Par divers auteurs. Ed. Documents "Expériences" (septembre 2001)
C'est un fait évident, alors que d'autres régions du monde voient les églises chrétiennes se
développer. Mais l'Europe a-t-elle été vraiment chrétienne, se demande Yvon Charles : non!
si l'on considère le message du Christ; mais oui, sous l'angle civilisation ou sociologie. L'Église
et l'État ont imposé leur carcan pesant dénommé "civilisation chrétienne", même si dans
le monde d'authentiques chrétiens ont eu une excellente influence personnelle. La Bible, notre
fondement, a subi de graves assauts, provoquant un retour à un paganisme "vertueux", dit
"de progrès", qui nous ramène hélas aux lois de la jungle...
Mais s'écrie Pierre Chaunu "Ceux qui attendent la fin du christianisme se trompent!",
même si l'on dit que la parenthèse judéo-chrétienne se serait refermée : "J'ai confiance
en Dieu qui conduit l'histoire comme Il l'entend." Dans son livre "l'Historien en cet
instant", publié en 1984, il avait en effet été frappé par la baisse subite des réponses
positives des Français concernant l'Au-delà (c'était dans les années 60), mais dans son dernier
livre "La Femme et Dieu", parlant des nouvelles contraceptions, il constate la chute de
la fécondité, et explique qu'elle est comme un signe de l'effondrement de la piété, comme une
véritable rupture de digue, à laquelle le christianisme n'a pas pu résister.
La déchristianisation de l'Europe vient bien de cette rupture qui a ébranlé ce qui restait de
conscience dans le comportement chrétien. Il y a eu 250 millions de stérilisations et 600-650
millions d'avortements en 40 ans, dans le monde! Ce n'est pas sans d'importantes conséquences :
on a ainsi tout perverti, et coupé le christianisme de sa base biblique; et l'on a fait passé
l'accessoire avant le principal. Mais Chaunu n'est pas désespéré, car il sait que Dieu attend
toujours que l'homme fasse le "saut de la foi". Et quand il veut fuir le pessimisme
ambiant, il ouvre un livre d'astronomie ou de physique : "ça ruisselle d'intelligence...
Ce monde est prodigieux" écrit-il; par exemple, il suffit de découvrir combien est
merveilleuse l'arrivée au monde d'un petit enfant! Nous ne sommes donc jamais désespérés, car
nous chrétiens savons que Dieu nous aime, et que même si tout s'effondrait, la Parousie ne serait
pas loin!
Quelques chiffres pourtant nous font réfléchir : 10 % seulement des personnes entre
18-34 ans, consultées en France, déclarent que la religion a de l'importance pour elles. En 10
ans, 200 millions de personnes dans le monde ont perdu tout savoir en ce qui pourrait donner un
sens à la vie. Et, en 1998, l'INSE a démontré que l'absence de sens religieux des Français a passé
de 22 à 25 % entre 1987 et 1996. Notons enfin que dans le catholicisme, les ordinations de
prêtres en France, ont passé de 1 760 par an en 1948 à 128 en 1996...
Jean-Marc Thobois, pourtant de famille huguenote, a constaté depuis tout jeune la tiédeur spirituelle
de son Église réformée. Puis comme étudiant, il a vu saper les fondements de l'Écriture par la
"théologie libérale", qui a fait perdre la foi à bien de ses camarades. Et c'est dans
une petite Église évangélique qu'il put enfin faire l'expérience d'une rencontre décisive avec
Jésus-Christ. Mais dans son désir de le dire aux autres, il se heurta au scepticisme et à
l'indifférence générale... En s'orientant vers l'archéologie biblique en particulier à l'Université
biblique de Jérusalem, il a pu découvrir les preuves de l'historicité de la Bible et de son
authenticité. Mais de retour dans le Nord, en France, il ne put que constater du désintérêt pour
ses travaux, la mondanité et le matérialisme gagnant sans cesse du terrain, même dans les milieux
évangéliques.
Il est certain que Mai 68 fut un vrai drame pour le christianisme : ce fut comme si toute une
génération tournait le dos à son héritage judéo-chrétien : il était désormais "interdit
d'interdire"! Certes le mouvement charismatique des années 70 a permis de sauver un certain
nombre de soixante-huitards, avant qu'il soit à son tour récupéré par les églises institutionnelles...
mais dans les églises, que de dégâts!
