Dieu? Le plus grand scientifique!

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Les trois Adams.

  

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DIEU DE L'UNIVERS

Par Jean-Marie PELT - science et foi - Ed. Fayard 1997
(2e partie - Chapitres 7-fin)


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CHAPITRES 7 & 8 
 
Aux chapitres 7 et 8, l’auteur fait un bilan de l’évolution scientifique récente depuis Einstein, et constate les multiples retombées technologiques qui en ont résulté. Inévitablement aussi on constate que l’idée de transcendance, de réalité de l’être, ouvre comme tout à nouveau un espace à la foi. 
 
D’un autre côté, les religions avec leurs intégrismes propres sèment le trouble dans les esprits, tandis que depuis Vatican II, au début des années 60 le catholicisme semble mettre un terme à sa guerre contre la Science. De nombreux exégètes soumettent la Bible à des investigations scientifiques (historiens, linguistes, archéologues, etc., etc.). La pratique religieuse est en chute libre dans les églises officielles d’Europe occidentale, tandis que les pèlerinages et les fêtes traditionnelles restent très fréquentés. La tradition reprend ainsi sa revanche sur le "Progrès". De même, les groupes de maison plus ou moins charismatiques se multiplient dans le monde entier. 
 
La Science s’est retirée du monde des "pourquoi", pour se consacrer aux "comment"; recherche scientifique et conscience religieuse deviennent complémentaires, tout comme nos deux hémisphères cérébraux, et une nouvelle éthique indispensable à la survie de l’humanité apparaît avec vigueur. 
 
Des actions novatrices s’imposent auxquelles les scientifiques sont appelés à s’associer, mais qui se soucie par exemple de promouvoir une réelle éthique des médias, dont l’omnipotence marque hélas, toute notre société? Dans le domaine biologique, le problème des découvertes génétiques et des brevets sur les gènes humains fait hurler le monde écologique qui devient envahissant. L’éthique et la morale qui découlaient jadis tout naturellement de la religion chrétienne n’étant plus la règle, tout est permis, "il est interdit d’interdire" selon Mai 68... 
 
Conséquences : inversion des rapports parents/enfants - les vieillards abandonnés à des institutions - la montée de la "petite" délinquance. - Et les "Droits de l’Homme" qui ignorent superbement l’indispensable réciprocité entre droits et devoirs! L’Évangile de Jésus, lui, le proclamait si bien : "...tout ce que vous voulez que les autres fassent pour vous, faites-le vous-même pour eux : voilà la Loi et les Prophètes." (en Matthieu 7:12) et diverses religions disent presque la même chose. 
 
Cette réciprocité entre droits et devoirs devrait absolument constituer un heureux complément aux "Droits de l’Homme". Mais la mort des dieux a détruit la frontière entre le Bien et le Mal...
 
Prudemment, la Science reste discrète sur ce sujet : "Il n’y a pas une région isolée du cerveau qui serait le siège de la morale"... il s’ensuit que nous n’avons ainsi plus aucune responsabilité vis-à-vis de nous-mêmes, ni d’autrui! Le lion qui tue l’antilope, comme l’homme qui dévalise une banque, obéissent au même "besoin vital" : survivre! Dès lors où est le mal? (nous voici donc rendus au règne de la Bête, qu’annonce l’Apocalypse = note du rédacteur).
 
Ainsi vise-t-on à trouver une "éthique sans les dieux" qui aboutirait à une sorte d’altruisme et une solidarité entre les êtres vivants qui correspondrait grosso modo à l’enseignement traditionnel du judéo-christianisme, mais sans son fondement...Notre Société a perdu son modèle humain universel.


CHAPITRE 9
 
Ardent défenseur de la liberté et du libre arbitre, il sépare aussi radicalement l’âme du corps, professant qu’il y a en nous deux principes en opposition : la partie corporelle et la partie immatérielle, purement intelligente. L’être humain est ainsi affecté d’une scission interne : s’il s’oppose à la nature extérieure, il s’oppose ainsi en partie à sa propre nature... 
 
Après ces constats, dans son chapitre 9, l’auteur revient au problème des origines de l’univers. Pour la physique quantique actuelle, le vide originel n’est ni espace, ni néant, car il contient des particules virtuelles si éphémères qu’on ne peut les discerner. Ce vide est d’abord transformé en lumière au big bang. C’est le fameux Fiat lux qui, selon Michel Cassé, est dangereux car "susceptible de faire renaître des mythes originels plus profonds et plus puissants que les concepts scientifiques... et le soucis du physicien de rechercher une expression unique des lois qui régissent le monde est influencé par cette volonté unitaire (en relation avec le dieu unique).
 
