Yvonne DEVARENNE


Née dans une famille dont le père Français, était catholique non pratiquant, et la mère protestante d'origine suisse, je n'ai guère connu mon père. En effet, mon papa est décédé quand j'avais 9 ans, et je suis restée seule avec ma mère très fragilisée par son décès. De temps en temps, nous lisions la Bible et écoutions le culte à la radio. Je voulais en savoir un peu plus sur la Parole de Dieu, car je trouvais la vie assez triste et sans intérêt. Mes camarades de collège et d'autres essayaient bien de me distraire, en m'entraînant dans diverses distractions mondaines, mais elles se sont vite découragées, car rien de cela ne m'intéressait; et moi, j'étais de plus en plus triste!
 
Un jour j'ai rencontré des Adventistes, et j'ai assisté à plusieurs de leurs réunions d'évangélisation. J'ai aussi pris des cours par correspondance, toujours pour mieux connaître la Parole de Dieu. Ma soif était si grande que je voulais tout connaître, tout comprendre, mais c'était bien ardu; et beaucoup de mes questions restaient sans réponses.
 
J'entendais souvent ce texte de la Bible : "Si vous entendez sa voix, n'endurcissez pas vos cœurs." (Hébreux 4:7). Et cette parole de Jésus : "Frappez et l'on vous ouvrira." (Matt.7:7). Certes je voulais bien répondre à sa voix, mais je n'étais par certaine de l'entendre m'appeler. Je me disais : "Peut-être l'entendrais-je un autre jour." Mais les jours, les mois, une année et deux ans ont passé, et je restais toujours dans mon indécision.
 
Un beau jour, en me promenant, j'ai remarqué un papier de couleur verte, tombé par terre. Je l'ai ramassé. C'était un prospectus libellé ainsi : "Un message pour les hommes droits." Un texte biblique m'a frappée dans cette invitation : "Que servirait-il à un homme de gagner le monde entier, s'il perdait son âme?" (Marc 8:36). Suivait une invitation à venir assister à des conférences sous une tente, à la rue du Parc, à Annemasse. Je décidai d'y aller. Le premier soir, un dimanche, je quittai la tente un peu moins indécise; mais je sentais que ce n'était pas encore ce que je cherchais. L'Évangéliste, M. Duchêne, et d'autres personnes, apportaient les messages; j'y retournai chaque soir. Mais ce n'est que le vendredi (27 août 1954) que j'ai pris ma décision. Là j'ai ouvert ma porte, et donné pleinement mon cœur au Seigneur : cette fois, je L'avais vraiment entendu frapper! Et je Lui ai répondu de tout mon cœur.
 
A partir de ce moment, quelle joie et quelle paix ont régné en moi! Oh! je n'ai jamais regretté la décision prise ce soir-là. J'étais maintenant sûre que le Seigneur me tiendrait par la main, et que jamais Il ne m'abandonnerait. Ainsi j'ai eu la certitude d'être sauvée, car "Dieu a donné son Fils unique afin que quiconque croit en Lui ne périsse point, mais qu'il ait la vie éternelle" (Ev. de Jean 3:16). L'an suivant, je fus baptisée par immersion, sur ma demande. C'était le 8 mai 1955. Et M. Duchêne me donnait alors ce verset : "Sois fidèle jusqu'à la mort, et Je te donnerai la couronne de vie." (Apoc. 2:10).
 
Un peu plus tard, j'ai rencontré celui qui allait devenir mon époux, un chrétien converti au Seigneur, lui aussi. Et nous nous sommes mariés le 27 août 1960, dans une église évangélique d'Annemasse. L'an suivant naissait notre fils Joël, âgé en 2002 de 41 ans.
 
Il est vrai que durant 38 ans, nous avons traversé beaucoup d'épreuves (1). Nous avons eu aussi beaucoup de joies; mais dans nos peines nous avons toujours été gardés et protégés par notre Sauveur et Père. Nous avons fait de notre mieux pour L'aimer et Le servir ensemble, jusqu'au jour où le Seigneur a cru bon de rappeler à Lui mon mari, le 25 novembre 1998. Et depuis, je poursuis seule le chemin, avec mon fils infirme. Le vent se déchaîne très souvent. Mais je sais que le Seigneur me conduira jusqu'au port. Et, avec son aide, je souhaite Le servir fidèlement jusqu'au bout.


(1) Son fils Joël est atteint depuis plusieurs années d'un accident neurologique cérébral, produisant des troubles graves de type parkinsonien, qui nécessitent des soins constants; et une patience que seule une foi fervente peut procurer à sa maman (note personnelle du transcripteur).

- FIN -

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