Par Moussa Koné, avec Jean-L. Blanc
Préface de Mamadou Karambiri, Éditions Sénevé
INTRODUCTION
Moussa Koné, petit-fils et fils d’imams, élève studieux en matière de Coran,
lisant ce livre vénéré de l’islam avec son père, lui a posé un jour cette
question : « Si ce soir, toi et moi, nous venions à mourir, irions-nous au
Paradis? ». Sa réponse : « Mon fils, je ne le sais pas, et ne peux le
savoir, parce que le Coran ne dit pas clairement si nous pouvons entrer au
Paradis. » Plus tard, à la quête du salut et intrigué par l’absence de
réponse claire de sa religion à ce sujet, le jeune Moussa a commencé à sonder le
Coran pour en savoir plus.
Cette recherche acharnée est consignée dans le présent ouvrage. Il est écrit
dans un esprit d’amour fraternel pour tous les chercheurs de Vérité. Moussa Koné
est actuellement responsable de l’œuvre « La Bonne Voie », à Abidjan. Il est un
orateur apprécié en Afrique, où il dirige de nombreux séminaires auprès des
Musulmans. Il est marié à Maïmouna. Et voici le témoignage du Dr. Victor Bissett,
directeur du Centre de documentation missionnaire (CDM) d’Abidjan, Côte
d’Ivoire : « Je connais l’auteur depuis plus de 15 ans. Depuis sa conversion,
Moussa Koné est un évangéliste efficace qui connaît aussi bien le Coran que la
Bible… Ce livre raconte le parcours qu’il a fait avec le Seigneur, et comment
Dieu l’utilise puissamment dans son ministère actuellement. »
MON PÈRE, CE HÉROS!
Pour un Africain, rien de plus précieux que « le village, la famille qui vit
autour des parents respectés et obéis… ». Chaque famille a sa cour, sa cuisine
extérieure, ses greniers, ses champs… et tout ce qu’il faut pour vivre. Les
enfants, tout jeunes, sont mis au travail commun, et dans cette société chacun
trouve sa place clairement définie, le dernier-né obéissant à ses aînés et
l’aîné étant soumis au père. Certes l’enfant travaille, mais il a encore bien du
temps pour l’école et pour jouer. Le village de mon père est situé dans le nord
de la Côte d’Ivoire, près du Mali et de la Haute-Volta, devenue Burkina Faso. La
production est abondante : arachides, maïs, mangues. J’ai vécu la fin des années
coloniales, triste période, avec ses vexations, ses impôts et ses travaux
forcés… Bref, l’indépendance de la Côte d’Ivoire fut une vraie bénédiction pour
nous.
Mes parents sont descendus au sud, à Sassandra, près de la mer, où je suis né en
1953. Mon père Ibrahim Koné y tenait une boulangerie artisanale. Mes parents
étaient musulmans, mon père n’avait qu’une épouse, bien qu’il eût pu en avoir 4.
Mon père était d’une famille de 40 enfants, il en eut 3. Musulman convaincu, il
devint imam et, par sa propagande, il a changé la carte religieuse de la Côte
d’Ivoire, avec de nombreuses personnes venues de l’extérieur. Aujourd’hui la
population musulmane est proche de 50 %, avec un taux de naissances élevé. Mon
père était convaincu de la grandeur et de la puissance d’Allah. Le Coran
dirigeait toute sa vie, avec une grande vénération. Le laxisme et le compromis
étaient bannis de ma famille. C’est pour le service d’Allah que mon père a
quitté le nord du pays. Lorsque j’eus 5 ans, il vint s’établir à Attécoubé, ex
village d’Ebrié (actuellement quartier d’Abidjan). Il y a construit une mosquée
et établi une école coranique. Enfin, établi à Bouaké, très grande ville du
centre du pays, il a été l’imam de la mosquée de la zone industrielle jusqu’à sa
mort en 1993.