Or, souligne Cassé, il est impossible "de voir le début de l’univers" et "impossible de le penser"! Mais l’hypothèse du big bang ne fait pas encore l’unanimité du monde scientifique qui cherche une vision moins "chrétienne" de nos origines... Passant à l’origine de la vie, notre auteur parle des hypothèses d’Oparine et des expériences de Miller, ajoute les découvertes de la vie autour des sources hydrothermales sous-marines, ou de ses origines extraterrestres possibles, il y a quelque 3,5 milliards d’années. Si l’on peut risquer ainsi plusieurs hypothèses, il est quasi impossible de préciser comment la vie a réellement commencé.
 
De même, l’origine de l’homme demeure aussi obscure. Tout au plus, peut-on affirmer que l’Homo sapiens sapiens est un primate qui s’est manifesté il y a environ 30 000 à 50 000 ans, après avoir éliminé ses prédécesseurs, les Néanderthaliens et les Homo erectus, on ne sait comment... Nous nous heurtons toujours à la même difficulté : la science répond à peu près au "quand" et au "comment", mais elle reste muette (par exemple) en ce qui concerne la manière dont sont apparues les grandes nouveautés zoologiques ou botaniques, dans la même très courte période de 60 millions d’années, au cambrien, il y a environ 500 millions d’années...
 
Enfin, en ce qui nous concerne en Occident, la Bible par la Genèse, répondait à cette question jusqu’à la fin du 19e siècle. Ce récit, datant du 6e siècle avant notre ère, dit que l’homme a été créé à l’image de Dieu, par le principe actif qui insuffle la vie, Sa Parole.
 
(Dans la description que Pelt fait des 2 récits "contradictoires" de Genèse 1-2, il s'étonne de l'apparition tardive du Diable et de la "création des luminaires" seulement au 4e Jour. Je propose des explications simples dans mes "Questions du Mois" et dans mon livre "Création ET Évolution" - note du rédacteur).
 
Il continue en constatant que le récit de la Genèse insiste sur la "bonté" de la Création, puisqu’il est répété 7 fois que "Dieu vit que tout cela était bon". (Et même TRÈS bon, après l’homo Sapiens, à la fin du 6e Jour - note du rédacteur).
 
L’homme est "invité à partager la divine béatitude" et à croître, prospérer, et remplir la Terre en dominant tout...
 
La faute de nos premiers parents - faite de désobéissance et d’orgueil - va tout modifier dans ce tableau idyllique originel qui se solde par l’expulsion du Paradis, le premier grand accident de l’histoire... Mais même dans le meurtre de Caïn, nous voyons que la miséricorde insondable de Dieu demeure pour sa Création malmenée. L’acte d’orgueil devient le "péché originel". Ainsi pour l’Homme l’idée d’un "manque" perdure (tout au moins pour celui qui pense ou qui "se pense") , comme un vide ou une nostalgie (de Dieu). Pascal en parle de ce "Dieu caché" dont nul n’a vu le visage. Moïse seul l’ayant vu passer de dos... L’islam au contraire, nous parle d’un Dieu triomphant. Allah s’impose et ne laisse aucun choix à ses fidèles que la soumission (= islam), pour gagner le Paradis, dont ils gardent une vive conscience...
 
Notre époque remet tout en questions... en particulier ce péché originel. On voit dans le "second récit de la création", plus ancien que le premier de 3-4 siècles, des traces de conception très anciennes, sumériennes et assyriennes. Aujourd’hui tout se confond. On rapproche ainsi le péché originel du mythe de Prométhée de la mythologie grecque l’homme tient à ravir aux dieux le savoir qui fonde leur pouvoir... Mais la Bible nous parle constamment elle, de la bonté de Dieu qui veut nous sauver, car s’il y a du péché en nous, Jésus, par sa résurrection peut nous en délivrer! Alors, faut-il croire les savants ou les prêtres? Le combat continue... opposition irréductible? Ou comme chaque hémisphère cérébral a son importance, association inéluctable de deux mécanismes en apparence opposés? Le gauche, logique, cartésien qui dissèque et analyse - le droit intuitif, sensible symbolique mythique...en médecine, l’un est celui des professeurs, l’autres celui des guérisseurs! Le cerveau droit celui des pourquoi, le gauche celui des comment.
 
Ainsi ce qui importe dans la Bible, c’est de nous apporter l’ESSENTIEL, à la science de s’occuper du COMMENT. Un vrai dialogue peut ainsi se nouer entre les deux voies de la connaissance : celle de la science et celle de la conscience.


