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Résumés de livresListe complète des résumés >>> HORS DE L'ISLAMPar Christopher ALAM - Éditions Sénevé, BP 50, CH 3608 Thoune 5. Rendez-vous divins A Lahore, en pleine rue, je remarquai un jour un homme blanc qui était tout sourires, ce qui contrastait avec mon désespoir intérieur... Il m'a tendu un papier. - Qui êtes-vous, lui demandai-je ? - Un serviteur de Jésus-Christ, dit-il, j'arrive d'Angleterre pour témoigner ici de ma foi.. Je n'avais jamais vu une Bible et n'avais pas la moindre notion de ce que les chrétiens croyaient. Je continuais mon chemin quand, subitement je fis demi-tour, comme obligé malgré moi... Et je lui confessai mes souffrances et mes aspirations; il m'a patiemment écouté, puis il dit : « Jésus peut te rendre libre! » Ne sachant ce que voulait dire de « recevoir Jésus dans mon coeur », j'acquiesçai. Et là, devant un magasin de Bata et une pharmacie, il m'a dit : « D'accord, alors prions ensemble; ferme les yeux et répète avec moi : Jésus, viens dans mon cœur et libère-moi... Merci Jésus. Amen. » Quand j'ai ouvert les yeux, je me sentis différent, sans pouvoir décrire ce qui se passait en moi. Il me semblait qu'une grue avait enlevé la masse qui menaçait de m'écraser. Ce sentiment était et reste au-delà des mots : indescriptible. Et le lendemain j'étais au Centre YMCA, à 10 h. Une marche dans la rue venait de changer ma destinée. De retour chez moi, je me sentais bizarre. Que m'arrivait-il? Pourquoi les couleurs me paraissaient-elles plus flamboyantes? Ce soir-là un ami, Tarik, vint me proposer de sortir « prendre du bon temps ». Il me crut malade. - « Non, je n'irai pas ce soir : je crois que Jésus est entré dans mon cœur ». O scandale! Ce copain en fit de suite part à mon père. Mais moi, je sortis seul – avec Jésus – et chantant à Jésus des louanges que je composais à mesure de ma marche. Pour la première fois de ma vie de jeune homme, je ne voulais plus mourir... A l'YMCA, point « d'homme anglais »... et je revins trois jours de suite, mais Jésus était tellement présent en moi que j'étais devenu comme une nouvelle personne. Le 3e jour, on m'informe que le dit Anglais avait dû rentrer chez lui précipitamment, et un jeune Américain prit soin de moi pour m'informer davantage sur Jésus. Prenant une Bible (je n'en avais jamais vu une) il me fit lire un passage : « Si quelqu'un veut venir après moi, qu'il renonce à lui-même, qu'il se charge de sa croix, et qu'il me suive. » Luc 9:23-25. - Comprenez-vous ce que vous lisez, dit le jeune homme, « porter sa croix chaque jour? » - Non. - En d'autres termes, vous devez être prêt à mourir pour Lui tous les jours... Avec Jésus, c'est tout ou rien. Êtes-vous prêt à cela? - Oui, je le suis... Actuellement je ne vis pour rien, donc j'ai tout à gagner à Le suivre. - Alors commencez maintenant... Et me voilà dans la rue, distribuant des tracts, et disant tout ce que je savais de Jésus : « Jésus peut vous rendre libre, si vous lui demandez de venir dans votre cœur. » Et j'envoyais les intéressés vers mon Américain (pour plus d'informations!) C'est alors que j'entendis une voix - mais que je ne vis personne - qui me disait : « Tu feras cela pour le restant de tes jours, Je t'emmènerai dans le monde entier et tu parleras aux gens de Jésus. » Je compris que c'était la voix de Dieu, et j'en eus une grande frayeur. Mais ces paroles restent inoubliables, et mon cœur a été traversé comme par un choc électrique en entendant cette voix. Ensuite, je reçus un Nouveau Testament et mangeai avec l'équipe du Centre qui s'appelaient « Les Enfants de Dieu ». Certes, ils ont dévié par la suite, mais là je ne vis que des chrétiens sincères et très engagés pour Jésus. Ces jeunes ont prié pour moi, et je me suis senti enveloppé d'un amour qui m'a bouleversé : j'étais rentré à la Maison. J'avais 22 ans, et j'étais redevenu comme un enfant. 