrivée – par miracle – l'un de mes ex-commandants de l'armée, qui me reçut chez lui, et qui avait appris que j'étais poursuivi. Je fus donc confortablement installé dans la maison d'un officier, et sur une base militaire! Puis il m'adressa à un collègue à Chaman, juste sur la frontière entre la Pakistan et l'Afghanistan. Arrivé en bus, je suis allé directement au mess des officiers, et nous nous rendîmes ensemble au poste de police de l'immigration. Mais là, en branlant sa tête, l'officier de garde me dit. « Je ne peux pas vous laisser passer, car vous devez me présenter une lettre de recommandation pour passer la frontière! »
Mon ami, le Major en civil, perdit patience, et dit alors : « Cet homme est mon ami, je signerai une lettre en sa faveur... » Réalisant soudain qui il était, les gardes se mirent au garde-à-vous, l'ont salué, ont mis le tampon dans mon passeport... le Seigneur avait pourvu... car j'étais devenu extrêmement anxieux en voyant les photos des gens indésirables posées sur le bureau des gardes!
Le poste frontière était là au milieu du désert. Quand je passai à mon tour vers l'officier, il me dit; - Etes-vous M. Alen ? – Oui - Je viens de recevoir un téléphone me disant de vous laisser passer sans poser de questions, avancez... J'étais stupéfait, et jamais je n'ai su l‘origine de ce téléphone, mais mon Père céleste seul pouvait y avoir pourvu! Ensuite, c'était le désert, et interdit de continuer à pied! Il survint une Mercedes diplomatique, et je demandai son hospitalité... J'avais une tenue de sauvage, et les propriétaires hésitaient ... c'était le Consul d'Iran et son secrétaire! Au moment où je pensais que je n'avais aucune chance de voyager avec eux, ils me dirent : « D'accord, montez, nous vous conduirons à Kandahar ».
Restait le contrôle afghan un peu plus loin. En regardant de près mon visa, ils ont trouvé qu'il n'était déjà plus valable... mais le diplomate iranien intervint : « Il est avec nous, et nous allons mettre son visa en ordre ». Je respirai : Dieu était avec moi, et je n'étais plus (enfin) au Pakistan! Merci Jésus.
11. Aidé par le KGB
Après quelques heures de route, nous arrivions à Kandahar. Mes nouveaux amis m'ont installé dans un Hôtel de luxe et ont tout payé! Mais le lendemain, je choisis un quartier plus modeste. Kaboul est une cité très accueillante. Le vieux centre respirait l'histoire et la culture, et le temps était magnifique. Malheureusement, peu après, un coup d'état, accompli par l'extrême gauche soutenue par les soviétiques, allait tout changer. Et le pays a été plongé pour des décennies dans une guerre incessante. Alors Kaboul la magnifique a été ravagée.
J'ai d'abord retrouvé les « Enfants de Dieu », mais les écrits de Moïse David qu'on me remit étaient scandaleux et quasi pornographiques. Et je me suis senti seul et comme perdu : c'était par ce mouvement que j'avais rencontré Jésus; comment était-ce possible qu'ils fussent retournés au fonds du puits d'où ils avaient été libérés ? Alors, j'ai recherché d'autres chrétiens et j'ai rencontré des personnes travaillant à un Hôpital chrétien qui m'ont aimablement reçu dans leur maison. C'est à eux que j'ai parlé de mon projet de me rendre en Turquie. Comme ils n'avaient pas le moyen de m'aider, je suis allé au bureau de l'Aeroflot où l'on me dit que j'aurais quelques heures à passer à Moscou avant de repartir pour Istanbul. Mais si la durée dépassait 24 h. , je devais avoir un visa supplémentaire; et on m'envoya à l'Ambassade de l'URSS. Là, on me refusa mon visa, car mon passeport n'était pas valable pour voyager en URSS...
De nouveau face à un mur, je me jetai à genou, et j'ai prié longtemps le Seigneur. Le lendemain je retournai à l'Ambassade... mais pas moyen d'avoir un visa. En plus, mon billet payé n'était pas remboursable. Alors, sans réfléchir je dis à ma réceptionniste, nommée Victoria : « Madame, je suis chrétien, je viens d'échapper au Pakistan où j'étais persécuté; si je ne peux aller en URSS, je serais renvoyé au Pakistan, emprisonné, et ce sera de votre faute! ». Il me semblait que ce n'était pas moi qui parlais...
Elle m'a fixé quelques secondes, puis est allée consulter un supérieur, très élégant, qui est venu vers moi en souriant. « Allez à l'Ambassade dit-il, j'ai téléphoné pour qu'on vous prépare un visa ». En y allant, je louais le Seigneur : maintenant c'était le KGB qui me permettait de continuer mon voyage! Une fois de plus, j'ai réalisé qu'avec Dieu, rien n'est impossible. Et Victoria, la femme de l'Ambassade, est même venue à l'Aéroport pour me souhaiter bon voyage!
