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SCIENCE ET QUÊTE DE SENS

Résumé par Philippe Gold-Aubert
des séances du congrès UIP tenues à l'Unesco (Paris)
les 19 et 20 avril 2002


PREMIÈRE SESSION

TROIS INTRODUCTIONS 
 

On peut trouver une unité dans la diversité des religions. C'est une image de ce que l'humanité peut réaliser, de bien savoir que ce qui la sépare est moins important de ce qui peut l'unir. 
 
On constate aujourd'hui une recherche de la signification en sciences, après le 20e siècle qui fut celui de la recherche qui fut plutôt en opposition avec la philosophie. Mais aujourd'hui c'est la science qui recherche une signification, même religieuse. C'est là une vérité que les scientifiques doivent maintenant s'approprier, sans cela il sera impossible de résoudre nos terribles problèmes actuels. C'est donc une question concrète qui concerne toute l'humanité. 
 
Pour cette raison, 125 savants de tous bords se sont rencontrés et se sont écoutés en toute sagesse et rigueur scientifique ces dernières années, et ils ont décidé de faire de nombreuses conférences analogues à celle-ci dans diverses régions du monde.


I ASTROPHYSIQUE

1. Charles TOWNES - Prix Nobel en 1964 pour la découverte du laser. Prof. Uni. De Californie (Berkeley)
 
Chrétien, le conférencier a réalisé une interaction et une convergence entre sa recherche scientifique et sa foi.
 
Après Copernic et Galilée, puis Darwin, un fossé de 2 siècles s'est créé entre la science déterministe et la foi. Il semblait que Dieu n'avait aucune influence sur les phénomènes naturels. Hoyle a même dit qu'il n'y avait pas de début de l'Univers. Or, nous savons aujourd'hui qu'il y en a un, il y a environ 15 milliards d'années.
 
Bien sûr les croyances chrétiennes concernant une origine basée littéralement sur la Bible fixaient cette origine à quelque 10 000 ans, mais le fait qu'une origine existe repose bien des problèmes aux savants. Du reste, les postulats scientifiques exigent eux-mêmes une certaine foi de base. Et les idées, d'où nous viennent-elles? Ne sont-elles pas analogues aux révélations des grandes religions? Et en science aussi, l'on n'est jamais certain qu'une "conclusion" sera définitivement vraie.
 
D'autre part, de plus en plus de preuves existent que cet Univers est très particulier. Ses constantes physiques sont extraordinairement précises et nécessaires à notre existence; et seul un être particulièrement intelligent a pu concevoir, par exemple, le carbone parmi les éléments et ses propriétés extraordinaires qui sont indispensables à la vie. L'architecture de l'Univers même prouve donc l'existence de Dieu, et la cohérence de l'Esprit qui a tout organisé à la base. C'est pourquoi je suis un croyant chrétien.
 
Dire que la vie n'est due qu'au hasard est très difficile à démontrer. Certes, il reste des mystères, mais pourquoi les constantes physiques et astronomiques sont-elles ce qu'elles sont, et pourquoi sont-elles si exactement constantes? Le big-bang reste un mystère, et d'où viennent ces lois originelles? Enfin, qui a créé Dieu? Et pourquoi cette création matérielle? Les êtres biologiques ont-ils un libre arbitre? (non, nous dit la science) Qu'est-ce que la conscience? Et pourquoi sommes-nous uniques dans l'univers? (certes on imagine d'autres créatures pensantes, mais elles doivent être très rares, et leur existence est bien difficile à démontrer).
 
Il y a encore de nombreuses questions à nous poser, mais science et religion doivent faire front commun pour résoudre nos problèmes actuels. Je crois personnellement qu'il y a une grande force spirituelle dans l'Univers, les sciences devront en tenir compte davantage pour comprendre la signification de la vie, et évoluer inévitablement vers une compréhension mutuelle.


2. Thierry MAGNIN - Physicien, du CNRS (France) et prêtre catholique, Dr en théologie. Prof. de Physique quantique à Saint-Étienne. Auteur de plusieurs livres de science-foi. 
 