6. Persécution Au reçu de la lettre de Tariq, mon père prit l'avion et arriva : Un musulman abandonnant sa foi islamique pour suivre Jésus doit en supporter de graves conséquences. Cette apostasie est punie de mort. C'est pourquoi bien des chrétiens le restent en secret dans les pays musulmans. Peu comme moi survivent, s'ils témoignent. Un tel meurtre est honorable pour les autorités ou leur famille. Le nouveau chrétien est incité par ses proches à revenir à l'islam. Les moyens sont d'abord l'argent, puis l'intimidation et les menaces, enfin – pour préserver l'honneur - la mort. Mon père fit venir durant trois jours de ses amis hauts gradés qui ont essayé tous les moyens pour me faire craquer. Ils ont bien dû reconnaître que j'étais « différent ». - On t'a jeté un sort... tu es devenu fou! On me fit admettre comme malade mental dans un Hôpital militaire de Lahore... Je fus mis en cage comme un animal, et l'on me mit sous de puissants sédatifs. Mais j'avais réussi à cacher mon Nouveau Testament que je lus avec délices, par petits bouts...Vint à passer Noël. Nous avons reçu un petit gâteau, ce qui m'a permis de lire un texte biblique et de prier, dans une intense présence du Seigneur. Deux collègues se sont convertis ainsi à Jésus. L'officier médecin, horrifié de ma conversion se hâta de signer les papiers comme quoi j'étais « tout à fait normal », et mon père à ma sortie m'a fait jeter des sorts, inutilement bien sûr. Alors il m'a emmené chez lui où il était toujours en communication avec des djinns, et il fit venir un « saint homme » spécialiste en incantations... Je m'attendais à des effets de sa magie noire, mais il me dit au contraire : « Je crois que ce que tu fais est juste; continue dans la voie que tu as choisie. Je dirai à ton père de te laisser tranquille. » J'étais stupéfait. Oui, la puissance de Jésus est supérieure à celle du diable! Mais j'en avais assez d'être emprisonné de la sorte, et je décidai de m'enfuir pour rejoindre mes amis chrétiens de Lahore, ce que je réussis... mais avec seulement 7 roupies en poche (env.1 $)... Arrivé, je les trouvais priant à genoux et disant : « Seigneur, envoie-nous un disciple de Jésus de cette nation ». Et J'étais cet homme-là!... Mais le lendemain, je fus expulsé et je devins errant dans Lahore avec mon Nouveau Testament réconfortant qui me fit comprendre les souffrances de Jésus pour mon salut personnel, et j'en ai pleuré longtemps. Dès lors, le récit de la crucifixion n'a jamais cessé de me bouleverser. 7. Déjà envoyé en mission! Recherché partout à Lahore, je me joignis alors aux « Enfants de Dieu » de Karachi. On s'y donnait des prénoms bibliques, alors je choisis Esaïe, à cause d'Esaïe 53. Et là, je continuais d'évangéliser en rue. Mais là, beaucoup de « croyants » voulaient le rester en secret, ce que je n'ai jamais compris, car Jésus l'a dit et défendu clairement en Matthieu 10:32-33. Nous avons prêché sur les plages, parmi les drogués, témoigné dans les écoles, distribué beaucoup de tracts, et vu bien des conversions à Jésus. Un jour je fus arrêté comme « agent israélien » dans une rue bondée. J'ai été emmené dans une infâme maison de torture à la porte d'acier. Je décidai de bluffer, et je déclarai que mon père était un important officier supérieur, et que j'étais moi-même un officier de réserve... de l'armée. Pris de peur. Il a pâli! Je m'en suis bien sorti pour cette fois-là... mais mon père me cherchait toujours... En février 1976, la police officielle m'a finalement localisé et m'a arrêté avec quatre amis pour interrogatoire. 