A Moscou, j'étais affamé, mais le restaurant où j'entrai était plein. Je vis une table de 6 où seulement 3 places étaient occupées et je m'y installai avec leur permission. Aussitôt mon voisin se mit à me poser des questions. Averti du danger possible, je répondais sommairement, mais j'ajoutai finalement : « Je suis un réfugié fuyant la persécution, à cause de ma foi en Jésus. » Aussitôt, un large sourire m'accueillit : « Frère, me dit-il, loué soit le Seigneur. » et il me prit la main chaleureusement. C'était un Suédois... un souvenir me revenait. On m'avait dit au Pakistan « Si jamais tu rencontres des chrétiens suédois de la Mission d'Octobre (ou Interact), demande-leur de t'aider. » Je dis donc : « Connaissez-vous la Mission d'Octobre. » Stupéfait, il me sort sa carte de visite de Secrétaire général de la Mission d'Octobre!!! Tord Ove me dit alors : - Hier, je vous avais vu à l'Aéroport, car nous avions pris le même vol, et je sentais dans mon cœur que je devais vous parler, mais ce ne fut pas possible. Maintenant, je retourne à Stockholm et je vais essayer de vous aider, voici toutes mes coordonnées. »
Dans ma chambre d'Hôtel, nous avons prié; il m'a tout payé. Nos chemins se sont séparés : lui vers la Suède et moi en Turquie.
12. Istanbul, Turquie
Je pris une chambre dans un petit Hôtel du fameux Pudding Shop, mais je vis que c'était un milieu très louche, où l'on vendait très librement de la drogue. Je cherchais le contact avec un couple de missionnaires clandestins, mais sans adresse c'était difficile, car Istanbul est une ville de plusieurs millions d'habitants... Alors, j'ai cherché une église... des heures de marche; j'étais à bout, et trouvai refuge dans une église catholique, où je pleurai en écoutant l'orgue. Le père Luigi, un Américain, fut plein d'attention, me nourrissant pendant deux jours et essayant de localiser les missionnaires dont j'avais seulement le nom. Après deux jours nous les avons trouvés. Ils enseignaient l'anglais dans leur quartier, et ils m'ont reçu chaleureusement dans leur maison. J'ai aussi rencontré ensuite le groupe des « Enfants de Dieu », mais je ressentis le même malaise qu'ailleurs... ça me chagrinait beaucoup; mais je décidai de couper désormais tout contact avec eux.
Le couple américain hospitalier me parla d'un Congrès d'Opération Mobilisation à Louvain en Belgique, et j'eus un billet et les moyens de m'y rendre (visa, etc.), mais restait un problème majeur : en 1977, les pays européens exigeaient que les visiteurs du tiers monde possèdent au moins 200 dollars à leur arrivée, et il ne m'en restait que 7! Je faisais très attention de ne jamais parler d'agent, me confiant (comme Il me l'avait indiqué) qu'en Dieu seul. Aussi suis-je allé très confiant avec mes moyens insuffisants, à l'Aéroport d'Atatürk.
« Bonjour mon frère, me dit quelqu'un derrière moi... ». C'était un Américain rencontré une ou deux fois et qui m'avait invité à un repas chez lui. « J'ai entendu que tu partais et je suis venu te dire au revoir Il m'a serré la main et... remis 2 billets de 100 $, et... j'ai dansé et loué le Seigneur jusqu'à la porte de l'avion!
13. Opération Mobilisation
A Bruxelles, discutant dans le bureau de Mickey Wallace, responsable de l'Equipe, je reçus un très grand encouragement, et en reconnaissance, je lui donnai tout l'argent que j'avais. Et mon séjour s'est prolongé de deux mois avec eux, à Ostende, où nous fûmes nourris comme des rois... mais nous devions nous confier entièrement à Dieu pour notre nourriture. Durant toute la journée, nous évangélisions dans la rue, en chantant. Parfois certains dealers de la drogue m'attaquaient sur mon témoignage; ils m'insultaient et me menaçaient. Mais je prêchais avec force que Jésus pouvait les délivrer de leurs liens.
Je me souviens de cet héroïnomane, d'abord buté, silencieux, qui a accepté le Seigneur, là, sur la promenade de la plage, alors qu'il était en transes de ce qui allait lui arriver, son gang le menaçant de lui « faire la peau ». Mais le lendemain, il se faisait couper les cheveux, le dimanche il nous accompagnait à l'église, il était un homme nouveau, selon l'Écriture ( 2 Cor. 5 :17) : « Si quelqu'un est en Christ, il est une nouvelle créature. Les choses anciennes sont passées; voici toutes choses sont devenues nouvelles. »
Ce temps fut précieux aussi par les rencontres que je fis, celle du président George Verwer, homme de vision et de foi. Toute sa passion, c'était de vivre très simplement et de propager l'Évangile sur la Terre. J'ai là aussi consacré à nouveau ma vie à la même cause.