CHAPITRE 10
 
Au chapitre 10, notre auteur attaque le problème de la FIN. La science nous parle d’un éventuel "Big crunch", comme un caillou lancé en l’air retombe sur la terre, ainsi l’Univers dans une immense pulsion reviendrait à son point de départ. Mais rien n’est encore certain : nous ne savons pas si l’Univers va se recontracter ou non... Mais qu’en est-il de la fin de la vie sur la Terre? Elle dépend d’abord de la longévité du Soleil, réacteur gigantesque en fusion nucléaire depuis 4,6 milliards d’années, actuellement à mi parcours de sa vie. Il se transformera d’abord en une géante rouge, mille fois plus lumineuse que notre étoile actuelle qui engloutira Mercure, Vénus et la Terre, en anéantissant tout. Puis finalement le Soleil explosera dans l’espace soufflant aux quatre vents la matière qu’il aura créée durant ses 10 milliards d’années d’existence.
 
Mais l’Homo Sapiens? Une espèce dure en moyenne quelques millions d’années... Une catastrophe nucléaire pourrait réduire ce temps de survie. L’artificialisation croissante de notre environnement nous mettra-t-elle en péril bien avant? Tout est possible, y compris les pires dérèglements. Si la mort de l’espèce est incertaine, qu’en est-il de notre personne? Mystérieuse, la mort était d’abord cardiaque, aujourd’hui cérébrale, elle est caractérisée par l’absence de réponse à tous les stimuli. Mais même un électroencéphalogramme plat, comme dans les suicides barbituriques, n’empêche pas toujours la reprise de la vie. Mais lorsque le sang ne circule plus dans le cerveau, celui-ci se nécrose très vite, sans possibilité de récupération.
 
Ensuite? ce qui se passe après la mort ne relève plus du domaine de la Science. En publiant en 1975 "La Vie après la vie" le Dr Moody a décrit des expériences "NDE" (near death experience - proches de la mort) dont furent l’objet des personnes dans le coma, à la suite par exemple d’un accident. Le sujet a conservé parfois le souvenir du film de toute sa vie passée; il rencontre les siens décédés, voit un "être de lumière", puis arrive à une barrière infranchissable. De "retour" dans la vie terrestre, il est changé, la crainte de la mort se dissipe, il vit en état de sérénité, confiant dans l’avenir. On trouve dans ces expériences une analogie avec les descriptions du "Livre des morts" égyptien qui parle de la "pesée des âmes", ou de la mythologie grecque qui évoque le fleuve (Styx) que traversait Charon, chargé des âmes des défunts. Une fois cette barrière franchie, plus de retour en arrière possible...
 
La croyance d’une vie après la mort appartient à la plupart des cultures. Étonnante, la montée en Occident de la croyance en la réincarnation, venue des religions orientales. La résurrection est sans doute la position encore la plus répandue, elle est issue de celle de Jésus-Christ racontée sommairement dans les Évangiles. Le Christ, malgré ses 12 apôtres, se révèle étonnamment d’abord aux "saintes femmes"... Il est comme un Nouvel Adam, ouvrant un nouvel Univers. Ces récits concernant la résurrection sont bouleversants d’authenticité; comme l’épisode de Thomas l’incrédule qui huit jours plus tard, voyant survenir Jésus toutes portes verrouillées, se voit obligé de mettre son doigt dans les cicatrices de son maître, et reçois ses paroles : "Parce que tu m’as vu, tu as cru; bienheureux ceux qui, sans avoir vu, auront cru".
 
La foi repose donc dès lors, non sur la vue, mais sur le témoignage de ceux qui ont vu Jésus ressuscité. Elle ne s’impose pas. La résurrection, dans sa matérialité, ne peut être conçue que par la foi, et la foi seule... Il s’agit d’une démarche strictement personnelle. Mystère impénétrable, comme d’autre part, celui de l’enfer et des peines éternelles. Les paroles du Christ à ce propos sont sans équivoque. Et l’Apocalypse dans sa finale, nous décrit la fin de ce drame, pour aboutir à la Jérusalem céleste, la solide cité dont Dieu est l’architecte et le constructeur. (Ap. 27:11-22)
 
L’Apocalypse et les prophètes antérieurs sont formels : ce programme ne réussira que par la volonté expresse de Dieu, envers et contre toutes les forces adverses mobilisées jusqu’à la fin contre Sa volonté. Tout se délite, mais les responsables du monde disent que tout ira mieux grâce au progrès de la connaissance... c’est ce que l’on promet depuis un siècle. Mais soyons sûrs, ce vieux monde lézardé s’effondrera avant même que nous ne nous en apercevions, comme le fit le marxisme, car la vie nouvelle promise par la Bible ne viendra qu’après cette grande crise qui nous menace déjà. J’aspire moi aussi aux lendemains qui chantent, mais ils me chantent une tout autre chanson : "Il faut que cet être corruptible revête l’incorruptibilité, et que cet être mortel revête l’immortalité..." selon 1 Cor.-15:53-55.
 
