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MOI, FILS D’IMMAM, sur la bonne voie
Par Moussa Koné, avec Jean-L. Blanc
Préface de Mamadou Karambiri, Éditions Sénevé
INTRODUCTION
Moussa Koné, petit-fils et fils d’imams, élève studieux en matière de Coran,
lisant ce livre vénéré de l’islam avec son père, lui a posé un jour cette
question : « Si ce soir, toi et moi, nous venions à mourir, irions-nous au
Paradis? ». Sa réponse : « Mon fils, je ne le sais pas, et ne peux le
savoir, parce que le Coran ne dit pas clairement si nous pouvons entrer au
Paradis. » Plus tard, à la quête du salut et intrigué par l’absence de
réponse claire de sa religion à ce sujet, le jeune Moussa a commencé à sonder le
Coran pour en savoir plus.
Cette recherche acharnée est consignée dans le présent ouvrage. Il est écrit
dans un esprit d’amour fraternel pour tous les chercheurs de Vérité. Moussa Koné
est actuellement responsable de l’œuvre « La Bonne Voie », à Abidjan. Il est un
orateur apprécié en Afrique, où il dirige de nombreux séminaires auprès des
Musulmans. Il est marié à Maïmouna. Et voici le témoignage du Dr. Victor Bissett,
directeur du Centre de documentation missionnaire (CDM) d’Abidjan, Côte
d’Ivoire : « Je connais l’auteur depuis plus de 15 ans. Depuis sa conversion,
Moussa Koné est un évangéliste efficace qui connaît aussi bien le Coran que la
Bible… Ce livre raconte le parcours qu’il a fait avec le Seigneur, et comment
Dieu l’utilise puissamment dans son ministère actuellement. »
MON PÈRE, CE HÉROS!
Pour un Africain, rien de plus précieux que « le village, la famille qui
vit autour des parents respectés et obéis… ». Chaque famille a sa cour,
sa cuisine extérieure, ses greniers, ses champs… et tout ce qu’il faut
pour vivre. Les enfants, tout jeunes, sont mis au travail commun, et
dans cette société chacun trouve sa place clairement définie, le
dernier-né obéissant à ses aînés et l’aîné étant soumis au père. Certes
l’enfant travaille, mais il a encore bien du temps pour l’école et pour
jouer. Le village de mon père est situé dans le nord de la Côte
d’Ivoire, près du Mali et de la Haute-Volta, devenue Burkina Faso. La
production est abondante : arachides, maïs, mangues. J’ai vécu la fin
des années coloniales, triste période, avec ses vexations, ses impôts et
ses travaux forcés… Bref, l’indépendance de la Côte d’Ivoire fut une
vraie bénédiction pour nous.
Mes parents sont descendus au sud, à Sassandra, près de la mer, où je
suis né en 1953. Mon père Ibrahim Koné y tenait une boulangerie
artisanale. Mes parents étaient musulmans, mon père n’avait qu’une
épouse, bien qu’il eût pu en avoir 4. Mon père était d’une famille de 40
enfants, il en eut 3. Musulman convaincu, il devint imam et, par sa
propagande, il a changé la carte religieuse de la Côte d’Ivoire, avec de
nombreuses personnes venues de l’extérieur. Aujourd’hui la population
musulmane est proche de 50 %, avec un taux de naissances élevé. Mon père
était convaincu de la grandeur et de la puissance d’Allah. Le Coran
dirigeait toute sa vie, avec une grande vénération. Le laxisme et le
compromis étaient bannis de ma famille. C’est pour le service d’Allah
que mon père a quitté le nord du pays. Lorsque j’eus 5 ans, il vint
s’établir à Attécoubé, ex village d’Ebrié (actuellement quartier
d’Abidjan). Il y a construit une mosquée et établi une école coranique.
Enfin, établi à Bouaké, très grande ville du centre du pays, il a été
l’imam de la mosquée de la zone industrielle jusqu’à sa mort en 1993.