14. En Suède
Mais je demeurais un réfugié sans patrie. C'est alors que j'ai reçu un courrier du Suédois que j'avais rencontré à Moscou.. Il s'était bien démené pour me faire faire un visa en Suède, et m'avait inscrit dans une École biblique! Ainsi, les choses commençaient à se mettre en place pour moi. Mais sans argent, avec mon seul visa, je ne pouvais me payer le voyage... C'est alors que je reçus – je ne sais comment – Dieu m'a adressé par des enveloppes anonymes une coquette somme qui me permit de gagner la Suède le 23 septembre 1977, louant le Seigneur pour sa bonté.
Aussitôt je tombai amoureux de ce pays merveilleux. Et puis, les chrétiens suédois sont timides, mais en les connaissant on les découvre amicaux et généreux, et je reste impressionné par leur consécration au Seigneur. Pour le peuple, aller à l'Église n'est pas dans l'air du temps; et les chrétiens ne sont que des « reliques du Moyen-âge ». Mais ceux qui sont convertis le sont par conviction et sont bien séparés du monde. La Torchbearers Bible School, où j'étais inscrit comme étudiant, était située dans une magnifique région boisée de Smaland, au sud du pays. L'enseignement était en anglais et les étudiants étaient des baptistes Américains, des mennonites Canadiens et de quelques autres pays ou dénominations.
Je n'avais jamais reçu d'enseignement au sujet de la dîme, mais fort de mes expériences passées, je décidai d'aider anonymement des camarades dans le besoin, avec la somme reçue en Belgique (qui tombait du ciel!). Et j'ai découvert que plus je donnais... plus je recevais des dons inattendus!
Certes, à l'école biblique les théories m'ennuyaient; je suis fait pour l'évangélisation, et je fus un assez piètre étudiant; mais mes professeurs furent patients et m'ont toujours encouragé. Et naturellement je m'engageais dans toutes les actions d'évangélisation imaginables : les rues, les trains les écoles, les prisons, les cafés-bars des églises... et même avec une équipe que je rassemblai, un destroyer de la marine américaine... A la fin de l'année cependant, mon visa était échu. Et je reçus une lettre du Pakistan m'enjoignant de rentrer au pays, car on me suivait à la trace. Dans la prière, je remis tout cela au Seigneur, et je reçus la certitude que je devais demander l'asile politique en Suède, malgré que je n'arrivais pas à prononcer leur langue; mon but initial étant plutôt de rejoindre un pays anglophone.
Je me suis installé à Uppsala; un avocat nommé Nobel (descendant du créateur du prix célèbre) s'occupait de ma demande. C'était un homme très compétent et sympathique, qui reprit avec soin tous les détails de mon dossier. Cela paraissait très difficile, car il n'y avait pas officiellement de persécutions des chrétiens au Pakistan. En effet, ou bien c'étaient des étrangers membres d'ambassades, ou bien on n'en parlait jamais, car on les considérait comme des êtres inférieurs sans intérêt. Dans un bureau d'avocats que je dus consulter en plus, une dame me dit : - Avez-vous une amie suédoise ? – Non - Vous êtes depuis des mois en Suède et sans amie ? Mais c'est votre unique chance, allez donc dans une boîte de nuit, rencontrez une fille et vivez avec elle, alors vous aurez un permis de séjour et de travail et vous pourrez vivre en Suède. Je secouai la tête... - Non, je suis chrétien, et je ne peux faire une chose pareille; je préfère retourner au Pakistan et y mourir que de suivre votre conseil... Et je sortis pour pleurer, puis je criai : « Jésus, aide-moi. Je te fais confiance, et je veux te rester fidèle jusqu'à la mort! ».
Comme il postait mon dossier pour le département de l'immigration, M. Nobel m'avertit que ce serait long, et du peu de chance d'être accepté. Mais la réalité c'est que Jésus Roi des rois est sur son trône et qu'Il a reçu toute autorité dans le Ciel et sur la Terre... Et quatre jours après, mes permis de séjour et de travail m'étaient adressés! Tout le monde a parlé de miracle, ou d'une erreur de l'administration... car jamais cela n'était arrivé. On a même téléphoné à l'Ambassade qui a répond : « C'est normal, on a étudié ce dossier juste à l'arrivée et décidé de lui donner l'asile politique. » Oui le Seigneur a la capacité de changer le cœur des autorités à notre bénéfice.