De vrais hommes de Dieu ont pu alors se manifester, comme J. Ellul, P. Chaunu et bien d'autres,
et avec eux nous avons pu sans crainte confronter "Bible et Science", "Bible et
Modernité", etc. etc. En effet, comme jamais auparavant, des chercheurs ont mis en évidence
l'authenticité des Écritures, mais paradoxalement, les Européens ont refusé de considérer ces
travaux. Ainsi beaucoup de nos contemporains sont désinformés, et l'indifférence s'accroît.
Alors, le christianisme va-t-il mourir? en Europe du moins... Certes dans l'histoire il en a vu
d'autres : Néron et d'autres pontifes ont voulu le détruire... mais ce fut l'empire romain
qui sombra! Tertullien l'avait bien dit : "Le sang des martyrs était la semence de
l'église". Pourtant ce triomphe de l'église fut superficiel, et la piété véritable se
réfugia dans des monastères à l'invasion des barbares. C'est là que les textes bibliques furent
recopiés admirablement, et de là que de nouvelles évangélisations partirent en Europe.
L'Empire carolingien au 9e siècle connut un état de décomposition lamentable, mais il
se recomposa avec la féodalité. L'église en fut la salvatrice, avec les réformes de Cluny et de
Citeaux. Mais en Orient, berceau du christianisme, on assista à de multiples
excommunications réciproques, et même à des guerres fratricides qui firent le
jeu de Mahomet. Il élabora alors un système de conquêtes par sa religion, sorte
de synthèse entre le judéo-christianisme et l'ancienne religion idolâtre des
Arabes. Ce colosse aux pieds d'argile qu'était devenu le christianisme
s'effondra alors, et en un siècle l'islam s'empara d'une grande partie de
l'empire byzantin, de toute l'Afrique du Nord et de la moitié sud de l'Espagne.
Les Arabes furent bloqués puis repoussés à Poitiers en 732, et les Musulmans
Turcs par deux fois, à Vienne, en 1529 et 1683.
Les germes de cette décadence du christianisme en Europe proviennent déjà de Thomas d'Aquin qui
tenta au 13e siècle de faire une synthèse entre philosophie grecque et christianisme.
Avec d'autres, qui introduisirent des philosophies arabes (comme celle d'Averrose), ils ont affirmé
que la raison humaine était supérieure à la révélation. Au 15e siècle, la décadence fut
telle qu'elle conduisit même à l'affrontement de papes et d'anti-papes, et elle provoqua l'arrivée
de réformateurs "hérétiques" : Cathares, Vaudois, Hussites, etc. etc. Ce fut aussi
la période des pestes ravageuses (1/3 des Européens en mourut!) ce qui provoqua une incroyable
fièvre de jouissances (histoire des Borgia et d'autres...). Enfin, l'époque des Croisades et de
l'Inquisition acheva de discréditer complètement le catholicisme.
Alors au 16e siècle se levèrent les réformateurs, et l'église officielle chancela sous
leurs coups. En 2-3 générations, l'Europe passait au protestantisme, qui se répandit aussi en
Amérique du Nord. Et à l'Est, si Byzance s'était effondrée devant l'islam, l'orthodoxie reprenait
vie à Moscou. Mais un autre ennemi surgissait bientôt pour détruire l'église : le mouvement
dit "des lumières", dont Spinoza et Descartes furent les précurseurs; eux aussi jugeaient
la révélation contraire à la raison. Dieu, réduit désormais à un "Deus ex machina"
aurait lancé la Création par une chiquenaude initiale, et s'interdisait dès lors d'y intervenir.
Puis survint Rousseau, qui affirma que l'homme est "naturellement bon mais que c'est la
société qui le corrompt", et enfin Darwin qui tentait une explication rationnelle du
développement de la vie, avec son célèbre ouvrage, "L'origine des Espèces".
C'est ainsi que les progrès des sciences et de leurs applications techniques, appuyés sur les
philosophies des Lumières, donnèrent naissance au Positivisme. Basé sur l'idée que seule la Science
est un moyen de connaissance fiable, elle devenait incompatible avec la foi chrétienne. C'est
d'elle seule qu'on attendait désormais le "salut de l'homme" et..."l'âge d'or"!
