MOI, FILS D’IMMAM, sur la bonne voie

Par Moussa Koné, avec Jean-L. Blanc
Préface de Mamadou Karambiri, Éditions Sénevé


INTRODUCTION
 
Moussa Koné, petit-fils et fils d’imams, élève studieux en matière de Coran, lisant ce livre vénéré de l’islam avec son père, lui a posé un jour cette question : « Si ce soir, toi et moi, nous venions à mourir, irions-nous au Paradis? ». Sa réponse : « Mon fils, je ne le sais pas, et ne peux le savoir, parce que le Coran ne dit pas clairement si nous pouvons entrer au Paradis. » Plus tard, à la quête du salut et intrigué par l’absence de réponse claire de sa religion à ce sujet, le jeune Moussa a commencé à sonder le Coran pour en savoir plus.
 
Cette recherche acharnée est consignée dans le présent ouvrage. Il est écrit dans un esprit d’amour fraternel pour tous les chercheurs de Vérité. Moussa Koné est actuellement responsable de l’œuvre « La Bonne Voie », à Abidjan. Il est un orateur apprécié en Afrique, où il dirige de nombreux séminaires auprès des Musulmans. Il est marié à Maïmouna. Et voici le témoignage du Dr. Victor Bissett, directeur du Centre de documentation missionnaire (CDM) d’Abidjan, Côte d’Ivoire : « Je connais l’auteur depuis plus de 15 ans. Depuis sa conversion, Moussa Koné est un évangéliste efficace qui connaît aussi bien le Coran que la Bible… Ce livre raconte le parcours qu’il a fait avec le Seigneur, et comment Dieu l’utilise puissamment dans son ministère actuellement. »


MON PÈRE, CE HÉROS!
 
Pour un Africain, rien de plus précieux que « le village, la famille qui vit autour des parents respectés et obéis… ». Chaque famille a sa cour, sa cuisine extérieure, ses greniers, ses champs… et tout ce qu’il faut pour vivre. Les enfants, tout jeunes, sont mis au travail commun, et dans cette société chacun trouve sa place clairement définie, le dernier-né obéissant à ses aînés et l’aîné étant soumis au père. Certes l’enfant travaille, mais il a encore bien du temps pour l’école et pour jouer. Le village de mon père est situé dans le nord de la Côte d’Ivoire, près du Mali et de la Haute-Volta, devenue Burkina Faso. La production est abondante : arachides, maïs, mangues. J’ai vécu la fin des années coloniales, triste période, avec ses vexations, ses impôts et ses travaux forcés… Bref, l’indépendance de la Côte d’Ivoire fut une vraie bénédiction pour nous.
 
Mes parents sont descendus au sud, à Sassandra, près de la mer, où je suis né en 1953. Mon père Ibrahim Koné y tenait une boulangerie artisanale. Mes parents étaient musulmans, mon père n’avait qu’une épouse, bien qu’il eût pu en avoir 4. Mon père était d’une famille de 40 enfants, il en eut 3. Musulman convaincu, il devint imam et, par sa propagande, il a changé la carte religieuse de la Côte d’Ivoire, avec de nombreuses personnes venues de l’extérieur. Aujourd’hui la population musulmane est proche de 50 %, avec un taux de naissances élevé. Mon père était convaincu de la grandeur et de la puissance d’Allah. Le Coran dirigeait toute sa vie, avec une grande vénération. Le laxisme et le compromis étaient bannis de ma famille. C’est pour le service d’Allah que mon père a quitté le nord du pays. Lorsque j’eus 5 ans, il vint s’établir à Attécoubé, ex village d’Ebrié (actuellement quartier d’Abidjan). Il y a construit une mosquée et établi une école coranique. Enfin, établi à Bouaké, très grande ville du centre du pays, il a été l’imam de la mosquée de la zone industrielle jusqu’à sa mort en 1993.
 