Le ministère de l’imam est comme celui du pasteur : il est le guide spirituel,
dirige la prière, fonctionne de la naissance à la mort au service des croyants,
réconcilie les couples ou les familles en procès, etc., etc. Boulanger, mon père
se levait tôt et accomplissait tout son ministère le reste du temps… Il
dirigeait en plus l’École coranique, et de 9h à 12 h., puis de 14-16 h., nous
étions assemblés autour de lui pour apprendre à lire le Coran et en comprendre
le sens des mots, tout en arabe, naturellement. On apprenait aussi à connaître
la vie du prophète Mohammed, comme exemple de vie, et on étudiait la tradition
(Sunna). Quand on eut l’école, c’était le dimanche qu’on poursuivait l’étude du
Coran. Toute mon enfance a donc tourné autour de cette vie musulmane très
contraignante. Dès l’âge de 3 ans on était initié, à 5 ans on articulait
l’arabe… Oui, comme mon grand-père et mon père, je serai imam.
LUMIÈRES ET OMBRES D'UN SERVITEUR D'ALLAH
Ainsi, jeune adolescent, je lisais parfaitement le Coran et pouvais l’enseigner
aux plus jeunes en secondant mon père. Un jour, en lisant le Coran avec mon
père, je lui posai une question qui me tourmentait : « Si nous venions à
mourir ce soir, irions-nous au Paradis? » - « Mon fils, je n’en sais
rien, le Coran n’en parle pas clairement… » Ma déception était grande car je
cherchais une réponse et j’avais besoin de certitude. La situation m’a troublé
certes, mais cela n’a rien changé dans ma foi ou ma pratique de l’islam.
Puis vint l’époque du travail à Abidjan sur les chantiers, aux PTT, etc.; les
tâches pénibles ne m’effrayaient pas. Pour gagner davantage, mon père et moi
avons été initiés au maraboutage, déviation islamique très fréquente, occulte,
qui consiste à utiliser des habits islamiques et des formules coraniques plus ou
moins magiques, proches de la sorcellerie, de la divination, etc. Jusqu’au jour
où un collègue est parti avec l’argent ainsi mal gagné… J’ai aussi fait diverses
pratiques occultes pour réaliser des couples…avec des suites parfois graves, qui
m’ont fait regretter amèrement cette pratique du kawatim. Dès lors, mon père et
moi avons abandonné toutes ces pratiques, et l’usage des talismans qui sont
monnaie courante parmi les musulmans.
En 1980, je fus engagé en remplacement sur la 1re plate-forme pétrolière au
large de Grand-Bassam, qui venait d’être inaugurée par le président
Houphouët-Boigny. Mon commandant de bord, un Américain du Mississipi se nommait
Bubba Welford. C’était un peu le président de la république pour nous, ses 200
employés… Et voilà que cet homme respecté et plein d’autorité s’est intéressé à
moi, modeste ouvrier Africain, et qu’il vient dans ma cabine. A la main, il
avait un livre qu’il m’offrit; son titre : « Holy Bible ». Et il me dit très
simplement : « Je suis venu ce soir pour te parler de Jésus. » A l’énoncé
de ce nom haï entre tous, une colère a grandi en moi… puis a éclaté!
DIEU TRACE UNE LIGNE DROITE AVEC NOS COURBES...
Assis avec mon chef sur le lit, je saisis la Bible, ouvris mon hublot et la
jetai dans la mer… Le commandant me regardait en... souriant! Quoi! Si on avait
jeté mon Coran à la mer, que n’aurai-je pas fait, moi! – Doucement, mon garçon,
dit-il. Mais furieux je répondis : « Tu sais qui je suis, musulman qui prie
mon Dieu, Allah, et que Mohamed est mon prophète... et tu t’imposes dans ma
cabine pour me parler de Jésus!... si tu recommences une telle discussion je
débarque de la plate-forme… »
Dès lors il ne m’en a plus reparlé, mais m’a témoigné sans cesse de son
affection, comme d’un amour qui me dépassait. Quatre ans ont passé ainsi sur
place, et nous étions tous las de cette promiscuité. Un hélicoptère est venu
nous chercher, et je retrouvai ma famille. Le commandant était venu me saluer
personnellement. Je lui dis : « Je retourne dans ma famille, apportant
l’argent gagné, car mes parents sont pauvres… pas comme vous, un riche… » -
« Non, me dit-il, tout ce que j’ai appartient à Dieu, qui me l’a
accordé pour ma famille et mes besoins…Vous savez Moussa qu’il est plus facile à
un chameau de passer par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer au
Paradis… » Je ne savais pas que c’était un texte de la Bible, mais j’ai
alors réalisé que Bubba Welford était un vrai croyant! Et cette parole est
restée gravée dans mon cœur.