15. Temps de pause bienvenu
Installé dans ma nouvelle patrie, le gouvernement m'a inscrit dans une école pour apprendre la langue. Et j'ai fréquenté une église évangélique luthérienne qui s'occupait beaucoup des étrangers. Naturellement je devins actif dans le groupe de jeunes, et là j'ai rencontré une magnifique jeune fille, en études d'infirmière. Britta venait de l'extrême nord du pays et parlait avec un accent mélodieux... Lors d'un voyage (j'essayais d'ignorer pourtant mes sentiments) je découvris que j'en étais follement amoureux. Et le Seigneur m'a appris à considérer Britta comme un cadeau de Sa part. Et en effet, elle partageait mes sentiments. Nous nous sommes mariés le 18 novembre 1979. Le Seigneur nous a donné 3 merveilleux enfants.
Elle était avertie que mon ministère ne la laisserait jamais en repos; l'appel au ministère à temps complet me paraissait normal. Mais au lieu de cela, le Seigneur m'a dirigé à prendre un travail séculier. Et je devins concierge, moi... descendant d'une famille prestigieuse! Et j'étais aussi humilié de voir ma femme gagner un salaire plus élevé que le mien. Mais le Seigneur m'a montré que je devais d'abord apprendre à m'abaisser et à travailler de mes mains, avant de m'utiliser comme Il le voulait. Alors, je nettoyais toilettes et escaliers avec enthousiasme, et j'ai appris là une belle leçon de vie; je devins même très fier de mon emploi!
16. Et le Feu descendit
Cependant, quelque chose me gênait dans l'église : on n'y voyait plus la puissance de Dieu s'y manifester. Les miracles et les prodiges où étaient-ils ?
Certes, beaucoup de sermons, plus ou moins intellectuels pour expliquer ce fait s'exprimaient partout. On mettait les guérisons surnaturelles après les traitements médicamenteux, et les prophéties n'étaient plus que de « bons enseignements ». Enfin, personne n'enseignait plus la manière d'expérimenter la puissance de Dieu aujourd'hui. Moi-même, du reste, je déplorais aussi ma faiblesse dans tous ces domaines...
Quelques-uns m'ont dit que c'était le baptême du Saint-Esprit (à la manière des pentecôtistes) qui manquait à notre enseignement. Mais j'ai bien observé ces groupes (dits aussi « charismatiques ») et j'ai remarqué que s'ils parlaient tous en langues, et parfois prophétisaient, ils étaient souvent secoués de tremblements et faisaient beaucoup de bruit, mais au niveau de l'efficacité biblique ils en étaient au même point que toutes les églises : inefficaces. Mais où donc était cette puissance perdue ? me demandai-je.
Les charismatiques ou pentecôtistes s'estimaient à l'avant-garde des chrétiens, et un peu supérieurs... mais ce n'était en fait que de l'orgueil. Ils proclamaient posséder une puissance que je n'ai jamais vue à l'œuvre! Ce n'est pas une critique, mais j'étais pragmatique : Si Dieu voulait que Sa Puissance (celle du Nouveau Testament) soit utilisée de nos jours par ses serviteurs, c'était un devoir de trouver la raison de notre faiblesse actuelle, selon ce qu'en dit l'apôtre Paul : « Notre Évangile ne vous ayant pas été prêché en paroles seulement, mais avec puissance... »(I Thessaloniciens 1 : 5a), et cela me rongeait intérieurement; c'était comme une obsession pour moi, allant jusqu'à la dépression.
Quelques mois plus tard, j'entendis un Anglais, prédicateur renommé en Suède. Après quelques 30 minutes de message, avec un visage joyeux et beaucoup de musique; puis il s'est mis à pointer sa main en diverses directions de la salle, en disant par exemple : « Là au fond, près du coin, il y a une femme avec un problème de rein : le Seigneur vous guérit, ma sœur. » De même pour des sourds ou des aveugles : il appelait les malades et Dieu les guérissait. J'étais fasciné. D'abord, il y en avait deux ou trois qui se levaient, puis peu à peu une foule de gens étaient guéris, et j'étais soudain entouré de miracles...
Rentré chez moi, j'étais encore plus déprimé : Comment pouvais-je atteindre la puissance de Dieu ? Un jour que Britta était au travail, j'eus la visite d'un pasteur éthiopien que je considérais comme très consacré au Seigneur. Il sentit en entrant que j'étais déprimé. « A genoux » dit-il. Et il mit sa main sur ma tête et dit : « Père, remplis-le de ton Esprit! ». J'ai senti alors comme une décharge électrique qui remplissait mon corps, et un torrent de paroles inconnues sortit de ma bouche. Je me mis à chanter et adorer le Seigneur en d'autres langues... J'étais submergé par des vagues de la gloire de Dieu. Ce jour-là j'ai reçu le feu de la Pentecôte comme dans la Bible (Actes 1). Je connaissais jusqu'ici Jésus comme Sauveur, maintenant Il m'avait baptisé du Saint-Esprit et de Feu.