Le ministère de l’imam est comme celui du pasteur : il est le guide spirituel, dirige la prière, fonctionne de la naissance à la mort au service des croyants, réconcilie les couples ou les familles en procès, etc., etc. Boulanger, mon père se levait tôt et accomplissait tout son ministère le reste du temps… Il dirigeait en plus l’École coranique, et de 9h à 12 h., puis de 14-16 h., nous étions assemblés autour de lui pour apprendre à lire le Coran et en comprendre le sens des mots, tout en arabe, naturellement. On apprenait aussi à connaître la vie du prophète Mohammed, comme exemple de vie, et on étudiait la tradition (Sunna). Quand on eut l’école, c’était le dimanche qu’on poursuivait l’étude du Coran. Toute mon enfance a donc tourné autour de cette vie musulmane très contraignante. Dès l’âge de 3 ans on était initié, à 5 ans on articulait l’arabe… Oui, comme mon grand-père et mon père, je serai imam.


LUMIÈRES ET OMBRES D'UN SERVITEUR D'ALLAH
 
Ainsi, jeune adolescent, je lisais parfaitement le Coran et pouvais l’enseigner aux plus jeunes en secondant mon père. Un jour, en lisant le Coran avec mon père, je lui posai une question qui me tourmentait : « Si nous venions à mourir ce soir, irions-nous au Paradis? » - « Mon fils, je n’en sais rien, le Coran n’en parle pas clairement… » Ma déception était grande car je cherchais une réponse et j’avais besoin de certitude. La situation m’a troublé certes, mais cela n’a rien changé dans ma foi ou ma pratique de l’islam.
 
Puis vint l’époque du travail à Abidjan sur les chantiers, aux PTT, etc.; les tâches pénibles ne m’effrayaient pas. Pour gagner davantage, mon père et moi avons été initiés au maraboutage, déviation islamique très fréquente, occulte, qui consiste à utiliser des habits islamiques et des formules coraniques plus ou moins magiques, proches de la sorcellerie, de la divination, etc. Jusqu’au jour où un collègue est parti avec l’argent ainsi mal gagné… J’ai aussi fait diverses pratiques occultes pour réaliser des couples…avec des suites parfois graves, qui m’ont fait regretter amèrement cette pratique du kawatim. Dès lors, mon père et moi avons abandonné toutes ces pratiques, et l’usage des talismans qui sont monnaie courante parmi les musulmans.
 
En 1980, je fus engagé en remplacement sur la 1re plate-forme pétrolière au large de Grand-Bassam, qui venait d’être inaugurée par le président Houphouët-Boigny. Mon commandant de bord, un Américain du Mississipi se nommait Bubba Welford. C’était un peu le président de la république pour nous, ses 200 employés… Et voilà que cet homme respecté et plein d’autorité s’est intéressé à moi, modeste ouvrier Africain, et qu’il vient dans ma cabine. A la main, il avait un livre qu’il m’offrit; son titre : « Holy Bible ». Et il me dit très simplement : « Je suis venu ce soir pour te parler de Jésus. » A l’énoncé de ce nom haï entre tous, une colère a grandi en moi… puis a éclaté!


DIEU TRACE UNE LIGNE DROITE AVEC NOS COURBES...
 
Assis avec mon chef sur le lit, je saisis la Bible, ouvris mon hublot et la jetai dans la mer… Le commandant me regardait en... souriant! Quoi! Si on avait jeté mon Coran à la mer, que n’aurai-je pas fait, moi! – Doucement, mon garçon, dit-il. Mais furieux je répondis : « Tu sais qui je suis, musulman qui prie mon Dieu, Allah, et que Mohamed est mon prophète... et tu t’imposes dans ma cabine pour me parler de Jésus!... si tu recommences une telle discussion je débarque de la plate-forme… »
 
Dès lors il ne m’en a plus reparlé, mais m’a témoigné sans cesse de son affection, comme d’un amour qui me dépassait. Quatre ans ont passé ainsi sur place, et nous étions tous las de cette promiscuité. Un hélicoptère est venu nous chercher, et je retrouvai ma famille. Le commandant était venu me saluer personnellement. Je lui dis : « Je retourne dans ma famille, apportant l’argent gagné, car mes parents sont pauvres… pas comme vous, un riche… » - « Non, me dit-il, tout ce que j’ai appartient à Dieu, qui me l’a accordé pour ma famille et mes besoins…Vous savez Moussa qu’il est plus facile à un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer au Paradis… » Je ne savais pas que c’était un texte de la Bible, mais j’ai alors réalisé que Bubba Welford était un vrai croyant! Et cette parole est restée gravée dans mon cœur.
 
