Dieu? Le plus grand scientifique!

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Les trois Adams.

  

*Résumés de livres*

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L'ŒIL DU TIGRE

Par Tony ANTHONY - Éditions OURANIA

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Chapitre 9 - Dans les geôles de Nicosie

On sonne à la porte. J'ouvre. Un révolver est braqué sur mon visage…Finalement, je décide de coopérer, et j'avoue tous les cambriolages, même ceux des autres…Quelques jours plus tard un homme de l'ambassade britannique arrive. Mais les délits sont graves, et les grecs ne seront pas indulgents…On le conduit dans une cellule de transit, où il rencontre un grand Nigérien qui doit attendre pour un visa : « Tu sais ce que tu devrais lire, mon ami, dit-il en me tendant un livre avec enthousiasme. Je lis le titre : « Au seuil de l'Éternité » - De quoi ça parle? - C'est un témoignage du merveilleux amour de Jésus, répond-il.

Feuilletant le livre, Tony se rappelle les paroles de Martin, le jeune prédicateur, et les jeunes étudiants de Limassol. Bavarder avec ce Nigérien a calmé son esprit. Puis le Nigérian est libéré et la cellule lui paraît étrangement silencieuse… Alors la colère et la rage le reprennent et trouvant une vieille canette de Coca, il essaie de se suicider avec, sans y réussir. Dans la salle d'audience, malgré l'avocat grec que lui a procuré l'ambassade, il est finalement condamné à 3 ans de réclusion.

Les locaux sont très anciens et insalubres, les murs sont délabrés. On le conduit dans une cellule à 7 couchettes où des hommes demi nus sont étendus les uns sur les autres, et il a l'impression de devenir fou, parmi des fous… La panique le saisit, il arrache un matelas et la cellule se transforme aussitôt en champ de bataille. Mais un groupe de gardiens arrive et l'assomme à coups de matraque. Quand il revient à lui, il est dans une minuscule chambre en béton et se sent comme un animal en cage… Un chariot le fait sursauter; un gardien lui sourit; les jours passent; il connaît maintenant quelques gardiens (« varianos »en turc); il passe son temps à regarder les murs et à faire du tai-chi pour garder la forme… puis il est conduit dans un bureau miteux du bâtiment principal où il comparaît devant un grand homme galonné. Il l'informe que s'il reste calmé il sera installé dans l'aile B, dans une petite cellule individuelle... bien que sordide!

Durant la journée, les cellules sont ouvertes, et les prisonniers peuvent se promener dans les corridors. Ils sont en général d'origines grecque ou arabe. Il se lie avec Andy qui a fait des chèques sans provision et se trouve condamné à 2 ans de prison à Nicosie. Il connaît tous les prisonniers, parfois dangereux ou fous. Beaucoup ne sont plus que des cadavres vivants qui passent leur temps à fumer des cigarettes. –« Ca ira, mais si tu suis les règles, dit-il ». Après 2 jours, un visiteur arrive, c'est le Papas, où le prisonnier qui règne sur un groupe, et fait respecter « sa » loi. –« Salut l'anglais, dit-il en entrant nonchalamment dans ma cellule, sans permission, et il me passe la main derrière le dos. Sachant ce qu'il veut, je lui envoie mon coude dans la gorge. Il tombe à terre. Ses laquais s'enfuient et les varianos accourent… et me voici enfermé dans ma cellule. Mais le bruit court que « le nouveau a eu le Papas », et j'ai désormais le respect de tous et une réelle sécurité. Suivent divers récits concernant la description de certains prisonniers, puis, au bout de quelques semaines, il obtient un petit travail : apporter la nourriture dans certaines parties de la prison.


Chapitre 10 - L'étrange visiteur

En dépit des amitiés que je noue et la camaraderie qui règne entre les détenus anglophones, la prison est loin de me débarrasser de la violence de mon cœur. L'hiver est rude, mais court. L'été arrive vite…et la chaleur étouffante de la prison devient pénible…et la chaleur échauffe les esprits. Il y a de nombreux accrochages. Parfois des rixes peuvent démarrer pour une broutille, et tourner en bagarre générale... J'aime beaucoup cela et suis plus qu'heureux de pouvoir me battre!

-Tu n'as donc jamais de visites, me dit Andy un jour au petit-déjeuner.

- C'est parce que je n'ai personne. Et toi?