Dès lors, plusieurs de nos amis ont vécu ce même merveilleux baptême, mais notre pasteur est venu me dire son désaccord. Mais moi, j'ai désormais été délivré de mes crises de dépression!
Premier évènement : Dieu m'a parlé : - « Va voir Élisabeth et conduis-la au Seigneur. » Je protestai, mais j'y allai, et deux heures après, elle recevait le Seigneur. Quelle joie! Le voilà le vrai remède à la dépression : l'obéissance conduit toujours à la joie. Ce jour-là, j'ai décidé de chasser le diable, au lieu de me laisser chasser par lui...
Et deuxième évènement : J'ai reçu d'un ami des livres d'un certain Kenneth Hagin dont j'ai aussitôt dévoré le message : il répondait à toutes mes questions, car il me montrait concrètement la manière de faire confiance à Dieu pour les miracles. Suite à ces lectures, j'ai passé beaucoup plus de temps à lire la Parole de Dieu, et à prier pour adorer le Seigneur. Son feu brûlait désormais dans mon âme. J'ai compris que les promesses de Dieu sont bien toujours actuelles. Dès lors, j'ai commencé à prier pour les malades, et j'ai vu les mêmes choses se produire qu'à la réunion de Harry Greenwood à Stockholm.
Plus tard, j'ai bien connu Kenneth Hagin. C'était un homme très humble et doux, petit à ses propres yeux. Il marchait dans l'Amour de Dieu sans jamais critiquer les autres ou se justifier lorsqu'il était attaqué. Il m'a beaucoup enseigné. En m'entraînant dans une nouvelle dimension de foi et de puissance avec Dieu.
Britta et moi faisions partie d'un petit groupe de prières qui se réunissait dans la maison de mon ami préféré (avec qui je partageais tout) Ulf Ekman qui, rentré des États-Unis, m'avait rapporté tous les livres possibles de K. Hagin. Malheureusement, un différend nous a séparés durant plusieurs années. Ce fut très dur pour moi, mais ensuite le Seigneur nous a permis de nous pardonner mutuellement, et de nous retrouver dans la paix.
17. Signes et miracles
Le désir de revenir à un travail à plein temps pour le Seigneur brûlait en mon cœur. Mais on me demandait trois ans de formation et j'en avais horreur : c'était comme m'enfermer dans un cimetière... Pour moi, celui qui forme ses serviteur c'est Dieu Lui-même et non pas une école. Aussi, après examen des documents et visites des Instituts, j'ai dit : Non. Et j'ai décidé, là aussi de faire confiance au Seigneur. Alors, je suis entré dans une École de cuisine, avec l'intention d'ouvrir mon propre restaurant. Comme les cours ne commençaient qu'en septembre, j'acceptai une invitation d'un évangéliste pour l'été, sans être salarié, avec l'assentiment de Britta.
La puissance de Dieu pour guérir me hantait toujours, et j'arrêtais même les malades rencontrés, surtout ceux qui avaient des béquilles... J'ai vu ainsi des malades guéris, et d'autres pas. Lors d'une rencontre à l'Église, on a prié pour une petite fille qui se mourait du cancer à l'Hôpital. Malgré l'opposition de Britta qui me tirait par la manche, je me levai, lus quelques textes bibliques, et j'ajoutai : - J'irai, je lui imposerai les mains, et elle guérira. Tout le monde était pétrifié dans le silence!
Ulf et moi, y allâmes, en priant en langues et avec une grande foi. J'oignis d'huile l'enfant au milieu des parents, en pleurs devant l'inévitable. Puis de la maison, j'annonçais que l'enfant ne mourrait pas... Elle est décédée le lendemain! J'étais absolument effondré, et j'avais perdu la face devant l'église entière. En pleurant devant le Seigneur, Il m'a montré que j'avais plus d'enthousiasme que de foi. Puis que ma compassion pour la fillette était occultée par mon désir de me vanter de ma réussite. Enfin, que j'étais devenu un homme arrogant et orgueilleux! Dieu n'était pas tendre avec moi. Je me suis vu si misérable devant Lui, et je me suis repenti profondément. Jésus demeure Celui qui guérit, même si la guérison ne se produit pas toujours. Ce sont bien souvent par des expériences pénibles que Dieu nous apprend les plus grandes leçons.
Alors, j'ai demandé pardon à diverses personnes et à l'Église tout entière. J'ai appris que l'orgueil et l'arrogance sont des abominations aux yeux de Dieu. Jésus ne nous approche pas de haut, il descend à notre niveau, tel un agneau qu'on va immoler. Ce n'est que par notre brisement que nous pourrons être des lions pour Dieu. La véritable puissance spirituelle n'est pas dans le pouvoir de la chair, mais dans celle de Dieu.