Quelle joie de retrouver Abidjan, la grande Métropole. Je retrouvai ma mosquée, et mes amis. Un jour, un ancien collègue ghanéen (chrétien) est venu me voir : « Moussa un Américain de Cocody voudrait te rencontrer, il s’appelle John Weed… » J’étais furieux, mais à plusieurs reprises, il revint à la charge… Finalement, je vins chez lui, une belle villa pleine de fleurs et d’arbres superbes… où je fus reçu comme un ami. On parla du Coran qu’il connaissait bien, ainsi que l’arabe, car il avait été missionnaire en Égypte. Je suis pourtant reparti avec la question qui me hantait : « Suis-je sauvé? ».
 
Mais il fallait repartir au travail. Ce fut sur un bateau danois, dans la salle des machines, avec un bon salaire… mais aussi de multiples tentations auxquelles je succombais comme les autres. Un temps pourtant sacré : celui de mes cinq prières journalières, et toujours ma lecture constante du Coran. Préservé heureusement des méfaits de l’alcool, le reste de ma vie de dissolution me remettait devant la question lancinante de mon salut… Un soir, dans ma cabine, je me suis mis en recherche, après une prière de 20 heures. Alors j’ai scruté les 114 sourates du Coran, soit 6247 versets. Le Coran me prouvait mon état de péché, et la sourate 100 m’annonçait que tous mes péchés seront comptés sur le fondement d’un système de balance : celui qui a le plus de bonnes actions à son actif allant au paradis… et le moins, en enfer. Dans la sourate 102, les versets 6-8 me disaient qu’il n’y avait pas d’échappatoire à mon péché. Dans la sourate 107, aux versets 4-5, heureusement, il y a une bonne nouvelle : la prière était un point fort dans ma balance d’œuvres.
 
En poursuivant mes lectures, je suis tombé dans la sourate 11, sur les versets 118-119… la parole de ton Seigneur s’accomplit : « Très certainement, je remplirai l’Enfer de djinns et d’hommes, tous ensemble. ». Cette pensée m’a bouleversé : Ainsi, avec toutes les sourates qui commencent par « Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux », il n’y avait pas de plan de salut prévu pour la totalité des hommes! Beaucoup devraient demeurer en enfer avec les démons. Dieu l’avait décidé ainsi… Alors, j’ai pleuré : ce pouvait-il que je sois l’un de ces hommes prédestinés à l’enfer?


LE CORAN ME CONDUIT VERS LA VÉRITÉ
 
Quelle angoisse pour l’homme s’il ne sait pas où il ira, d’autant plus qu’il ne connaît pas la décision de Dieu à son sujet. Après ma journée suivante de travail, je lus dans la sourate 19 (Marie), les versets 71 et 72 : « Il n’y a personne parmi vous qui ne passera pas par (l’Enfer); car (il s’agit là) pour ton Seigneur d’une sentence irrévocable. Ensuite, nous délivrerons ceux qui étaient pieux et Nous y laisserons les injustes agenouillés. ».
 
Si j’avais bien compris donc, tous nous irons en enfer… J’avais des milliers de prières et de bonnes actions à mon actif, et pourtant j’allais y rencontrer les bandits d’Abidjan… tant de musulmans superficiels… des collègues de travail toujours buveurs d’alcool… tu t’es privé de tant de choses… et maintenant tu seras en enfer… mon angoisse allait en augmentant! Et en examinant les 114 sourates du Coran, je n’ai pas trouvé un seul verset qui me dise avec certitude que j’irai au paradis…
 
Puis une autre question m’a préoccupé; la pertinence du message chrétien. J’avais souvent contacté des chrétiens… le dialogue s’averrant impossible... je leur répondais que je n’avais pas l’intention d’ouvrir un livre falsifié et tordu. Pourtant comme une impulsion intérieure (déjà le Saint-Esprit?) m’a poussé à chercher ce qu’en dit le Coran. Dans la sourate 2, on peut lire au verset 87 : « Certes, Nous avons donné le livre à Moïse; Nous avons envoyé après lui des prophètes successifs. Et Nous avons donné des preuves à Jésus fils de Marie, et Nous l’avons renforcé du Saint-Esprit… » Ce fut un début d’éblouissement.
 