Le ministère de l’imam est comme celui du pasteur : il est le guide
spirituel, dirige la prière, fonctionne de la naissance à la mort au
service des croyants, réconcilie les couples ou les familles en procès,
etc., etc. Boulanger, mon père se levait tôt et accomplissait tout son
ministère le reste du temps… Il dirigeait en plus l’École coranique, et
de 9h à 12 h., puis de 14-16 h., nous étions assemblés autour de lui
pour apprendre à lire le Coran et en comprendre le sens des mots, tout
en arabe, naturellement. On apprenait aussi à connaître la vie du
prophète Mohammed, comme exemple de vie, et on étudiait la tradition
(Sunna). Quand on eut l’école, c’était le dimanche qu’on poursuivait
l’étude du Coran. Toute mon enfance a donc tourné autour de cette vie
musulmane très contraignante. Dès l’âge de 3 ans on était initié, à 5
ans on articulait l’arabe… Oui, comme mon grand-père et mon père, je
serai imam.
LUMIÈRES ET OMBRES D'UN SERVITEUR D'ALLAH
Ainsi, jeune adolescent, je lisais parfaitement le Coran et pouvais
l’enseigner aux plus jeunes en secondant mon père. Un jour, en lisant le
Coran avec mon père, je lui posai une question qui me tourmentait : « Si
nous venions à mourir ce soir, irions-nous au Paradis? » - « Mon
fils, je n’en sais rien, le Coran n’en parle pas clairement… » Ma
déception était grande car je cherchais une réponse et j’avais besoin de
certitude. La situation m’a troublé certes, mais cela n’a rien changé
dans ma foi ou ma pratique de l’islam.
Puis vint l’époque du travail à Abidjan sur les chantiers, aux PTT,
etc.; les tâches pénibles ne m’effrayaient pas. Pour gagner davantage,
mon père et moi avons été initiés au maraboutage, déviation islamique
très fréquente, occulte, qui consiste à utiliser des habits islamiques
et des formules coraniques plus ou moins magiques, proches de la
sorcellerie, de la divination, etc. Jusqu’au jour où un collègue est
parti avec l’argent ainsi mal gagné… J’ai aussi fait diverses pratiques
occultes pour réaliser des couples…avec des suites parfois graves, qui
m’ont fait regretter amèrement cette pratique du kawatim. Dès lors, mon
père et moi avons abandonné toutes ces pratiques, et l’usage des
talismans qui sont monnaie courante parmi les musulmans.
En 1980, je fus engagé en remplacement sur la 1re plate-forme pétrolière
au large de Grand-Bassam, qui venait d’être inaugurée par le président
Houphouët-Boigny. Mon commandant de bord, un Américain du Mississipi se
nommait Bubba Welford. C’était un peu le président de la république pour
nous, ses 200 employés… Et voilà que cet homme respecté et plein
d’autorité s’est intéressé à moi, modeste ouvrier Africain, et qu’il
vient dans ma cabine. A la main, il avait un livre qu’il m’offrit; son
titre : « Holy Bible ». Et il me dit très simplement : « Je suis venu
ce soir pour te parler de Jésus. » A l’énoncé de ce nom haï entre
tous, une colère a grandi en moi… puis a éclaté!
DIEU TRACE UNE LIGNE DROITE AVEC NOS COURBES...
Assis avec mon chef sur le lit, je saisis la Bible, ouvris mon hublot et
la jetai dans la mer… Le commandant me regardait en... souriant! Quoi!
Si on avait jeté mon Coran à la mer, que n’aurai-je pas fait, moi! –
Doucement, mon garçon, dit-il. Mais furieux je répondis : « Tu sais
qui je suis, musulman qui prie mon Dieu, Allah, et que Mohamed est mon
prophète... et tu t’imposes dans ma cabine pour me parler de Jésus!...
si tu recommences une telle discussion je débarque de la plate-forme… »
Dès lors il ne m’en a plus reparlé, mais m’a témoigné sans cesse de son
affection, comme d’un amour qui me dépassait. Quatre ans ont passé ainsi
sur place, et nous étions tous las de cette promiscuité. Un hélicoptère
est venu nous chercher, et je retrouvai ma famille. Le commandant était
venu me saluer personnellement. Je lui dis : « Je retourne dans ma
famille, apportant l’argent gagné, car mes parents sont pauvres… pas
comme vous, un riche… » - « Non, me dit-il, tout ce que
j’ai appartient à Dieu, qui me l’a accordé pour ma famille et mes
besoins…Vous savez Moussa qu’il est plus facile à un chameau de passer
par le trou d’une aiguille qu’à un riche d’entrer au Paradis… » Je
ne savais pas que c’était un texte de la Bible, mais j’ai alors réalisé
que Bubba Welford était un vrai croyant! Et cette parole est restée
gravée dans mon cœur.