C'est une chance de pouvoir ces jours faire un tel partage, dans une telle convergence. En effet il existe une attitude commune entre physique et religion. L'activité scientifique ou religieuse croit que l'Univers est intelligible! Il y a aussi un sens commun de recherche de la vérité. Et un droit à l'erreur, qui nous amène, tant en science qu'en religion, à l'humilité. 
 
De toutes manières, mystique et science mènent à des représentations du monde qui font appel à notre imagination. Il faut décider une fois qu'est-ce qui doit être examiné. Préciser les inconnues, même si les méthodes de résolution sont différentes. Depuis que le scientisme autoritaire a été ébranlé par Einstein (mécanique quantique), on sait qu'il y a plus dans le tout que dans la somme des parties. Et nos théories ont dû accepter que quelque chose nous échappe. Il y a eu un changement des mentalités; une idée d'instabilité et d'incomplétude a pénétré les sciences. 
 
Le conférencier cite ensuite 8 caractéristiques de la complémentarité, telles que : 
 
En théologie : le Dieu de la Bible, à la fois personnel et impersonnel - son humilité et sa puissance - Jésus-Christ, à la fois vrai Homme et vrai Dieu - Les disciples du Christ à la fois abandonnés à Dieu et pleinement eux-mêmes - la Trinité, etc. Autonomie et communion doivent toujours être combinées simultanément. 
 
En sciences : la réalité a toujours quelque chose qui résiste à notre compréhension - accepter positivement cette incomplétude en tant que moteur de recherche - accepter notre finitude, et qu'il existe un acte moral fort à respecter - c'est la confrontation avec le réel qui va construire le chercheur (aussi bien que le croyant) - s'ouvrir au mystère, en acceptant qu'on n'aura jamais fini de comprendre.


3. Hubert REEVES - Astrophysicien. Directeur de recherche au CNRS (France). Affecté au Commissariat de l'Énergie atomique (Saclay). Ancien conseiller scientifique à la NASA. 
 
La science est née il y a 2 500 ans environ à Millet. La méthode scientifique a ensuite beaucoup progressé, mais dans cette méthode il y a en quelque sorte souvent une rumeur de transcendance. Newton, qui était très religieux, faisait état de petits coups de pouce de Dieu devant certaines anomalies incompréhensibles! Mais plus tard, Laplace n'en avait plus besoin. En voyant les miracles de la biologie de même, mais Darwin a effacé aussi dans ce domaine le besoin de Dieu. 
 
Et aujourd'hui, la même situation se présente en astrophysique, avec le big-bang. Suit un chaos de 300 000 ans, puis une organisation atomique, etc., le tout dans une complexité de plus en plus grande, selon des lois de la physique qui sont très précises, et maintenant bien connues. Mais il y a le fait que si l'on changeait un tout petit peu ces lois, plus rien ne pourrait exister. Par exemple les niveaux d'énergie du carbone changés, et la vie ne peut exister! 
 
C'est comme ça ou c'est voulu? Einstein l'a dit ainsi : "l'Univers savait que nous allions venir". C'est le principe anthropique, ou principe de complexité. Et cela ressemble c'est vrai à une transcendance! Les physiciens disent NON, et ils imaginent maintenant qu'il existe des multiunivers avec toutes sortes de lois différentes, mais là il n'y a personne! C'est donc par chance que nous sommes là, disent-ils. Cette interprétation satisfait bien des physiciens, et personnes ne pourra jamais vérifier cette hypothèse, puisqu'elle fait appel à des univers incommensurables. Est-ce une fuite pour éviter un vrai questionnement? Dans ce cas, on perd la possibilité de trouver des choses importantes qui sont bien là, dans notre propre univers.


4. Joël PRIMACK - Prof. de physique à l'Uni. de Californie Santa-Cruz. Israëlite, il est l'un des inventeurs de la théorie de la Matière Noire. 
 