Quelle joie de retrouver Abidjan, la grande Métropole. Je retrouvai ma mosquée,
et mes amis. Un jour, un ancien collègue ghanéen (chrétien) est venu me voir : « Moussa
un Américain de Cocody voudrait te rencontrer, il s’appelle John Weed… »
J’étais furieux, mais à plusieurs reprises, il revint à la charge… Finalement, je
vins chez lui, une belle villa pleine de fleurs et d’arbres superbes… où je fus
reçu comme un ami. On parla du Coran qu’il connaissait bien, ainsi que l’arabe,
car il avait été missionnaire en Égypte. Je suis pourtant reparti avec la
question qui me hantait : « Suis-je sauvé? ».
Mais il fallait repartir au travail. Ce fut sur un bateau danois, dans la salle
des machines, avec un bon salaire… mais aussi de multiples tentations auxquelles
je succombais comme les autres. Un temps pourtant sacré : celui de mes cinq
prières journalières, et toujours ma lecture constante du Coran. Préservé
heureusement des méfaits de l’alcool, le reste de ma vie de dissolution me
remettait devant la question lancinante de mon salut… Un soir, dans ma cabine,
je me suis mis en recherche, après une prière de 20 heures. Alors j’ai scruté
les 114 sourates du Coran, soit 6247 versets. Le Coran me prouvait mon état de
péché, et la sourate 100 m’annonçait que tous mes péchés seront comptés sur le
fondement d’un système de balance : celui qui a le plus de bonnes actions à son
actif allant au paradis… et le moins, en enfer. Dans la sourate 102, les versets
6-8 me disaient qu’il n’y avait pas d’échappatoire à mon péché. Dans la sourate
107, aux versets 4-5, heureusement, il y a une bonne nouvelle : la prière était
un point fort dans ma balance d’œuvres.
En poursuivant mes lectures, je suis tombé dans la sourate 11, sur les versets
118-119… la parole de ton Seigneur s’accomplit : « Très certainement, je
remplirai l’Enfer de djinns et d’hommes, tous ensemble. ». Cette pensée m’a
bouleversé : Ainsi, avec toutes les sourates qui commencent par « Au nom
d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux », il n’y avait pas
de plan de salut prévu pour la totalité des hommes! Beaucoup devraient demeurer
en enfer avec les démons. Dieu l’avait décidé ainsi… Alors, j’ai pleuré : ce
pouvait-il que je sois l’un de ces hommes prédestinés à l’enfer?
LE CORAN ME CONDUIT VERS LA VÉRITÉ
Quelle angoisse pour l’homme s’il ne sait pas où il ira, d’autant plus qu’il ne
connaît pas la décision de Dieu à son sujet. Après ma journée suivante de
travail, je lus dans la sourate 19 (Marie), les versets 71 et 72 : « Il n’y a
personne parmi vous qui ne passera pas par (l’Enfer); car (il s’agit là) pour
ton Seigneur d’une sentence irrévocable. Ensuite, nous délivrerons ceux qui
étaient pieux et Nous y laisserons les injustes agenouillés. ».
Si j’avais bien compris donc, tous nous irons en enfer… J’avais des milliers de
prières et de bonnes actions à mon actif, et pourtant j’allais y rencontrer les
bandits d’Abidjan… tant de musulmans superficiels… des collègues de travail
toujours buveurs d’alcool… tu t’es privé de tant de choses… et maintenant tu
seras en enfer… mon angoisse allait en augmentant! Et en examinant les 114
sourates du Coran, je n’ai pas trouvé un seul verset qui me dise avec certitude
que j’irai au paradis…
Puis une autre question m’a préoccupé; la pertinence du message chrétien.
J’avais souvent contacté des chrétiens… le dialogue s’averrant impossible... je
leur répondais que je n’avais pas l’intention d’ouvrir un livre falsifié et
tordu. Pourtant comme une impulsion intérieure (déjà le Saint-Esprit?) m’a
poussé à chercher ce qu’en dit le Coran. Dans la sourate 2, on peut lire au
verset 87 : « Certes, Nous avons donné le livre à Moïse; Nous avons envoyé
après lui des prophètes successifs. Et Nous avons donné des preuves à Jésus fils
de Marie, et Nous l’avons renforcé du Saint-Esprit… » Ce fut un début
d’éblouissement.