Quelle joie de retrouver Abidjan, la grande Métropole. Je retrouvai ma
mosquée, et mes amis. Un jour, un ancien collègue ghanéen (chrétien) est
venu me voir : « Moussa un Américain de Cocody voudrait te
rencontrer, il s’appelle John Weed… » J’étais furieux, mais à
plusieurs reprises, il revint à la charge… Finalement, je vins chez lui,
une belle villa pleine de fleurs et d’arbres superbes… où je fus reçu
comme un ami. On parla du Coran qu’il connaissait bien, ainsi que
l’arabe, car il avait été missionnaire en Égypte. Je suis pourtant
reparti avec la question qui me hantait : « Suis-je sauvé? ».
Mais il fallait repartir au travail. Ce fut sur un bateau danois, dans
la salle des machines, avec un bon salaire… mais aussi de multiples
tentations auxquelles je succombais comme les autres. Un temps pourtant
sacré : celui de mes cinq prières journalières, et toujours ma lecture
constante du Coran. Préservé heureusement des méfaits de l’alcool, le
reste de ma vie de dissolution me remettait devant la question
lancinante de mon salut… Un soir, dans ma cabine, je me suis mis en
recherche, après une prière de 20 heures. Alors j’ai scruté les 114
sourates du Coran, soit 6247 versets. Le Coran me prouvait mon état de
péché, et la sourate 100 m’annonçait que tous mes péchés seront comptés
sur le fondement d’un système de balance : celui qui a le plus de bonnes
actions à son actif allant au paradis… et le moins, en enfer. Dans la
sourate 102, les versets 6-8 me disaient qu’il n’y avait pas
d’échappatoire à mon péché. Dans la sourate 107, aux versets 4-5,
heureusement, il y a une bonne nouvelle : la prière était un point fort
dans ma balance d’œuvres.
En poursuivant mes lectures, je suis tombé dans la sourate 11, sur les
versets 118-119… la parole de ton Seigneur s’accomplit : « Très
certainement, je remplirai l’Enfer de djinns et d’hommes, tous ensemble. ».
Cette pensée m’a bouleversé : Ainsi, avec toutes les sourates qui
commencent par « Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très
Miséricordieux », il n’y avait pas de plan de salut prévu pour la
totalité des hommes! Beaucoup devraient demeurer en enfer avec les
démons. Dieu l’avait décidé ainsi… Alors, j’ai pleuré : ce pouvait-il
que je sois l’un de ces hommes prédestinés à l’enfer?
LE CORAN ME CONDUIT VERS LA VÉRITÉ
Quelle angoisse pour l’homme s’il ne sait pas où il ira, d’autant plus
qu’il ne connaît pas la décision de Dieu à son sujet. Après ma journée
suivante de travail, je lus dans la sourate 19 (Marie), les versets 71
et 72 : « Il n’y a personne parmi vous qui ne passera pas par
(l’Enfer); car (il s’agit là) pour ton Seigneur d’une sentence
irrévocable. Ensuite, nous délivrerons ceux qui étaient pieux et Nous y
laisserons les injustes agenouillés. ».
Si j’avais bien compris donc, tous nous irons en enfer… J’avais des
milliers de prières et de bonnes actions à mon actif, et pourtant
j’allais y rencontrer les bandits d’Abidjan… tant de musulmans
superficiels… des collègues de travail toujours buveurs d’alcool… tu
t’es privé de tant de choses… et maintenant tu seras en enfer… mon
angoisse allait en augmentant! Et en examinant les 114 sourates du
Coran, je n’ai pas trouvé un seul verset qui me dise avec certitude que
j’irai au paradis…
Puis une autre question m’a préoccupé; la pertinence du message
chrétien. J’avais souvent contacté des chrétiens… le dialogue s’averrant
impossible... je leur répondais que je n’avais pas l’intention d’ouvrir
un livre falsifié et tordu. Pourtant comme une impulsion intérieure
(déjà le Saint-Esprit?) m’a poussé à chercher ce qu’en dit le Coran.
Dans la sourate 2, on peut lire au verset 87 : « Certes, Nous avons
donné le livre à Moïse; Nous avons envoyé après lui des prophètes
successifs. Et Nous avons donné des preuves à Jésus fils de Marie, et
Nous l’avons renforcé du Saint-Esprit… » Ce fut un début
d’éblouissement.