Les révolutions française, puis bolchevique au 20e siècle, allaient encore beaucoup
accentuer ce processus antichrétien, en le popularisant.
Pourtant là encore, le christianisme ne mourut pas sous ces coups répétés. Le renouveau dû aux
réformateurs se manifesta par une intense activité missionnaire, jusqu'aux extrémités de la Terre.
Ainsi le Comte de Zinzendorf et les Frères moraves, et le Méthodisme avec Wesley, et bien d'autres,
redonnèrent un nouvel élan à la large diffusion de la Bible, qui était pourtant si attaquée d'autre
part. C'est ce dernier réveil qui empêcha la Révolution française d'envahir la Grande Bretagne...
D'autre part, la contre-réforme catholique renouvelait complètement l'église qui retrouvait son
prestige auprès des masses. Et le 19e siècle fut témoin d'une extraordinaire expansion
missionnaire mondiale. C'est le 20e siècle qui fut par contre le plus néfaste au
christianisme en Europe. Les deux guerres mondiales sapèrent les bases de notre civilisation, et
en France, "mai-68" provoqua le rejet du judéo-christianisme par cette génération. La
théologie libérale et l'œcuménisme permirent aux foules de quitter les églises, et la socialisation
générale poussa les gens vers de nouvelles utopies. Et c'est ainsi que notre Europe ressemble
maintenant aux ossements desséchés dont parlait Ezéchiel!
Mais d'ailleurs, comment nous voit-on? Quand des Africains chrétiens viennent en Europe pour étudier,
ils constatent bien sûr le fossé économique qui nous sépare d'eux, mais ils sont frappés davantage
par la dégradation de nos mœurs, si contraires à l'Évangile. Même s'ils étaient avertis par les
missionnaires, la perte des valeurs morales, la violence, le discrédit du mariage, l'indifférence
vis-à-vis d'autrui, la promotion de l'homosexualité, et tant de débats dans la presse ou à la
télévision, les choquent profondément. "Ici, personne ne veut parler des choses de Dieu,
l'Évangile ne les intéresse pas, ils y sont même parfois hostiles, et ils semblent avant tout
préoccupés par leurs affaires matérielles", dit l'un d'eux. Il semble donc que plus la
technologie se développe, plus l'homme pense pouvoir se passer de Dieu. L'Europe leur paraît comme
en voie de déchristianisation, contrairement à l'Afrique, où - même si tout n'est pas
rose - il existe une réelle progression de l'Évangile.
Et l'islam redeviendrait-il une menace pour l'Occident? Question cruciale et hautement d'actualité
depuis septembre 2001! Si l'on considère l'Afrique du Nord, qui fut une si importante région
chrétienne durant des siècles, avec Athanase, Cyprien, Augustin, etc. etc., elle fut à la fin le
théâtre d'incessantes querelles théologiques qui amenèrent sa destruction au profit de l'islam, au
7e siècle. Plusieurs observateurs pensent que l'Europe subira bientôt le même sort. La
dénatalité amène beaucoup d'immigrants musulmans; la démographie baisse et celle des musulmans
augmentant d'autant.
Pour Mgr Bernardini, archevêque de Smyrne (Turquie), l'Europe fait preuve de naïveté vis-à-vis de
l'islam, car dit-il au 2e Synode des Évêques d'Europe (octobre 1999 ), on a constaté
que les termes de "dialogue", "justice", "réciprocité", "droits
de l'homme" et "démocratie" n'ont pas le même sens pour eux que pour nous. Et même
dans une réunion officielle du dialogue islamo-chrétien, un musulman influent n'a pas craint de
dire : "Grâce à vos lois démocratiques, nous vous envahirons, et grâce à nos lois
religieuses nous vous dominerons." On est davantage conscient de ce danger à l'Est du
continent, car on n'oublie pas la chute de Constantinople en 1453, et... les guerres des Balkans.
C'est bien la progression constante de l'islam vers le cœur de l'Europe qui nous menace.