En effet, je n’avais jamais lu les livres de Moïse, ni l’Évangile, et dans le Coran les textes les concernant sont éparpillés dans les sourates. Alors, devrais-je ouvrir une bible? J’hésitais, je m’étais senti tellement supérieur aux chrétiens, je les dédaignais; et j’étais convaincu que la Bible était pleine d’erreurs et falsifiée. Et dans la sourate 5, v.43, je lus : « Mais comment te demanderaient-ils d’être leur juge quand ils ont avec eux la Thora dans laquelle se trouve le jugement d’Allah? » donc, les Juifs avaient déjà la Thora, et ce livre venu de Dieu ne pouvait être corrompu. Continuant ma lecture au verset 46 : « Et Nous avons envoyé après eux Jésus, le fils de Marie, pour confirmer ce qu’il y avait dans la Thora avant lui. Et Nous Lui avons donné l’Évangile, où il y a guide et lumière, pour confirmer la Thora… » et dans la sourate 5 v. 68 : « Ô gens du Livre, vous ne tenez sur rien, tant que vous ne vous conformez pas à la Thora et à l’Évangile, et à ce qui vous a été descendu de la part de votre Seigneur… ». En clair, cela voulait dire que celui qui se dit chrétien doit s’appuyer sur l’Évangile, sinon sa vie n’est pas solide! Donc, la Parole de Dieu avait été donnée avant la fondation de l’islam… Quelle découverte je venais de faire là! Le Coran lui-même me conseillait (comme à Mohamed) : « si tu es dans le doute, va demander à ceux qui ont reçu les Écritures avant toi. » (Sourate 10 v. 94). Ainsi, il n’existe pas de texte coranique sérieux disant que le texte biblique est falsifié!
 
Ainsi, 6 mois de recherches solitaires dans ma cabine de bateau me décevaient; je maigrissais et me nourrissais mal. Alors je décidai un soir de m’attaquer à la personne de Jésus. Les chrétiens le disent Fils de Dieu, mais le Coran dit que Dieu n’a pas d’enfant, donc c’est un blasphème, pensai-je. Dans la sourate 19 (Marie), depuis le verset 16, il est dit que l’ange Gabriel annonce à Marie qu’elle va recevoir un enfant pur (soit un fils sans péché) : Issa.
 
J’ai cherché dans les 114 sourates les titres attribués à ce personnage : celui qui n’a fait que de bonnes actions, guéri, ressuscité des morts, comparé à Adam (sourate 3), supérieur parce que né de l’Esprit et non de la poussière, sans péché… au-dessus de tous les prophètes et même de Mohammed, puisque ce dernier devait demander pardon pour ses péchés! – Vraiment Dieu est puissant, ai-je dit dans le soleil couchant…


APRÈS LES TÉNÈBRES, LA LUMIÈRE
ET MÊME MON CORAN EN FEU!

 
Nous voguions plusieurs jours sans escale, ce qui me permit d’étudier un sujet délicat : la question de la mort et de la résurrection de Jésus; grande controverse entre musulmans et chrétiens, et leur principale pierre d’achoppement… Ce pouvait-il qu’à travers sa mort on puisse recevoir le pardon de nos péchés? Et que le salut soit aussi simpliste? J’ai ouvert le Coran à la sourate 4, aux versets 157-158 : « …Nous avons vraiment tué le Christ, Jésus fils de Marie, le Messager d’Allah… Or, ils ne l’ont ni tué, ni crucifié; mais ce n’était qu’un faux-semblant!... mais Allah l’a élevé vers Lui. Et Allah est Puissant et Sage. » J’étais dans la joie… mais je n’avais pas pour autant envie d’être chrétien, j’avais enfin trouvé une parade pour contredire les chrétiens : le Coran me prouvait que Jésus n’avait pas été crucifié.
 
Mais d’autres sourates parlent aussi de la fin de Jésus. Je les étudiai attentivement… Comment le Dieu de gloire, le Dieu puissant, pouvait-il tromper ainsi les hommes… faire semblant pour faire croire… qu’ils auraient crucifié Jésus??? Restait encore la question du faux-semblant, du remplacement de Jésus par un inconnu lui ressemblant… Le Coran me donnait tant d’informations contradictoires que j’en avais des palpitations cardiaques! Pour la 1re fois je me mis à douter de la crédibilité du Coran.
 