En effet, je n’avais jamais lu les livres de Moïse, ni l’Évangile, et
dans le Coran les textes les concernant sont éparpillés dans les
sourates. Alors, devrais-je ouvrir une bible? J’hésitais, je m’étais
senti tellement supérieur aux chrétiens, je les dédaignais; et j’étais
convaincu que la Bible était pleine d’erreurs et falsifiée. Et dans la
sourate 5, v.43, je lus : « Mais comment te demanderaient-ils d’être
leur juge quand ils ont avec eux la Thora dans laquelle se trouve le
jugement d’Allah? » donc, les Juifs avaient déjà la Thora, et ce
livre venu de Dieu ne pouvait être corrompu. Continuant ma lecture au
verset 46 : « Et Nous avons envoyé après eux Jésus, le fils de Marie,
pour confirmer ce qu’il y avait dans la Thora avant lui. Et Nous Lui
avons donné l’Évangile, où il y a guide et lumière, pour confirmer la
Thora… » et dans la sourate 5 v. 68 : « Ô gens du Livre, vous ne
tenez sur rien, tant que vous ne vous conformez pas à la Thora et à
l’Évangile, et à ce qui vous a été descendu de la part de votre
Seigneur… ». En clair, cela voulait dire que celui qui se dit
chrétien doit s’appuyer sur l’Évangile, sinon sa vie n’est pas solide!
Donc, la Parole de Dieu avait été donnée avant la fondation de l’islam…
Quelle découverte je venais de faire là! Le Coran lui-même me
conseillait (comme à Mohamed) : « si tu es dans le doute, va demander
à ceux qui ont reçu les Écritures avant toi. » (Sourate 10 v. 94).
Ainsi, il n’existe pas de texte coranique sérieux disant que le texte
biblique est falsifié!
Ainsi, 6 mois de recherches solitaires dans ma cabine de bateau me
décevaient; je maigrissais et me nourrissais mal. Alors je décidai un
soir de m’attaquer à la personne de Jésus. Les chrétiens le disent Fils
de Dieu, mais le Coran dit que Dieu n’a pas d’enfant, donc c’est un
blasphème, pensai-je. Dans la sourate 19 (Marie), depuis le verset 16,
il est dit que l’ange Gabriel annonce à Marie qu’elle va recevoir un
enfant pur (soit un fils sans péché) : Issa.
J’ai cherché dans les 114 sourates les titres attribués à ce
personnage : celui qui n’a fait que de bonnes actions, guéri, ressuscité
des morts, comparé à Adam (sourate 3), supérieur parce que né de
l’Esprit et non de la poussière, sans péché… au-dessus de tous les
prophètes et même de Mohammed, puisque ce dernier devait demander pardon
pour ses péchés! – Vraiment Dieu est puissant, ai-je dit dans le soleil
couchant…
APRÈS LES TÉNÈBRES, LA LUMIÈRE
ET MÊME MON CORAN EN FEU!
Nous voguions plusieurs jours sans escale, ce qui me permit d’étudier un
sujet délicat : la question de la mort et de la résurrection de Jésus;
grande controverse entre musulmans et chrétiens, et leur principale
pierre d’achoppement… Ce pouvait-il qu’à travers sa mort on puisse
recevoir le pardon de nos péchés? Et que le salut soit aussi simpliste?
J’ai ouvert le Coran à la sourate 4, aux versets 157-158 : « …Nous
avons vraiment tué le Christ, Jésus fils de Marie, le Messager d’Allah…
Or, ils ne l’ont ni tué, ni crucifié; mais ce n’était qu’un
faux-semblant!... mais Allah l’a élevé vers Lui. Et Allah est Puissant
et Sage. » J’étais dans la joie… mais je n’avais pas pour autant
envie d’être chrétien, j’avais enfin trouvé une parade pour contredire
les chrétiens : le Coran me prouvait que Jésus n’avait pas été crucifié.
Mais d’autres sourates parlent aussi de la fin de Jésus. Je les étudiai
attentivement… Comment le Dieu de gloire, le Dieu puissant, pouvait-il
tromper ainsi les hommes… faire semblant pour faire croire… qu’ils
auraient crucifié Jésus??? Restait encore la question du faux-semblant,
du remplacement de Jésus par un inconnu lui ressemblant… Le Coran me
donnait tant d’informations contradictoires que j’en avais des
palpitations cardiaques! Pour la 1re fois je me mis à douter de la
crédibilité du Coran.