- Si, il y a ce Michael Wright de Belfast, qui fait partie d'un genre d'église; c'est une sorte d'âme charitable, tu vois le style. (Je pouffe de rire…) Ce que je veux dire, c'est, quand t'as personne d'autre, ça fait du bien d'avoir quelqu'un de l'extérieur…Je lui ai parlé de toi, et il serait heureux de te rencontrer. Je suis surpris : Comment puis-je l'intéresser? –Non, dis-je je crois que je n'ai besoin de personne.

Quelques jours plus tard, je reçois une lettre. C'est la première fois qu'il y a du courrier pour moi! Je suis tout excité, mais l'écriture sur l'enveloppe n'est pas celle de mes parents… Je l'ouvre. C'est ce type, Michael Wright. Il désire me rendre visite en ami, à cause de l'amour de Jésus! Je ris… Quel risque y a-t-il de le rencontrer? Après tout s'il se donne la peine de venir dans ce taudis puant, je ne peux pas faire autrement que d'accepter sa visite, juste une fois.»

La pièce de réception est pleine de détenus grecs qui parlent fort, ce jeudi suivant, quand il arrive, souriant, me tendant les mains, heureux de me revoir; méfiant, je suis sur mes gardes. Je commence à sentir la rage habituelle monter en moi… -« Tony, je ne suis pas là pour te faire un sermon, je suis là à cause de l'amour de Jésus. Tout le monde dans notre Église prie pour toi, et nous voulons te soutenir du mieux que nous nous le pouvons. » - Tout bouillonne en moi. Qu'y a-t-il dans cet homme pour que je sois dans un tel état? Enfin, il me dit : - J'aimerais revenir te voir, peut-être la semaine prochaine…Dieu te bénisse. Tony » Je le regarde partir : imbécile, dis-je à voix basse. » Exact au rendez-vous, il est là le jeudi suivant, et après 3-4 semaines, je réalise que j'ai hâte de revoir son sourire stupide. Michaël représente pour moi une fenêtre sur le monde extérieur. Il me parle des choses de la vie quotidienne, des pastèques qu'il aime, du nouveau snack de hamburgers qui vient de s'ouvrir à Nicosie… A travers ses nouvelles, je réalise à nouveau ce qu'est la liberté (même s'il lui donne un autre sens ) : il parle de la liberté en Christ ( je n'y comprends rien). En plus de ses visites, il m'écrit toutes les semaines, et il m'envoie aussi des lettres d'autres chrétiens de son église. Je les dévore, et bientôt il m'envoie aussi des livres, ce qui change de nos magazines pornographiques!

Cela dure six mois. Il prie toujours avant de me quitter. « Pauvre fou, me dis-je en le regardant sourire, les yeux fermés, il parle dans le vide comme si Dieu pouvait l'entendre! Parfois il a un empêchement, il envoie alors quelqu'un d'autre à sa place, comme Valérie, une charmante dame âgée, ou Richard , un ancien missionnaire au Liban. Sans en avoir conscience, le témoignage de ces amis commence à toucher mon cœur. Une telle sympathie envers quelqu'un qui ne le mérite pas me stupéfie… Mais je reste sur mes gardes : j'ai l'impression de devenir dépendant de ces nouveaux amis et cela ne me plaît pas. Un jeudi matin, le 3 mai 1990, je suis allongé sur ma couchette; je me suis réveillé fâché contre lui. Que me veut-il? Quel est son but? Il m'a donné une Bible, que j'ai lue un peu mais sans intérêt. Est-il en train de me faire un lavage de cerveau? Et comment ose-t-il me parler de liberté? Je dois le savoir… Il ne va pas m'embêter encore longtemps. Je vais lui parler.

- Qu'est-ce qui ne va pas Tony

- Pourquoi viens-tu ici Michael? Lui dis-je, agressif.

- Tony, je viens te voir à cause de Jésus; Jésus t'aime, Tony. (j'enrage). Je crois que Jésus cherche à te parler à travers moi. (Ça y est, le voilà qui recommence avec son lavage de cerveau et ses bêtises)… Je viens juste pour te montrer son Amour. Jésus peut te libérer de la prison dans laquelle tu te trouves (quel toupet, c'est facile pour lui de me parler de liberté… il peut se lever et partir comme il veut…) - Continue, dis-je d'un ton rageur, dis-moi comment Jésus peut me sortir d'ici… comme si ce Jésus existait vraiment. L'as-tu déjà rencontré… Je le bombarde de questions avec arrogance et mépris, mais sa détermination ne faiblit pas!... Je pourrais facilement le blesser, mais au lieu de craindre, il répond à mes questions…