Notre connaissance des choses dépend de notre perspective. Par exemple, que la Terre soit plate ou sphérique; ou actuellement du réchauffement de la planète ou de l'extinction des espèces, que ce soit juste ou stupide! En voici un exemple pratique : 
 
Notre environnement spatial se remplit peu à peu de débris, ce qui devrait nous inquiéter. La tâche des scientifiques est de faire éviter une guerre dans l'espace qui détruirait notre avenir. En effet, au-dessus de 1 500 km, il y a déjà plus de 100 000 débris qui tournent sur nos têtes en orbites, rien que par les essais de sept (7) anti-missiles testés, pourtant interdits par le
traité ABM. 
 
Ainsi, nos satellites seront de plus en plus en danger de rencontres catastrophiques avec des débris qui ont à des vitesses très grandes de grandes capacités de destruction. La future guerre des étoiles serait donc une catastrophe, surtout à cause de ces débris. Il faut faire connaître ce danger, et trouver dans le futur des dispositifs pour les éviter. D'autre part, faire accepter que cette morale touche surtout nos politiques qui vont dépenser bientôt des milliards pour polluer notre environnement céleste!


5. Khalil CHAMCHAM - Prof. à l'Uni. Hassan II-Ain Chock de Casablanca. Musulman, Dr en physique nucléaire à Lyon, et Dr Uni. Sussex (Angleterre), en Astrophysique, en 1995.
 
Quête de science, quête de sens, je dois changer mes regards tant sur les objets que sur moi-même.
 
Notre travail scientifique nous a fait découvrir dans la Voie Lactée, par exemple, des nuages intergalactiques, des forces de gravitation et thermiques en recherche d'équilibre, et que par leur déséquilibre naissent de nouvelles étoiles...
 
Dans mon cerveau, mon esprit s'est éveillé au phénomène, les mesures sont donc conditionnées par ma pensée. Si nous remontons dans le temps, nous pouvons nous demander ce qu'un dinosaure pensait de l'univers. Et si les regards portés sur un phénomène avaient une influence sur notre cerveau et sur l'univers?
 
On sait que l'expansion de l'Univers est en accélération. L'évolution biologique est-elle liée à cette évolution spatiale? Les 4 dimensions de l'espace-temps sont-elles suffisantes satisfaire mes pensées, certainement NON! Notre regard implique une Conscience qui observe. Ceci sans hiérarchie, mais c'est bien un principe fondateur. Qu'est-ce qui fait qu'en un lieu et en un temps précis une chose se produit? Est-ce un cerveau, ou un regard intérieur? Cet espace-temps se sent-il observé? Les différentes révélations et religions appartiennent-elles seulement les unes aux autres comme différents phénomènes de l'espace-temps, ou transforment-elles notre regard sur l'autre? Pour moi, c'est le regard du Christ qui change mon expérience de musulman, c'est certain.


TABLE RONDE DU MATIN
et réponse aux questions

M. Lothar SCHAEFFER anime la Table ronde, groupant huit (8) personnes. L'Univers devient une grande pensée, plutôt qu'une grande machine, comme on le croyait jusqu'ici. Le 20e siècle nous a appris que la réalité n'est pas ce qu'elle paraît être. Le hasard et le surnaturel deviennent évidents, alors, est-ce de la philosophie, ou est-ce de la quête de sens? 
 
L'homme analyse les phénomènes depuis sa place et constate ses limites : l'origine nous échappe, et de plus nous entraîne vers un Au-delà (?) - sagesse et religion. 
 
La mécanique quantique pose des problèmes qui ne sont pas très naturels pour nous. Mais bien d'autres choses dans l'Univers nous dépassent maintenant aussi. Ce que nous essayons plus de comprendre maintenant c'est la SIGNIFICATION de toutes ces choses. Est-ce une nouvelle dimension? Pourquoi pas! 
 