Ainsi, en résumé de ces 6 mois d’étude du Coran sur mon bateau :

  1. J’ai constaté que je ne pouvais pas obtenir la certitude de mon salut.
     
  2. J’ai découvert que la lecture de la Bible, comme parole de Dieu y était conseillée.
     
  3. Que Jésus était bien au-dessus des autres prophètes, et le Messie qui avait été crucifié et était ressuscité.

Alors, que faire maintenant? Sortir avec des copains, cela me décevait. Un soir, je me mis à prier ainsi : « Dieu parle-moi! Mon père est imam,… je dirige la prière avec lui,… Je ne pourrais jamais abandonner l’islam… Que dois-je faire? » Ayant éteint ma cabine, tout à coup une lumière a brusquement rayonné dans ma chambre. Quelqu’un était là, présent, lumineux… J’étais effrayé; mais, s’avançant vers moi, il mit sa main sur mon épaule droite… quel souvenir! Et Il m’a parlé ainsi : « Le temps est venu pour toi de faire des choix… ». Puis Il est parti. Surexcité, je suis allé chez mes voisins de cabine leur demander si c’étaient eux… Non, personne! Je n’ai pu retrouver le sommeil cette nuit-là.
 
Après mes prières du lendemain et mon travail, je redemandai à Dieu de se manifester : « Ô Dieu, montre-moi qui Tu es, manifeste-toi, dirige-moi ». Puis, assis sur mon lit, je lis la sourate Ya-Sin. Alors, je vis une braise enflammée qui tombait sur la page droite de mon Coran, puis une autre et d’autres… le livre saint se consumait sous mes yeux. La parole divine pour plus d’un milliard de personnes dans le monde s’en allait en fumée dans mes mains… incroyable! Jusqu’à la couverture : il ne restait en fin qu’un peu de cendres dans mes mains, en 30 minutes. J’étais dans une confusion extrême…
 
La nuit suivante, j’ai fait un rêve : Un homme de grande taille était arrêté en face de moi. J’étais ébloui par la lumière de ses yeux - je me suis réveillé en sursaut… Ma décision était prise : je devais accepter Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur.
 
Mon contrat se terminait. Revenu à Abidjan, j’allai chez le missionnaire américain de Cocody que je connaissais, John Weed, et je lui dis que je voulais accepter Jésus dans ma vie. Nous avons prié ensemble. Convaincu de péché, je me suis repenti, en larmes; mais ce n’était pas pénible… pour la 1re fois, j’ai eu le sentiment d’avoir une relation avec Dieu… J’étais un autre homme, enfin! En partant de là, j’étais comme ivre; je voyais toute ma vie, mes actes de débauche, un défilé dont j’étais le spectateur. J’oubliais où j’étais, et on me prit même pour un fou dans la rue… C’était en effet la folie de Dieu!


FORMATION DU DISCIPLE À L'ÉPREUVE DU FEU
 
Dès lors, je sus que j’étais un homme nouveau, et qu’il me fallait marcher dans des choses nouvelles. Pour la 1re fois je suis allé dans une église chrétienne, le jour de Noël 1987, dans la chapelle anglophone de l’International Fellowship of Christians, à Cocody. Là, d’entrée, je fus frappé par un grand panneau : JESUS IS LORD. J’ai été bien accueilli et encadré, spirituellement et matériellement. J’ai pu dévorer tout le Nouveau Testament comme autrefois le Coran. Quelle semaine extraordinaire! Puis, j’ai suivi une série de leçons bibliques qui m’ont conduit au baptême d’eau. Expérience capitale pour un ex musulman, car dans certains pays, c’est vraiment parfois une vraie condamnation à mort!
 
Je connaissais parfaitement les risques que j’encourais. Mais il me sembla juste de constituer une nouvelle communauté évangélique pour les anciens musulmans (très rares à cette époque). Comment me taire, après une telle découverte qui avait transformé ma vie ? Alors, j’évangélisai les musulmans et des conversions s’ensuivirent, de plus en plus nombreuses. A Abidjan, puis dans tout le pays, on a commencé à savoir que Moussa Koné – imam à Bouaké – était devenu chrétien! Le Seigneur accompagnait mes paroles par des guérisons et des délivrances… bien loin des habituelles argumentations infructueuses.
 