Dès lors, j'ai vu de nombreuses conversions, parmi les étudiants des groupes bibliques universitaires en particulier. L'Université d'Uppsala était une forteresse d'humanisme et d'intellectualisme, mais l'Esprit de Dieu a percé les ténèbres et touché les cœurs de bien des jeunes. De plus, certains malades ont été guéris et parfois délivrés de démons. J'ai alors appris que la puissance du nom de Jésus est particulièrement efficace. A 40 km, un couple avait un enfant invalide. Aucun médecin, en Suède, au Danemark ou en France n'avait pu l'aider. La maman est venue à la réunion, et lorsque j'ai prié pour les malades, elle s'est avancée pour que je prie pour lui. Je ne savais que faire, n'ayant jamais eu un cas aussi grave devant moi. J'ai simplement prié de tout mon cœur et invoqué le nom puissant de Jésus. Dans un processus de quatre jours, l'enfant s'est guéri. Sa guérison – progressive – a été complète.
18. Davantage de formation
Kenneth Hagin a ouvert en Amérique une école biblique pour former des pasteurs. Britta et moi y sommes allés en été 1981. Y aller tenait du miracle, car il fallait avoir un visa... et je n'étais qu'un réfugié apatride, mais je l'ai reçu et même une prolongation de 3 mois m'a été accordée pour nous permettre de terminer notre année d'études. Ce fut très difficile, et nous avons fait des démarches multiples, jusqu'à ce qu'un dirigeant chrétien du Service des Visas soit sur notre route et nous dise avec un large sourire : - Je suis membre des Assemblées de Dieu et connais M. Hagin; je comprends que vous voulez servir le Seigneur. Que Dieu vous bénisse...
Britta obtenait d'excellents résultats à l'École. Pour moi, c'était bien moins brillant. Nous étions partis avec très peu d'argent : nous avons mis la Parole de Dieu à l'épreuve pour nos besoins financiers... et nous avons reçu plus d'argent que nous n'en avions auparavant : Dieu a pourvu à tous nos besoins quotidiens.
De retour en Suède, nous nous sommes installés à Linkoping, où nous avons ouvert une petite école biblique avec 32 étudiants enthousiastes; et je voyageais en plus dans le pays, prêchant dans diverses églises.
19. En mission
Je n'oubliais pourtant pas mon appel initial : « Dans le monde entier, tu évangéliseras », et je priais tous les jours pour que les portes s'ouvrent. La réponse est venue en juillet 1983. La Pologne était encore communiste et des amis y importèrent des victuailles dans un camp de jeunes catholiques dans les Carpates. Les catholiques étaient les seuls chrétiens encore aptes à résister au système, et ils étaient très persécutés, et souvent définitivement déportés. Tout cela a provoqué un mouvement charismatique puissant, malgré la loi martiale. Car pour Dieu, il n'existe pas de rideau de fer!
Nous sommes restés 10 jours en Pologne, logeant dans une ferme d'élevage de porcs. A trois, nous sommes allés visiter un paralytique, qui était un mécanicien en pleine santé il y a peu de temps, mais qui avait eu un grave accident. Sa femme pleurait à côté de son lit. Je me sentais si petit devant ce drame. Mais petit à petit, j'ai senti comme une toile qui nous recouvrait tous : c'était le présence du Seigneur. Et je reçus ces paroles : « Frère, ne crains pas, Jésus t'aime et Dieu te relèvera. » J'ai oint l'homme au nom de Jésus. Rien pendant 2 minutes. Soudain, il a remué ses couvertures, les a jetées de côté. Et il était debout sur ses jambes, ses mains levées vers le ciel!
Ici, nous étions tous à genoux, pleurant de joie et de reconnaissance... et je repensais à mon échec avec la jeune cancéreuse. Dieu a utilisé cette guérison pour m'ouvrir les portes en Pologne, où les miracles se sont multipliés, car je suis souvent revenu en Pologne dans les églises catholiques où j'eus des milliers d'auditeurs et de conversions à Jésus. Parmi les nombreuses guérisons, l'une d‘elles m'a bouleversé : Une jeune femme défigurée de naissance, sa mâchoire étant déformée, attachée médicalement avec des plaques de métal; elle fut touchée dans une assemblée de 7 000 personnes. Voici son récit : « Debout dans la foule, les yeux fermés, tout à coup j'ai senti la main de Dieu touchant ma mâchoire et la sculptant pendant 30 secondes. J'ai mis ma main sur mon visage, et je l'ai senti devenu normal, et les plaques de métal et les clous avaient disparu! »
(Et bien d'autres cas sont cités dans le livre de l'auteur.) - Ce n'était pas un homme qui agissait. La vue de la grandeur de Dieu me jetait à genoux, je me sentais insignifiant comme jamais auparavant. Je voulais rester seul avec moi-même et avec Dieu. Cherchant un endroit pour me cacher je me glissai sous l'autel, recroquevillé et pleurant comme un enfant. La puissance de Dieu était si intense que j'avais le sentiment que j'allais mourir... Je ne pensais pas survivre à cette nuit-là. Mais là, sous l'autel, Jésus m'a parlé : « Tu n'as encore rien vu. Lève-toi devant l'auditoire ». Je sortis de ma cachette, dans un immense brouhaha, le Saint-Esprit avait envahi la salle comme un tsunami de gloire et de miséricorde, et des multitudes de guérisons se produisaient...