En effet, je n’avais jamais lu les livres de Moïse, ni l’Évangile, et dans le
Coran les textes les concernant sont éparpillés dans les sourates. Alors,
devrais-je ouvrir une bible? J’hésitais, je m’étais senti tellement supérieur
aux chrétiens, je les dédaignais; et j’étais convaincu que la Bible était pleine
d’erreurs et falsifiée. Et dans la sourate 5, v.43, je lus : « Mais comment
te demanderaient-ils d’être leur juge quand ils ont avec eux la Thora dans
laquelle se trouve le jugement d’Allah? » donc, les Juifs avaient déjà la
Thora, et ce livre venu de Dieu ne pouvait être corrompu. Continuant ma lecture
au verset 46 : « Et Nous avons envoyé après eux Jésus, le fils de Marie, pour
confirmer ce qu’il y avait dans la Thora avant lui. Et Nous Lui avons donné
l’Évangile, où il y a guide et lumière, pour confirmer la Thora… » et dans
la sourate 5 v. 68 : « Ô gens du Livre, vous ne tenez sur rien, tant que vous
ne vous conformez pas à la Thora et à l’Évangile, et à ce qui vous a été
descendu de la part de votre Seigneur… ». En clair, cela voulait dire que
celui qui se dit chrétien doit s’appuyer sur l’Évangile, sinon sa vie n’est pas
solide! Donc, la Parole de Dieu avait été donnée avant la fondation de l’islam…
Quelle découverte je venais de faire là! Le Coran lui-même me conseillait (comme
à Mohamed) : « si tu es dans le doute, va demander à ceux qui ont reçu les
Écritures avant toi. » (Sourate 10 v. 94). Ainsi, il n’existe pas de texte
coranique sérieux disant que le texte biblique est falsifié!
Ainsi, 6 mois de recherches solitaires dans ma cabine de bateau me décevaient;
je maigrissais et me nourrissais mal. Alors je décidai un soir de m’attaquer à
la personne de Jésus. Les chrétiens le disent Fils de Dieu, mais le Coran dit
que Dieu n’a pas d’enfant, donc c’est un blasphème, pensai-je. Dans la sourate
19 (Marie), depuis le verset 16, il est dit que l’ange Gabriel annonce à Marie
qu’elle va recevoir un enfant pur (soit un fils sans péché) : Issa.
J’ai cherché dans les 114 sourates les titres attribués à ce personnage : celui
qui n’a fait que de bonnes actions, guéri, ressuscité des morts, comparé à Adam
(sourate 3), supérieur parce que né de l’Esprit et non de la poussière, sans
péché… au-dessus de tous les prophètes et même de Mohammed, puisque ce dernier
devait demander pardon pour ses péchés! – Vraiment Dieu est puissant, ai-je dit
dans le soleil couchant…
APRÈS LES TÉNÈBRES, LA LUMIÈRE
ET MÊME MON CORAN EN FEU!
Nous voguions plusieurs jours sans escale, ce qui me permit d’étudier un sujet
délicat : la question de la mort et de la résurrection de Jésus; grande
controverse entre musulmans et chrétiens, et leur principale pierre
d’achoppement… Ce pouvait-il qu’à travers sa mort on puisse recevoir le pardon
de nos péchés? Et que le salut soit aussi simpliste? J’ai ouvert le Coran à la
sourate 4, aux versets 157-158 : « …Nous avons vraiment tué le Christ, Jésus
fils de Marie, le Messager d’Allah… Or, ils ne l’ont ni tué, ni crucifié; mais
ce n’était qu’un faux-semblant!... mais Allah l’a élevé vers Lui. Et Allah est
Puissant et Sage. » J’étais dans la joie… mais je n’avais pas pour autant
envie d’être chrétien, j’avais enfin trouvé une parade pour contredire les
chrétiens : le Coran me prouvait que Jésus n’avait pas été crucifié.
Mais d’autres sourates parlent aussi de la fin de Jésus. Je les étudiai
attentivement… Comment le Dieu de gloire, le Dieu puissant, pouvait-il tromper
ainsi les hommes… faire semblant pour faire croire… qu’ils auraient crucifié
Jésus??? Restait encore la question du faux-semblant, du remplacement de Jésus
par un inconnu lui ressemblant… Le Coran me donnait tant d’informations
contradictoires que j’en avais des palpitations cardiaques! Pour la 1re fois je
me mis à douter de la crédibilité du Coran.