Dans les derniers chapitres de son livre, Jean-Marie Pelt constate que toutes les religions conservent la transmission d’un message révélé, leur but étant d’ouvrir le cœur de l’homme à la transcendance. Toutes sont moulées dans des institutions humaines très conservatrices. Et, en particulier les Églises portent le lourd fardeau de leur passé et de leur humanité. Et comme les espèces biologiques évoluent et se divisent en divers embranchements, l’Église suit le même mécanisme, comme créant de nouvelles espèces sociales ou spirituelles.
 
L’appel de Dieu à Abram est bien le point de départ d’une nouvelle "espèce", dont les fils seront comme les grains de sable au bord de la mer... L’histoire du peuple juif atteste la fidélité étonnante de Dieu à cette promesse, et à la Loi remise à Moïse au Sinaï. La loi mosaïque est bien le code de référence fondamental. Plus étrange est le fait que la diaspora de ce peuple n’a pas fait dévier d’un iota sa foi, comme les gènes dans une espèce biologique, et malgré les "mutations" qui se sont produites. Car on peut considérer dans cette image Jésus comme un mutant. Cette nouvelle "espèce" que fut le christianisme a gagné en peu d’année le monde romain, en subissant toutes sortes d’hybridations, que divers conciles durent éradiquer en tant qu’hérésies. Puis survient l’islam, une autre mutation brutale qui en moins d’un siècle remplace les communautés chrétiennes au Proche Orient, en Afrique du Nord, en Albanie et en Espagne, avec la rage envahissante d’une plante nouvelle (comme la jacinthe d’eau venue d’Amazonie envahissant tous les plans d’eau subtropicaux).
 
Et quant au christianisme, ne voyons-nous pas de nouvelles mutations, avec la Réforme (Luther, Calvin et d’autres). Les lois de l’évolution sont aussi celles de l’histoire des sociétés... Alors, les religions ont-elles encore un avenir? Mauriac disait que l’Église est une vieille tuyauterie rouillée, mais que l’eau y passe... Le Renouveau charismatique est un exemple qu’un retour aux sources est toujours possible à travers nos diverses dénominations, en acceptant nos sociodiversités. L’uniformité est étrangère à la mouvance de la vie; il convient donc d’éviter la tentation de l’unité dans l’uniformité. L’Évangile est d’abord une bonne nouvelle. Une kyrielle d’interdits, est-ce encore une bonne nouvelle?
 
Dieu lui-même est sévèrement connoté par la modernité. L’image dont on le pare, ce Dieu là, est mort. Seul Jésus nous a dit : "Je suis le chemin, la vérité et la vie." Cette présence constante se manifeste de manière différente pour chaque croyant, par de grandes révélations ou de petits attouchements; l’important est de ne pas passer à côté et de ne jamais récriminer contre Dieu. Nous laisser dépouiller de l’homme ancien et de revêtir - comme le dit l’apôtre Paul - l’homme nouveau.
 
En lisant les béatitudes dans les Évangiles, on reste stupéfait par la contradiction absolue qu’elles expriment face aux "valeurs" de la modernité. C’est le monde à l’envers, un renversement de notre échelle des valeurs. Aussi n’imputons pas à Dieu nos infortunes, conséquences de notre inconscience, car Il n’en est absolument pas l’auteur! Le message de Jésus est celui d’un homme dont la vie terrestre aboutit à la mort en croix, donc à un échec absolu. Cette affirmation, six siècles plus tard, l’islam n’a jamais pu l’accepter.
 
Mais l’ "échec" de Jésus se dessine sur un fond de résurrection, qui est désormais offerte à tous les hommes. "Dieu ne s’est fait homme pour que l’homme devienne Dieu" disent les orthodoxes. Cet homme se prépare, quand il sera lassé des jouets électroniques qu’on lui propose... bien qu’il faut bien le reconnaître, nous n’en sommes encore qu’à l’adolescence de cette Humanité-là, et le gros de la troupe reste même dans des stades infantiles! Lorsque les églises auront renoncé à toute velléité de pouvoir pour mieux refléter l’image de Jésus, alors du neuf pourra s’édifier sur du très vieux, tandis que refleuriront les communautés de base à l’instar de celles de l’Église primitive.

- FIN -

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