Je n’avais pas encore informé ma famille de mon changement. Quel scandale, une infamie! J’ai dû me cacher devant les insultes et les menaces de mort, quelques semaines après ma conversion. On a tenté de m’assassiner plusieurs fois, et je fus un jour humilié, insulté, frappé et piétiné dans un parc par trois musulmans… Cependant, le Saint-Esprit me donnait de l’autorité, et mon témoignage se faisait plus incisif et plus profond. J’ai réalisé une cassette audio avec mon témoignage qui a connu une diffusion énorme… Et enfin, j’ai pu encore diriger un cours par correspondance.
 
Cependant, mon frère aîné a réussi à me retrouver au marché de Cocody, où il a provoqué une violente altercation dans la foule. Impossible d’échapper. Je fus accusé de trahir la cause de l’islam, d'être la honte de ma famille, et je fus brutalisé au milieu des moqueurs… et j’eus peine à m’en tirer; mais je fus protégé cette fois-ci et bien d’autres fois encore par le Seigneur. La question de la relation avec mes parents est restée durant des années des plus délicates, ce qui fut une réelle épreuve pour moi. Et je n’ai même pas pu assister à l’enterrement de mon père, à Bouaké. Mais après quelques années, ma mère, puis des cousins sont venus faire la paix avec moi. Et nul dans ma région, n’ignore que je suis chrétien. Un jour, je retournerai chez moi et y tiendrai des rencontres chrétiennes.
 
Au début de 1997, Maïmouna est devenue mon épouse, car il était important d’établir le fondement de ma vie familiale correctement. En effet, j’avais du temps de ma vie de débauche, eu 2 enfants, puis, marié avec une musulmane, j’ai eu encore un fils, Emmanuel.
 
Mais ma vie de couple avait été infernale, ma femme ayant même jeté ma Bible dans les toilettes…J’ai dû divorcer, ce qui m’a anéanti pour un temps dans une dépression. Avec Maïmouna, Malienne de bonne famille, j’ai trouvé une chrétienne ayant reçu l’appel de Dieu pour le service, et apte ainsi à m’épauler. Notre mariage a eu lieu à Cocody le 18 janvier 1997, et nous avons eu depuis 2 fillettes.
 
Le livre se termine par des descriptions diverses d’expériences vécues au service du Seigneur dans son évangélisation des musulmans. Une partie importante de son ministère consiste à organiser des séminaires pour la formation des musulmans convertis, et l’implantation de nouvelles églises en Côte d’Ivoire ou ailleurs. Car le défi posé par l’avance de l’islam nous oblige à réagir. Ainsi, la Guinée compte maintenant 85 % de musulmans. Là, dans une évangélisation, par exemple, sur un terrain de basket proche d’un lycée islamique et d’une mosquée, une grande affluence a permis au Seigneur d'amener à la conversion au moins 88 musulmans, et de nombreuses guérisons.


CONCLUSION
 
Nous connaissons cependant souvent des situations délicates, agressés même par les autorités musulmanes. C’est une vraie guerre spirituelle. A Niamey capitale du Niger, pendant l’appel à donner sa vie au Seigneur, une femme a ôté son voile… et on nous a poursuivis après la réunion, sans pourtant nous atteindre. Mais en Côte d’Ivoire, nous sommes en pleine expansion, à Bingerville près d’Abidjan, où nous sommes établis. Et nous voudrions ouvrir une église par ville dans le pays, spécialement pour évangéliser les musulmans... Nous avons donné à notre œuvre le nom de « La Bonne Voie », selon la sourate 1 du Coran :

« Guide-nous dans le droit chemin. Le chemin de ceux que Tu as comblés de faveurs, non pas de ceux qui ont encouru Ta colère, ni des égarés. »

Et selon la Bible qui nous dit, dans l’Évangile de Jean (Chap.14 v.6) :

« Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. »

Dieu est riche en moyens, et ce qu’Il a pu accomplir en faveur de Moussa Koné, Il peut le faire pour d’autres musulmans. Oui, le temps de la faveur de Dieu est arrivé pour eux.

- FIN -

Tous Droits Réservés © Philippe Gold-Aubert