Ainsi, en résumé de ces 6 mois d’étude du Coran sur mon bateau :
- J’ai constaté que je ne pouvais pas obtenir la certitude de mon
salut.
- J’ai découvert que la lecture de la Bible, comme parole de Dieu y
était conseillée.
- Que Jésus était bien au-dessus des autres prophètes, et le Messie
qui avait été crucifié et était ressuscité.
Alors, que faire maintenant? Sortir avec des copains, cela me
décevait. Un soir, je me mis à prier ainsi : « Dieu parle-moi! Mon
père est imam,… je dirige la prière avec lui,… Je ne pourrais jamais
abandonner l’islam… Que dois-je faire? » Ayant éteint ma cabine,
tout à coup une lumière a brusquement rayonné dans ma chambre. Quelqu’un
était là, présent, lumineux… J’étais effrayé; mais, s’avançant vers moi,
il mit sa main sur mon épaule droite… quel souvenir! Et Il m’a parlé
ainsi : « Le temps est venu pour toi de faire des choix… ». Puis
Il est parti. Surexcité, je suis allé chez mes voisins de cabine leur
demander si c’étaient eux… Non, personne! Je n’ai pu retrouver le
sommeil cette nuit-là.
Après mes prières du lendemain et mon travail, je redemandai à Dieu de se
manifester : « Ô Dieu, montre-moi qui Tu es, manifeste-toi,
dirige-moi ». Puis, assis sur mon lit, je lis la sourate Ya-Sin.
Alors, je vis une braise enflammée qui tombait sur la page droite de mon
Coran, puis une autre et d’autres… le livre saint se consumait sous mes
yeux. La parole divine pour plus d’un milliard de personnes dans le
monde s’en allait en fumée dans mes mains… incroyable! Jusqu’à la
couverture : il ne restait en fin qu’un peu de cendres dans mes mains,
en 30 minutes. J’étais dans une confusion extrême…
La nuit suivante, j’ai fait un rêve : Un homme de grande taille était
arrêté en face de moi. J’étais ébloui par la lumière de ses yeux - je me
suis réveillé en sursaut… Ma décision était prise : je devais accepter
Jésus-Christ comme Sauveur et Seigneur.
Mon contrat se terminait. Revenu à Abidjan, j’allai chez le missionnaire
américain de Cocody que je connaissais, John Weed, et je lui dis que je
voulais accepter Jésus dans ma vie. Nous avons prié ensemble. Convaincu
de péché, je me suis repenti, en larmes; mais ce n’était pas pénible…
pour la 1re fois, j’ai eu le sentiment d’avoir une relation avec Dieu…
J’étais un autre homme, enfin! En partant de là, j’étais comme ivre; je
voyais toute ma vie, mes actes de débauche, un défilé dont j’étais le
spectateur. J’oubliais où j’étais, et on me prit même pour un fou dans
la rue… C’était en effet la folie de Dieu!
FORMATION DU DISCIPLE À L'ÉPREUVE DU FEU
Dès lors, je sus que j’étais un homme nouveau, et qu’il me fallait
marcher dans des choses nouvelles. Pour la 1re fois je suis allé dans
une église chrétienne, le jour de Noël 1987, dans la chapelle anglophone
de l’International Fellowship of Christians, à Cocody. Là,
d’entrée, je fus frappé par un grand panneau : JESUS IS LORD. J’ai été
bien accueilli et encadré, spirituellement et matériellement. J’ai pu
dévorer tout le Nouveau Testament comme autrefois le Coran. Quelle
semaine extraordinaire! Puis, j’ai suivi une série de leçons bibliques
qui m’ont conduit au baptême d’eau. Expérience capitale pour un ex
musulman, car dans certains pays, c’est vraiment parfois une vraie
condamnation à mort!
Je connaissais parfaitement les risques que j’encourais. Mais il me
sembla juste de constituer une nouvelle communauté évangélique pour les
anciens musulmans (très rares à cette époque). Comment me taire, après
une telle découverte qui avait transformé ma vie ? Alors, j’évangélisai
les musulmans et des conversions s’ensuivirent, de plus en plus
nombreuses. A Abidjan, puis dans tout le pays, on a commencé à savoir
que Moussa Koné – imam à Bouaké – était devenu chrétien! Le Seigneur
accompagnait mes paroles par des guérisons et des délivrances… bien loin
des habituelles argumentations infructueuses.