Les statistiques montrent que l'islam est la religion qui progresse le plus dans le monde
(2,9 %, contre 2,6 % pour le christianisme) et c'est déjà la 2e religion de
France! Il faut savoir que cette minorité - même tranquille et honnête - marchera toujours
unie et sera sans hésitation suite à un ordre donné au nom d'Allah ou du Coran... Il est nécessaire
et donc urgent qu'une prise de conscience lucide et réfléchie, mais aussi courageuse et ferme, se
manifeste en Europe. Certes tout homme est un prochain à aimer, selon Jésus, mais la naïveté,
l'angélisme ou l'inconscience ne sont maintenant plus de mise devant ce péril.
Après un chapitre édifiant sur la forte croissance des églises chrétiennes dans le reste du monde
(2,6 %/an), Samuel Charles insiste sur la décadence catastrophique du christianisme en France.
Et même chez ceux qui disent avoir encore un vague sentiment religieux, ou même une certaine pratique
ecclésiale, la foi et ses manifestations extérieures tiennent une place de plus en plus restreinte
et périphérique dans la vie quotidienne. Elle influe peu - ou pas du tout -
sur les mœurs, les
orientations ou les choix de l'existence.
La généralisation des comportements contraires à l'Évangile atteint maintenant même nos lois qui
permettent l'envahissement insidieux de la pornographie et de la violence par de multiples médias.
Leur banalisation devient comme une drogue, une obsession, ce qui ne va pas sans de graves
conséquences sociales : délits sexuels, énorme augmentation des divorces, etc. etc. La
dénatalité aussi est une grave conséquence de la déchristianisation. Il en va de la survie même
de nos peuples européens. En Espagne par exemple, le taux de fécondité est tombé à 1,1! C'est le
plus bas du monde. Or, il faut un taux de 2,5 pour assurer le simple renouvellement des générations.
L'avortement est bien sûr au cœur de ce suicide collectif : 640 millions en 40 ans dans le
monde! C'est un vrai génocide, un renversement de l'éthique et du respect de la vie humaine...
Le développement de la violence crée l'insécurité dans la vie quotidienne, et l'Occident redécouvre
les dures réalités des sociétés païennes les plus frustes, marquées par la loi du plus fort! Et le
rejet de toute loi, l'irrespect de ses représentants (surtout depuis mai 68) révèle aujourd'hui ses
effets dévastateurs, si contraires aux fruits de l'Évangile. À l'image de l'empire romain décadent,
nous voici marqués par les débordements du sang, du sexe et des jeux...
Enfin, l'abandon des fondements chrétiens séculaires modifie le droit lui-même insidieusement. On
soutient le coupable souvent mieux que la victime! La faute est constamment relativisée. Et bien
d'autres facettes plus ou moins visibles sont des conséquences de ce laxisme dû à l'affaiblissement
de l'influence chrétienne, remplacée par un matérialisme plus ou moins intéressé. Et, privés de
l'espérance donnée par les valeurs spirituelles, nos contemporains n'ont plus que celle décrite par
l'Écriture "mangeons et buvons, car demain nous mourrons". C'est un cycle sans fin
de convoitises, et une soif de plaisirs jamais assouvis. Non, le vide laissé par le reflux de la foi
chrétienne ne peut être comblé par le matérialisme!
Aussi notre Occident si fier de son rationalisme (sa nouvelle religion), et qui se pensait affranchi
des "obscurantismes", est-il marqué maintenant par un essor considérable de "nouvelles"
croyances : sectes, superstitions, religions orientales ou ésotériques, voyance, astrologie, etc.
etc. C'est un vrai supermarché où chacun peut se servir - en payant cher! - selon ses
envies du moment! Sans parler naturellement de la généralisation et de la libéralisation progressive
des drogues les plus diverses.
Ainsi le rejet du christianisme n'est pas seulement celui d'une religion, c'est celui des fondements
même d'une société qui a 2 000 ans d'histoire; certes avec ses aléas, ses reculs, ses lenteurs,
ses soubresauts... mais qui a construit un véritable humanisme universel. Couper nos racines, c'est
retourner au paganisme plus vite que nous ne l'imaginons. Et notre technologie avancée ne nous
préservera pas de l'écroulement... Ce sont des convictions morales et spirituelles qui seules forgent
une civilisation.
Un prophète de notre temps, Francis Schaeffer (que le président Reagan qualifiait "d'un des
plus grands penseurs chrétiens de notre temps") est né en 1912 aux USA, d'origine germanique.