48 heures sans nourriture pour préparer un dossier tout organisé par mon père. Condamnation : 80 jours, renouvelables, à la prison de Karachi. Dans une saleté innommable, tous les cinq entassés dans une même cellule. Pourtant nous étions heureux de souffrir pour Jésus. Après quelques jours mes camarades (tous étrangers) ont été relâchés. Et souvent je fus enchaîné à d'autres prisonniers. Mon procès n'avançait pas, car tous mes papiers avaient été confisqués lors de l'arrestation... Les conditions de vie dans cette immense prison étaient effroyables, et la drogue et l'homosexualité omniprésentes. Mes compagnons étaient en général des prisonniers politiques, étant accusés d'activités subversives venant de l'étranger. Alors, après 2 mois, j'ai écrit au quartier général de l'Armée, à diverses personnalités pour me plaindre de ces injustices et demander de l'aide. Mais parfois des doutes m'assaillaient. Mais je lisais : « J'étais en prison et vous êtes venus vers moi... » . Alors, je louais le Seigneur de mon privilège : Sa présence. Certes, j'étais encore un bébé dans la foi, mais Jésus était là, dans ma solitude et je pouvais témoigner de ma foi aux autres prisonniers. Sur les conseils d'un détenu, j'ai écrit à mon père en le menaçant d'intenter un procès habea corpus devant la Cour suprême, pour emprisonnement abusif... Sitôt la lettre reçue, mon père arrivait avec un ordre de libération! Pourtant je devais demeurer sous l'autorité absolue de mon père et je fus privé du droit de quitter le pays ou de posséder un passeport. Et enfin, je n'avais pas le droit de posséder une Bible, ni de rencontrer des chrétiens, sous peine de retourner en prison! 9. Dans la clandestinité Mon père possédait une ferme, reçue du Gouvernement pour récompenser sa bravoure. Je m'y rendais souvent en train avec exactement le coût du billet, sans un cent de plus! Les gens de la ferme apprenant que je sortais de prison m'ont honoré : « Vous étiez en prison. C'est bien, car seuls les braves d'entre les braves y passent du temps », me dit l'un d'eux. Les mois ont passé, mais mon père ne m'a rien laissé passer! Je devais aller à la mosquée et suivre le rituel. J'en profitais pour prier Jésus! Un ami de mon père me tenta en me proposant d'épouser sa fille qui était très belle... Ils ne comprenaient pas ma fidélité à Jésus. Je répondais sans cesse : - « Je n'ai rien contre vous ou l'islam, mais il faut que vous compreniez que Jésus a saisi mon âme. C'est Lui qui contrôle ma vie désormais… » C'était inutile, et pourtant, c'était bien Jésus qui m'avait fait revenir sur la Terre. Nous devons nous laisser saisir par Jésus, et alors Il nous donne la foi, la volonté selon nos besoins de chaque jour. Jésus nous offre la victoire en toutes circonstances; c'est ce qui fait la différence entre son véritable salut et les religions mortes. N'ayant pas le droit d'avoir une Bible, j'utilisai une cassette audio de 90 minutes. Sur une face j'enregistrai l'Écriture et sur l'autre de la musique. Et je gardais une petite Bible cachée sous mon matelas pour la lire chaque jour. J'étais un chrétien clandestin dans ma propre maison! Mais finalement mon père a trouvé mon Nouveau Testament sous mon matelas. Le soir même, j'étais arrêté comme un vulgaire criminel. Et je vis mon père m'insulter et injurier le nom de Jésus si horriblement que je dus lui répondre : « Il est le Fils de Dieu! » – « Tu devrais être décapité » me dit-il. Et j'ai vu un éclair meurtrier traverser son regard... En me tuant, il accomplirait les exigences de l'islam : Allah serait satisfait, et la souillure du déshonneur serait enfin lavée. Relevant la tête, je lui répondis : « D'accord, vas-y tue-moi. Je sais que j'irai au ciel avec Jésus, mais toi, tu n'as aucune idée de l'endroit où tu iras... » C'est cette nuit-là que je décidai que je devais quitter le Pakistan. Ce pays traversait alors des troubles difficiles, et l'on emprisonnait beaucoup de monde. La police m'avait déjà averti que le fait d'avoir une Bible me renvoyait automatiquement en prison. Je repensais à l'appel que j'avais reçu de Dieu dans la rue... «... jusqu'au bout du monde ». J'avais une mission à accomplir. Je n'avais aucun argent ni appui pour quitter le pays, mais je compris que Dieu voulait que je parte aussi vite que possible. |