Ainsi, en résumé de ces 6 mois d’étude du Coran sur mon bateau :
Alors, que faire maintenant? Sortir avec des copains, cela me décevait. Un
soir, je me mis à prier ainsi : « Dieu parle-moi! Mon père est imam,… je
dirige la prière avec lui,… Je ne pourrais jamais abandonner l’islam… Que
dois-je faire? » Ayant éteint ma cabine, tout à coup une lumière a
brusquement rayonné dans ma chambre. Quelqu’un était là, présent, lumineux…
J’étais effrayé; mais, s’avançant vers moi, il mit sa main sur mon épaule
droite… quel souvenir! Et Il m’a parlé ainsi : « Le temps est venu pour toi
de faire des choix… ». Puis Il est parti. Surexcité, je suis allé chez mes
voisins de cabine leur demander si c’étaient eux… Non, personne! Je n’ai pu
retrouver le sommeil cette nuit-là.
Après mes prières du lendemain et mon travail, je redemandai à Dieu de se
manifester : « Ô Dieu, montre-moi qui Tu es, manifeste-toi, dirige-moi ».
Puis, assis sur mon lit, je lis la sourate Ya-Sin. Alors, je vis une braise
enflammée qui tombait sur la page droite de mon Coran, puis une autre et
d’autres… le livre saint se consumait sous mes yeux. La parole divine pour plus
d’un milliard de personnes dans le monde s’en allait en fumée dans mes mains…
incroyable! Jusqu’à la couverture : il ne restait en fin qu’un peu de cendres
dans mes mains, en 30 minutes. J’étais dans une confusion extrême…
La nuit suivante, j’ai fait un rêve : Un homme de grande taille était arrêté en
face de moi. J’étais ébloui par la lumière de ses yeux - je me suis réveillé en
sursaut… Ma décision était prise : je devais accepter Jésus-Christ comme Sauveur
et Seigneur.
Mon contrat se terminait. Revenu à Abidjan, j’allai chez le missionnaire
américain de Cocody que je connaissais, John Weed, et je lui dis que je voulais
accepter Jésus dans ma vie. Nous avons prié ensemble. Convaincu de péché, je me
suis repenti, en larmes; mais ce n’était pas pénible… pour la 1re fois, j’ai eu
le sentiment d’avoir une relation avec Dieu… J’étais un autre homme, enfin! En
partant de là, j’étais comme ivre; je voyais toute ma vie, mes actes de
débauche, un défilé dont j’étais le spectateur. J’oubliais où j’étais, et on me
prit même pour un fou dans la rue… C’était en effet la folie de Dieu!
FORMATION DU DISCIPLE À L'ÉPREUVE DU FEU
Dès lors, je sus que j’étais un homme nouveau, et qu’il me fallait marcher dans
des choses nouvelles. Pour la 1re fois je suis allé dans une église chrétienne,
le jour de Noël 1987, dans la chapelle anglophone de l’International
Fellowship of Christians, à Cocody. Là, d’entrée, je fus frappé par un grand
panneau : JESUS IS LORD. J’ai été bien accueilli et encadré, spirituellement et
matériellement. J’ai pu dévorer tout le Nouveau Testament comme autrefois le
Coran. Quelle semaine extraordinaire! Puis, j’ai suivi une série de leçons
bibliques qui m’ont conduit au baptême d’eau. Expérience capitale pour un ex
musulman, car dans certains pays, c’est vraiment parfois une vraie condamnation à
mort!
Je connaissais parfaitement les risques que j’encourais. Mais il me sembla juste
de constituer une nouvelle communauté évangélique pour les anciens musulmans
(très rares à cette époque). Comment me taire, après une telle découverte qui
avait transformé ma vie ? Alors, j’évangélisai les musulmans et des conversions
s’ensuivirent, de plus en plus nombreuses. A Abidjan, puis dans tout le pays, on
a commencé à savoir que Moussa Koné – imam à Bouaké – était devenu chrétien! Le
Seigneur accompagnait mes paroles par des guérisons et des délivrances… bien
loin des habituelles argumentations infructueuses.