- Oui Tony, j'ai rencontré Jésus (il témoigne comment) puis ajoute: «J'ai cru que Jésus a payé un grand prix pour moi. – Quel prix? Dis-je sauvagement – J'étais pécheur. Je méritais la mort, mais Jésus a payé à ma place en mourant sur la croix… (Je ris, moqueur) : - Quoi, tu n'étais qu'un enfant, et comment pouvais-tu penser mériter la mort! – La Bible dit que nous sommes tous pécheurs, Tony… et libres de choisir… - Allez, crache le morceau Michael – Dieu nous a créés…et Il a créé le monde. C'est Lui notre véritable Père, mais Il est parfait et nul ne peut subsister dans sa présence, à cause de nos péchés; tout nous sépare de Lui. En Jésus, Dieu s'est fait homme sur la Terre; Il est venu mourir à notre place.

En l'entendant parler de l'Amour du Père, j'enrage en pensant à mes parents qui m'ont abandonné…Michael semble lire dans mes pensées – Et alors? Mais Lui ne t'abandonnera jamais! – Je me suis assez bien débrouillé sans ton Dieu toute ma vie… - Durant toute ta vie, tu as eu un vide à combler. Tu as essayé de la remplir par le kung-fu, le bouddhisme, la gloire, ton travail, la drogue, la haine, la violence…la seule chose que tu n'as pas essayée, c'est Jésus-Christ!... Si tu pouvais sortir avec ces clefs (qu'il brandit devant mon nez) tu ne serais jamais libre, Tony. Mais la Bible le dit : « Si donc le Fils (de Dieu) vous affranchis, vous serez RÉELLEMENT LIBRES »… Cette phrase me hante, et, soudain, j'ai la chair de poule. Penché vers moi (la sonnerie du départ vient de sonner), il insiste : -« Crois en Lui, Tony, c'est tout ce que tu as à faire, Jésus a déjà tout fait, Il a ouvert le chemin, et tu peux maintenant te détourner de tes mauvaises voies et recevoir le pardon, et accepter ce cadeau qu'Il t'offre…

Alors, soudain, je repense à ce jeune prédicateur qui brandissait sa bouteille de vin, l'offrant à quiconque la voulait prendre…. - Aucune condamnation, Tony. L'ardoise est effacée. Tu recommences à zéro. Jésus a effacé ton péché! Et il m'explique encore comment d'un persécuteur (Saul de Tarse), Jésus a fait un apôtre. – Dieu donne aux hommes une seconde chance, tu vois? Et Michael accélère et cite des textes bibliques nombreux : Voici maintenant, le jour du Salut - Comment faire? dis-je , enfin vaincu. Dis-Lui que tu veux le recevoir comme ton Sauveur, mais pas dans une prière formelle, mais du fond de ton cœur, en voulant te détourner de ta vie passée, arrêter les mauvaises choses que tu fais. Ce ne sera pas facile, mis tu verras qu'Il t'aidera… Puis il prie encore et s'en va…


Chapitre 11 - Enfin Libre!

Les paroles de Michael tourbillonnent dans ma tête. J'ai l'impression que les murs vont m'engloutir. Je suis comme un animal en cage, fumant cigarette sur cigarette dans ma cellule… Un des fous qui traîne vers ma cellule me plante sa cigarette allumée dans le bras droit (comme ils le font souvent)…Toute l'ardeur de ma colère se déverse sur lui, et je lui casse le nez contre le mur; son sang gicle sur nos deux corps… Mais, dans ma cellule, je suis tourmenté et les paroles de Michael ne me quittent plus…Toute ma vie, je n'ai eu besoin de personne. J'étais fort, brillant et je dominais, mais Michael a parlé d'une vie en abondance et d'une joie parfaite… Certes, j'ai aimé cette vie trépidante, et l'argent, mais ce n'était jamais assez…Je suis comme toutes les bêtes humaines qui sont enfermées ici, traînant et faisant l'imbécile… Seule Alya m'a donné la preuve que l'amour existe, mais elle n'est plus… J'enfouis ma tête dans le matelas et mets l'oreiller par-dessus. Mon corps se tord de terreur… - « Dieu t'aime tellement Tony - Dieu a tant aimé le monde qu'Il a donné son fils… Je commence à comprendre : Dieu a déjà donné… afin que quiconque croit ne périsse pas, mais qu'il ait la vie éternelle… chaque mot me transperce « afin que quiconque croit… » Par où donc commencer?