Je n’avais pas encore informé ma famille de mon changement. Quel
scandale, une infamie! J’ai dû me cacher devant les insultes et les
menaces de mort, quelques semaines après ma conversion. On a tenté de
m’assassiner plusieurs fois, et je fus un jour humilié, insulté, frappé
et piétiné dans un parc par trois musulmans… Cependant, le Saint-Esprit
me donnait de l’autorité, et mon témoignage se faisait plus incisif et
plus profond. J’ai réalisé une cassette audio avec mon témoignage qui a
connu une diffusion énorme… Et enfin, j’ai pu encore diriger un cours
par correspondance.
Cependant, mon frère aîné a réussi à me retrouver au marché de Cocody,
où il a provoqué une violente altercation dans la foule. Impossible
d’échapper. Je fus accusé de trahir la cause de l’islam, d'être la honte
de ma famille, et je fus brutalisé au milieu des moqueurs… et j’eus
peine à m’en tirer; mais je fus protégé cette fois-ci et bien d’autres
fois encore par le Seigneur. La question de la relation avec mes parents
est restée durant des années des plus délicates, ce qui fut une réelle
épreuve pour moi. Et je n’ai même pas pu assister à l’enterrement de mon
père, à Bouaké. Mais après quelques années, ma mère, puis des cousins
sont venus faire la paix avec moi. Et nul dans ma région, n’ignore que
je suis chrétien. Un jour, je retournerai chez moi et y tiendrai des
rencontres chrétiennes.
Au début de 1997, Maïmouna est devenue mon épouse, car il était
important d’établir le fondement de ma vie familiale correctement. En
effet, j’avais du temps de ma vie de débauche, eu 2 enfants, puis, marié
avec une musulmane, j’ai eu encore un fils, Emmanuel.
Mais ma vie de couple avait été infernale, ma femme ayant même jeté ma
Bible dans les toilettes…J’ai dû divorcer, ce qui m’a anéanti pour un
temps dans une dépression. Avec Maïmouna, Malienne de bonne famille,
j’ai trouvé une chrétienne ayant reçu l’appel de Dieu pour le service,
et apte ainsi à m’épauler. Notre mariage a eu lieu à Cocody le 18
janvier 1997, et nous avons eu depuis 2 fillettes.
Le livre se termine par des descriptions diverses d’expériences vécues
au service du Seigneur dans son évangélisation des musulmans. Une partie
importante de son ministère consiste à organiser des séminaires pour la
formation des musulmans convertis, et l’implantation de nouvelles
églises en Côte d’Ivoire ou ailleurs. Car le défi posé par l’avance de
l’islam nous oblige à réagir. Ainsi, la Guinée compte maintenant 85 % de
musulmans. Là, dans une évangélisation, par exemple, sur un terrain de
basket proche d’un lycée islamique et d’une mosquée, une grande
affluence a permis au Seigneur d'amener à la conversion au moins 88
musulmans, et de nombreuses guérisons.
CONCLUSION
Nous connaissons cependant souvent des situations délicates, agressés
même par les autorités musulmanes. C’est une vraie guerre spirituelle. A
Niamey capitale du Niger, pendant l’appel à donner sa vie au Seigneur,
une femme a ôté son voile… et on nous a poursuivis après la réunion,
sans pourtant nous atteindre. Mais en Côte d’Ivoire, nous sommes en
pleine expansion, à Bingerville près d’Abidjan, où nous sommes établis.
Et nous voudrions ouvrir une église par ville dans le pays, spécialement
pour évangéliser les musulmans... Nous avons donné à notre œuvre le nom
de « La Bonne Voie », selon la sourate 1 du Coran :
« Guide-nous dans le droit chemin. Le chemin de ceux que Tu as
comblés de faveurs, non pas de ceux qui ont encouru Ta colère, ni des
égarés. »
Et selon la Bible qui nous dit, dans l’Évangile de Jean (Chap.14
v.6) :
« Je suis le chemin, la vérité et la vie. Nul ne vient au Père que
par moi. »
Dieu est riche en moyens, et ce qu’Il a pu accomplir en faveur de
Moussa Koné, Il peut le faire pour d’autres musulmans. Oui, le temps de
la faveur de Dieu est arrivé pour eux.
- FIN -
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