Quand je revins plus tard, le prêtre me dit que les miracles ont continué durant trois mois après notre départ. J'ai remarqué que les catholiques révéraient profondément la croix et le sang du Seigneur; ils manifestaient aussi une foi qui leur permettait de recevoir la guérison. Un jour, invité à la télévision, on m'a demandé une documentation sur les miracles. Une réunion fut organisée à Gdynia avec 12000 personnes (dont 4000 hors de l'église!). Je parlai sur le sang de Christ. Une célèbre présentatrice se mit à pleurer, cherchant le Seigneur. Des milliers de personnes ont été sauvées, et des miracles incroyables se sont produits. Ils ont fait une enquête après 6 mois et constaté que les guérisons avaient tenu. La TV polonaise a réalisé un documentaire plein de miracles, de 70 minutes, appelé « The croisade » qui fut largement diffusé à quelques 17 millions de téléspectateurs.
Tels sont la puissance et l'impact de ce que l'apôtre Paul appelle « l'Évangile glorieux du Seigneur Jésus-Christ ».
20. Jusqu'aux extrémités de la Terre
Dès lors, la porte fut ouverte dans les cinq continents. Quel que soit le continent où nous prêchions l'Évangile, nous voyions des villes secouées par la puissance de Dieu, et des milliers recevoir le Seigneur. Des criminels rendaient leurs armes, les objets volés, les drogues, les fétiches, la sorcellerie. Dans deux pays d'Afrique du Sud, des policiers m'ont affirmé : - Nous avons remarqué que, quand vous organisez une campagne, le taux de délinquance diminue. Ce fut le cas particulièrement au Zimbabwe.
Au Malawi, entre deux campagnes, j'étais dans un petit village où je parlais sous un arbre. Le Seigneur me dit : - Il y a ici une fillette née avec une déficience au cerveau. Je veux que tu pries pour elle, et Je la guérirai. Je répondis : - Non Seigneur, je n'ai pas la foi pour cela. Mais Il me dit : - Je ne t'ai pas demandé si tu avais de la foi. Moi, Je l'ai. Toi, fais ce que je te dis.
J'ai alors demandé s'il y avait sa mère dans la foule. Elle s'avança en pleurant. J'ai prié sur un morceau d'un tissu qu'elle pourrait placer sur l'enfant, au lit, le soir. Le jour suivant, la fillette s'est réveillée normale, et même ses traits physiques (habituels des anormaux) avaient disparus... Naturellement, la nouvelle s'est répandue, et 5 nouvelles églises en ont résulté. Mon ministère est fondé sur la connaissance que rien n'est impossible à Dieu.
En Afrique du Sud, durant les années de la fin de l'Apartheid, la situation était tendue et la violence était généralisée. On me déconseillait d'y faire une campagne. Mais mon Équipe d'Afrique a tout préparé, depuis Harare au Zimbabwe, malgré de sérieuses menaces. Le premier soir, seulement 300 personnes sont venue, et le second jour 700; et là s'est produit un évènement incroyable : un garçon paralysé était présent. Son état n'était pas accidentel, mais dû à la sorcellerie. Je l'ai vu raide comme une planche depuis des années!... Pendant la prédication, il s'est levé et a demandé à sa mère : - Maman, où sommes-nous?
Ce miracle a ouvert les portes à la puissance de Dieu. Et un tiers de la ville est venue... sans compter la foule d'ailleurs. Et il n'y eut aucun meurtre durant toute cette période dans cette région.
A Rosario (Argentine) des milliers de personnes se sont converties tous les soirs et ont reçu le baptême dans le Saint-Esprit, avec de nombreuses guérisons. Par exemple, une fois, une femme paralysée depuis 16 ans, s'est levée de sa chaise roulante et a commencé de marcher au moment où j'allais lire le texte biblique. La foule s'est mise à hurler... Et un autre soir. 70 aveugles ont recouvré la vue. Je n'avais jamais imaginé vivre une chose pareille dans ma vie!