Alors, l'image de l'homme que je viens de massacrer contre le mur revient me hanter. Je pousse un cri : « Pardonne-moi, oh! Mon Dieu, pardonne-moi! » Toutes les résistances de mon cœur s'écroulent, comme un barrage qui céderait subitement…les images de ma vie défilent devant mes yeux comme un film. J'ai l'impression de tomber en chute libre dans un puits de torture et d'angoisses.  – « S'il te plaît, mon Dieu, si Tu m'entends, pardonne-moi… » Je suis maintenant secoué par de gros sanglots. Les mots de Michael viennent d'eux-mêmes comme un fleuve quand je prie Jésus de me pardonner, de remplir le vide de ma vie. Je promets de me détourner de mon ancienne vie. Je parle avec Jésus toute la nuit, puis enfin je m'endors.

Le lendemain au réveil tout semble avoir changé Aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été dans la colère. A présent, je suis étrangement calme et paisible… assis sur mon lit je souris et murmure : Merci, Jésus! J'ai l'impression qu'un lourd fardeau est tombé de mes épaules. La vie reprend, voici le petit déjeuner : j'ai faim. Je vois le paquet de cigarettes, mais depuis une heure je n'ai pas eu envie d'en allumer une et…je ne vois pas de cicatrice de ma forte brûlure de cigarette au bras gauche! Dans la bibliothèque, j'écris tout à Michel : j'ai tant de questions à lui poser maintenant… Mon cœur bondit de joie… la vie n'a jamais été aussi belle.

Un copain, me voyant, me demande quelle drogue formidable j'ai enfin trouvé (tout le monde se drogue dans la prison). - Mais non, Shaane, J'ai reçu Jésus dans ma vie! - Tu l'as trouvée où cette drogue là, je ne la connais pas.- Non, des drogues tu le sais bien, il en faut toujours plus, ce n'est pas le bonheur, c'est la dépendance… Je lui parle de ma prière de la nuit et de ma rage qui a disparu... Il secoue la tête, stupéfait. Je lui rappelle les paroles de Jean 3 :16 et les récite , puis j'ajoute : « Tout ce que tu as à faire, c'est de prier et de croire, Shane – Mais je ne comprends pas pourquoi Jésus devait mourir. Pourquoi Dieu l'a-t-il voulu?- Je réfléchis un moment : (tout est nouveau pour moi…) - Dieu est parfait, mais pas nous. Nous sommes tous pécheurs, même les plus gentils, et personne ne pourra jamais atteindre la perfection de Dieu. Dieu a voulu devenir un être humain parmi nous pour nous montrer qu'Il connaît toutes nos luttes… et quand Jésus est mort, c'est à notre place, en prenant sur Lui nos péchés pour que nous puissions être pardonnés et rendus saints devant Dieu. Nous pouvons à présent choisir la vie! Et il me vient une illustration bien claire…

Soudain, des larmes apparaissent dans les yeux de Shaane - Est-ce que tu veux le croire… trouver le pardon, la paix, la joie avec Dieu, comme moi? – Nous prions, il se donne à Dieu. C'est bien la première fois que je prie avec quelqu'un. Il pleure et prie dans sa propre langue que je ne comprends pas… Dès lors, nous sommes deux à la visite de Michael. Qui nous procure des cours Emmaüs par correspondance et une Bible en sri lankais… Et bientôt, nous sommes plusieurs à devenir chrétiens, à travers bien des péripéties que raconte ce livre.

En prison, ces hommes n'ont aucune difficulté pour reconnaître leurs fautes. Le poids de leur mauvaise conscience les écrase souvent, et beaucoup se mettent à pleurer comme des enfants lorsqu'ils remercient Dieu pour son pardon et sa grâce libératrice. Michael et son Église sont plus occupés que jamais. Valérie me dit même qu'ils prient pour que des chrétiens soient incarcérés! Même un musulman, Mohammed, se convertit en découvrant l'Amour de Jésus. Nous avons l'impression d'être comme les premiers disciples de l'Église primitive, qui se réunissaient en secret. Et pour partager le pain et le vin, nous gardons nos grappes de raisin du dîner, les écrasions dans des chaussettes propres, et laissions fermenter le jus jusqu'à ce qu'il devienne un vin précieux… C'est pour notre Sainte-Céne!