Dans son livre "La démission de la raison", il raconte comment il s'est sorti de l'emprise
de l'église libérale, qui l'avait rendu agnostique. En lisant la Bible (qu'il n'avait pas vraiment
lue avant) pour la comparer avec la philosophie grecque, il devint chrétien en 6 mois! C'était LA
solution tant recherchée par lui, pour tenir tête désormais à n'importe quelle idéologie actuelle!
Il y a déjà 30 ans qu'il le disait : "Nous vivons dans un monde post-chrétien".
Cette pensée anime ses nombreux écrits, fruits d'une analyse profonde et lucide. Les hommes de notre
temps, dit-il, ont tourné le dos non seulement à la vérité biblique, mais encore à toute une culture
bâtie sur elle; maintenant, nous sommes en minorité absolue (écrit en 1968 déjà!).
Remontant à François d'Aquin (1225-1274), il montre comment ce dernier, est parti d'une compréhension
incomplète de la chute d'Adam et Ève. Il a bien cru que la volonté de l'homme était déchue, mais pas
son intelligence. Il accorde donc à l'homme - à sa raison - une autonomie qui favorise dès
lors l'élaboration d'une théologie indépendante des Écritures. La brèche était ouverte... La
"nature" va dès lors affirmer son autonomie, s'éloignant de Dieu à mesure que les
philosophes se libéreront de toute tutelle. A la fin, "la Nature a totalement dévoré la
Grâce", conclut-il.
Hormis la parenthèse de la Réforme qui rétablit enfin l'autorité des Écritures, cette pensée de
l'homme en tant que centre de l'univers pénétra toute notre civilisation et fut bientôt complétée
par Kant et Rousseau. "L'homme s'affirme libre - dit Schaeffer - non
seulement à l'égard de la rédemption dont il n'a plus besoin, mais aussi à l'égard de toute
restriction à sa liberté..."
Dès lors, partisan du déterminisme, l'homme se réduit à une mécanique; la morale est sans
importance... et la loi doit suivre l'évolution des mœurs! Cette théorie va avoir de graves
conséquences : la violence, par exemple, est devenue un problème qu'on ne maîtrise plus,
et qui est même prônée par les médias, et par les jeux vidéo (où la frontière s'efface entre
réalité et fiction...) Dans sa recherche désespérée de trouver un sens à son existence, l'homme
actuel veut franchir toutes les barrières, par tous les moyens, même par des drogues de tous genres.
Sans le christianisme, nous aboutissons à un monde qui ne peut plus aller qu'à la dérive.
L'analyse de Schaeffer est lucide, mais il reste pourtant optimiste, à cause de sa foi inébranlable
en l'amour de Dieu. Si l'homme ou cette société sont déchus, Dieu veut toujours notre salut. Plus
que jamais, la mission du chrétien est d'annoncer l'Évangile, mais plus intelligemment que par le
passé, à cette génération.
Ce document se termine par le témoignage d'Albert Willaine : "J'ai vécu la
déchristianisation dans le catholicisme". Après la guerre de 14, il a en effet vécu
d'abord un temps de grâce religieuse qui a géré sa vie individuelle, familiale et sociale.
Les églises étaient pleines... Mais quelques décennies plus tard, quel contraste, la contestation
était devenue générale, suite à l'influence de la philosophie dogmatique et scolastique. Le pape
Jean XXIII, étouffant dans ce formalisme, s'est écrié : "De l'air, de l'air...",
et il déclencha une véritable tornade libératrice. Pourtant ensuite beaucoup de prêtres se marièrent,
les séminaires se vidèrent, ainsi que les églises et les confessionnaux... Tout cela, pour faire
place à la redoutable illusion d'un salut universel, sans plus parler de la grâce individuelle,
pourtant base indispensable pour chaque être humain!
Finalement, l'auteur à la recherche d'absolu et d'infini - ce qui relevait du culte de la
raison - a eu la révélation de Jésus-Christ. Alors la Bible s'est brusquement illuminée,
éclairée par le Saint-Esprit, et depuis 30 ans cette présence de Dieu en Jésus-Christ ne l'a
plus quitté.
N.B. Pour s'abonner à Document "Expériences" s'adresser à :
Centre Missionnaire 29270 CAHAIX.
- FIN -
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