Lorsque nous entendons ces choses il est faux d'associer la gloire de Dieu à une personne. L'Évangile est supérieur à n'importe quel homme. Nous sommes des vases de terre entre les mains du Maître, mais le trésor que nous portons par la grâce de Dieu, c'est Sa gloire. Quand Jésus est présent, Il manifeste sa puissance et sa compassion comme il y a 2000 ans.
21. Petit retour en arrière
En tant qu'ex-musulman de haut rang converti à Jésus, je voudrais aussi dire quelque chose concernant mes relations avec mes persécuteurs, ma famille et en particulier mon père, qui a tout fait pour me faire tuer. Après ma fuite du Pakistan, je lui ai régulièrement écrit, mais il n'a jamais répondu. J'ai appris qu'il déchirait mes lettres sans les lire, disant que pour lui j'étais mort. Des années plus tard, en 1984, mon père a déménagé au Bengladesh, et l'un de mes amis l'y a rencontré et m'a transmis son adresse.
Un beau jour, je pris l'avion pour lui rendre visite. Il avait bien changé et ses cheveux étaient tout blancs. Nous nous sommes regardés longuement... et sommes tombées dans les bras l'un de l'autre. Dès lors, nous nous sommes rencontrés assez souvent jusqu'à la veille de sa mort, mais je ne pus aller vers lui, en vue des cérémonies musulmanes. J'ai demandé à un pasteur d'aller le voir. Pendant sa prière, la paix de Dieu a rempli la chambre, et mon père s'est mis à pleurer. Il est mort quelques jours plus tard.
Peu de temps après, sur sa tombe j'ai pleuré en me souvenant à notre relation brisée durant tant d'années. Alors, j'ai ressenti la paix en me rappelant ce que m'avait rapporté le pasteur sur son lit de mort. Et j'eus l'assurance que le Seigneur avait mis sa main sur lui. Alors je me suis mis à rire, et j'ai organisé une grande réception pour des centaines de pauvres de l'endroit, pour lui rendre hommage... Mais ma belle-mère constitua derrière mon dos un dossier réclamant un héritage intégral pour elle et ses enfants. Cette trahison m'a fait mal, mais j'ai prié, en demandant au Seigneur Sa sagesse... et le Seigneur m'a dit de tout lui abandonner, car avec Lui nous ne manquerions jamais de rien : « Demande-moi et je te donnerai les nations pour héritage, les extrémités de la Terre pour possession », est-il écrit. Dieu avait décidé à ma place.
Peu après, dans un pays que je ne puis nommer parce que l'Évangile y est interdit, je décidai de faire une rencontre publique. Là des milliers de personnes se décidèrent pour Jésus et de grands miracles accompagnèrent la prédication. Même des moines bouddhistes s'y sont convertis. Pour la première fois dans l'histoire, l'Évangile y était prêché ouvertement avec puissance. Le dernier soir, face à la mer, en voyant ces milliers de personnes en larmes devant Dieu, Il me dit : « Le voilà ton héritage ». Et déjà 90 églises (sur les 500 que j'ai demandées au Seigneur), se sont ouvertes, dans ce pays fermé.
Il y a quelques années, Britta et moi nous sommes établis aux États-Unis. Des amis nous avaient invités à y prêcher, et de file en aiguille, nous avons vu que c'était là que nous devions nous installer, ce qui fut fait le 13 décembre 1993. Et 10 ans plus tard, nous étions citoyens américains, le 14 janvier 2004. La bonté de Dieu m'étonne toujours. En 22 ans de vie musulmane je n'avais reçu aucune réponse à mes prières : Allah ne m'a jamais parlé! Ma rencontre avec le Seigneur a tout changé. Ai-je beaucoup souffert pour l'Évangile? Mais tous nos sacrifices pâlissent devant celui de Jésus, c'est comme une bougie devant le soleil!
22. Regards vers l'avenir
La Bible nous dit : « Tout est à vous... » (1 Cor.3 :21) . Nous ne savons pas le temps qui nous reste pour achever l'œuvre qu'Il nous a confiée, mais nous allons de l'avant. Le salut, la guérison et la délivrance coulent en abondance pour ceux qui croient. La destinée éternelle des perdus a plus de valeur que notre propre vie; c'est pour cela que Jésus est mort pour nous. Saisissez la faucille, car la moisson est mûre (dit Joël 3 :13a). Jésus vient bientôt. Êtes-vous prêt?
Actuellement, Christopher Alam est fondateur et directeur de Dynamic World Ministeries, qui soutient des équipes d'évangélisation à plein temps en Afrique et en Asie. Il a prêché (selon l'appel du Seigneur) dans plus de 70 nations et implanté des centaines d'églises dans des endroits jusque là non atteints par l'Évangile. Lui et sa femme vivent actuellement à Lancaster en Pennsylvanie.
Ce livre est dédicacé à sa famille : Britta, Immanuel, Victoria et Gabriel ALAM.
FIN
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