Il y a plus de choses inconnues dans l'Univers que de connues. Nous ne savons même pas quand un noyau atomique va se dégrader, nous savons seulement comment il le fera. De même, il semble que la conscience semble venir des relations entre nos neurones, mais nous ignorons quand et pourquoi elles se déclenchent... Nos principes spirituels ne proviennent-ils pas plutôt d'une origine spirituelle? 
 
La physique atomique décrit très bien la réalité; nos idées sont basées sur nos expériences dans le visible, mais elles sont simplistes. D'abord, il y a une place pour le hasard dans la réalité. Ensuite, ce n'est pas à nous de dire à quel moment il va agir. 
 
Naturel ou surnaturel? C'est un vocabulaire ancien; il faut plutôt dire maintenant : Hasard pur, ou programmation? Car tout ce que nous voyons est organisé par les lois de la physique, mais au-delà? Maintenant toutes nos idées vont rapidement évoluer, on comprendra tout autrement. 
 
Cette question vient de Platon : <d'une table vient l'idée de "table">, et l'une comme l'autre existent. De même aussi, l'atome et l'idée de l'atome. Ces deux choses existent simultanément. L'équation est possible pour l'objet; mais pour l'idée, c'est bien l'esprit qui seul intervient. 
 
Plutôt que d'exclure les mots, il faut mieux les définir. Ainsi le mot "transcendance " = réalités au-delà des choses observables. On ne verra jamais les particules atomiques, mais on peut les considérer comme réelles, donc il ne faut pas trop vite déclarer quelque chose comme surnaturelle. Souvent, en utilisant mieux nos données scientifiques, elle sera définie plus tard comme naturelle.


Quelques questions soulevées : 
 

Q- Pourquoi existe-t-il encore des guerres de religions si cruelles de nos jours? Comment croyants et scientifiques peuvent-ils se rapprocher aujourd'hui? 
 

R- Quant à la première question, la science n'est pas arbitre, mais peut être un lieu de questionnement commun; il faut accepter des deux côtés que nous n'ayons pas la vérité absolue, et créer une ouverture relativisant la valeur de nos principes. On doit regretter que beaucoup de conflits concernent en réalité pouvoir et possession. C'est très humiliant, même au sein de la chrétienté. Aujourd'hui le conflit juif/musulman n'est qu'un problème de possession et de pouvoir. Nous sommes tous des enfants d'Abraham, mais lui n'a pas sacrifié son fils, et nous nous ne devrions pas sacrifier nos enfants. 
 
Un musulman répond : la quête spirituelle est plus importante que la religion. La religion n'est qu'une seconde étape; c'est en moi que se fait le travail, car le mal est là EN MOI. C'est à l'intérieur que tout se passe. Notre groupe inter-religieux m'a amené à penser que le visage du Christ est le vrai moyen de nous rapprocher. C'est un héritage historique, et sa présence spirituelle nous libérera de nos conflits. (applaudissements). 
 
Q- Parlant de dogmes (en religion comme en sciences) La science est plus forte, car elle finit toujours par sortir de ses dogmes, elle a plus de capacité d'en sortir que les religions. 
 

R- Dans toutes les questions importantes, c'est vrai, il faut faire des choix, et ne pas dogmatiser. Le dogme dit : "On sait ce qui est vrai". La science dit plutôt : "Je réfléchis pour trouver le vrai". 
 
Déterminisme ou libre arbitre? Pourquoi les opposer? Dieu ou Sans dieu? Moi, chrétien, mes amis me disent que je n'ai plus de libre arbitre! NON, je peux quand je le veux lever ma main! De même, personne ne peut prouver que mes expériences spirituelles personnelles sont fausses. 
 
Q- Pourquoi avez-vous parlé des déchets dans l'espace? Qu'ont-ils à faire dans cette conférence? 
 

R- J'ai voulu souligner que dans bien des situations actuelles, c'est l'humanité entière qui doit justifier son unité d'action, pour éviter que se produisent quantités de choses stupides, voire irréparables. Car pour moi, la quête de sens n'est pas seulement abstraite, mais doit aboutir à un changement de tous nos comportements.

- Fin de la première session -

Suite >>>

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