Je n’avais pas encore informé ma famille de mon changement. Quel scandale, une
infamie! J’ai dû me cacher devant les insultes et les menaces de mort, quelques
semaines après ma conversion. On a tenté de m’assassiner plusieurs fois, et je
fus un jour humilié, insulté, frappé et piétiné dans un parc par trois
musulmans… Cependant, le Saint-Esprit me donnait de l’autorité, et mon
témoignage se faisait plus incisif et plus profond. J’ai réalisé une cassette
audio avec mon témoignage qui a connu une diffusion énorme… Et enfin, j’ai pu
encore diriger un cours par correspondance.
Cependant, mon frère aîné a réussi à me retrouver au marché de Cocody, où il a
provoqué une violente altercation dans la foule. Impossible d’échapper. Je fus
accusé de trahir la cause de l’islam, d'être la honte de ma famille, et je fus
brutalisé au milieu des moqueurs… et j’eus peine à m’en tirer; mais je fus
protégé cette fois-ci et bien d’autres fois encore par le Seigneur. La question
de la relation avec mes parents est restée durant des années des plus délicates,
ce qui fut une réelle épreuve pour moi. Et je n’ai même pas pu assister à
l’enterrement de mon père, à Bouaké. Mais après quelques années, ma mère, puis
des cousins sont venus faire la paix avec moi. Et nul dans ma région, n’ignore
que je suis chrétien. Un jour, je retournerai chez moi et y tiendrai des
rencontres chrétiennes.
Au début de 1997, Maïmouna est devenue mon épouse, car il était important
d’établir le fondement de ma vie familiale correctement. En effet, j’avais du
temps de ma vie de débauche, eu 2 enfants, puis, marié avec une musulmane, j’ai
eu encore un fils, Emmanuel.
Mais ma vie de couple avait été infernale, ma femme ayant même jeté ma Bible
dans les toilettes…J’ai dû divorcer, ce qui m’a anéanti pour un temps dans une
dépression. Avec Maïmouna, Malienne de bonne famille, j’ai trouvé une chrétienne
ayant reçu l’appel de Dieu pour le service, et apte ainsi à m’épauler. Notre
mariage a eu lieu à Cocody le 18 janvier 1997, et nous avons eu depuis 2
fillettes.
Le livre se termine par des descriptions diverses d’expériences vécues au
service du Seigneur dans son évangélisation des musulmans. Une partie importante
de son ministère consiste à organiser des séminaires pour la formation des
musulmans convertis, et l’implantation de nouvelles églises en Côte d’Ivoire ou
ailleurs. Car le défi posé par l’avance de l’islam nous oblige à réagir. Ainsi,
la Guinée compte maintenant 85 % de musulmans. Là, dans une évangélisation, par
exemple, sur un terrain de basket proche d’un lycée islamique et d’une mosquée,
une grande affluence a permis au Seigneur d'amener à la conversion au moins 88
musulmans, et de nombreuses guérisons.
CONCLUSION
Nous connaissons cependant souvent des situations délicates, agressés même par
les autorités musulmanes. C’est une vraie guerre spirituelle. A Niamey capitale
du Niger, pendant l’appel à donner sa vie au Seigneur, une femme a ôté son
voile… et on nous a poursuivis après la réunion, sans pourtant nous atteindre.
Mais en Côte d’Ivoire, nous sommes en pleine expansion, à Bingerville près
d’Abidjan, où nous sommes établis. Et nous voudrions ouvrir une église par ville
dans le pays, spécialement pour évangéliser les musulmans... Nous avons donné à
notre œuvre le nom de « La Bonne Voie », selon la sourate 1 du Coran :
« Guide-nous dans le droit chemin. Le chemin de ceux que Tu as comblés de faveurs, non pas de ceux qui ont encouru Ta colère, ni des égarés. »
Et selon la Bible qui nous dit, dans l’Évangile de Jean (Chap.14 v.6) :
« Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que par moi. »
Dieu est riche en moyens, et ce qu’Il a pu accomplir en faveur de Moussa Koné, Il peut le faire pour d’autres musulmans. Oui, le temps de la faveur de Dieu est arrivé pour eux.
- FIN -
Tous Droits Réservés © Philippe Gold-Aubert