Mais un jour…Où donc est Shaane? – Alcaponey (l'un des plus terribles prisonniers) l'a assommé. On l'emporte sur un brancard à l'Hôpital. Mon sang ne fait qu'un tour; un fleuve de rage folle monte en moi…Soudain je redeviens l'ancien Tony, féroce, furieux et menaçant… Je me jure de réduire cet Alcaponey en bouillie. Ce goût métallique familier me revient dans la bouche. Je veux son sang…


Chapitre 12 - Dieu manifeste sa puissance

Trop furieux pour prier, je déambule pendant des heures… puis tombe dans ma cellule, submergé de chagrin. Les jours suivants je lutte avec Dieu. Je lis ma Bible, mais reste aveuglé par la colère. Je demande même à Dieu l'occasion de me venger : je veux tuer Alcaponey. Jamais je ne pourrai lui pardonner!... Il sait que j'en ai après lui, et nous attendons tous deux le moment de nous affronter – Voici l'occasion, pensai-je, je vais pouvoir lui éclater la tête! Elle vint deux semaines plus tard. Dans un petit couloir en cul de sac, il m'attaque avec un gros juron. Il est énorme et très fort; ô briser cette brute en mille morceaux… je savoure d'avance le goût de son sang. Mais…tout-à-coup un morceau de l'Évangile vient dans mon esprit :… alors Jésus dit à Pierre (en Getsémané) « remets ton épée à sa place, car tous ceux qui prendront l'épée périront par l'épée… ».

Le matin même, j'avais lu dans ma Bible le récit de l'arrestation de Jésus! Ces paroles reviennent en moi : Je suis Le Chemin! Et soudain la fureur me quitte; je suis calme et je m'écrie :« Au nom du Seigneur Jésus-Christ, je t'ordonne de me laisser tranquille! »… Et Alcaponey est parti. Miraculeusement, le Seigneur m'a protégé, alors que je ne l'avais même pas prié! Dieu m'a secouru et est intervenu, malgré moi. Je suis stupéfait…et lentement je reprends les couloirs, submergé par cette extraordinaire puissance divine, presque palpable. C'est ma première leçon de foi. Je sais que, dès maintenant, je vais me détourner totalement et définitivement du kung-fu, pour m'abandonner entre les mains de Dieu. Je repenserai souvent à cet incident comme à un moment crucial de ma vie : Dieu m'a donné dès lors la force de m'arrêter pour le laisser agir, Lui.

Mais il est temps dès maintenant que j'informe ma famille en Chine de ma décision de suivre Christ. J'écris à mon grand-père, plus que conscient de l'effet que produiront mes mots. Tournant le dos aux arts martiaux, je méprise tout ce qu'il m'a transmis, je renie mes origines et romps le serment sacré que j'ai prêté, et qui me liait à cette tradition ancestrale du kung-fu… Je risque aussi d'être en danger de mort jusqu'à la fin de mes jours, car je sais qu'il va y avoir une réunion de famille où l'on va me demander des comptes… Mais une lettre dure et et froide de ma cousine arrive, qui m'annonce le décès de mon grand-père à l'âge de 95 ans. Elle me reproche d'avoir apporté la honte dans la famille et me somme de renier ma foi chrétienne…

Mais ma nouvelle vie et ma foi en la protection de Dieu, sont bien plus réelles et tellement plus puissantes que tout ce que mon grand-père m'avait inculqué. Dans la prison, la nouvelle de mon changement est manifeste et intrigue chacun. Je pense à ce que dit l'apôtre Paul : « Nous sommes , pour Dieu, le parfum de Christ… » un parfum qui ne se sent pas avec le nez, mais qui est perçu par ceux que nous côtoyons. Presque chaque jour, j'ai l'occasion de discuter avec de nouveaux détenus ou des « varianos ». La plupart sont dans des situations familiales inimaginables. Par miracle, il semble que Dieu m'accorde la sagesse pour les aider.

Une mauvaise nouvelle : Michael est interdit de visites; lui qui s'est donné jusqu'à en être exténué pour ce témoignage. Je fais une demande pour qu'on lève cette obstruction et prie beaucoup pour cela. Le Chef consulté a remarqué mon changement.-« C'est ce que tu appelles <né de nouveau>, dit-il dédaigneux… Je lui explique que le calme est notoire maintenant dans la prison, alors il doit laisser revenir Michael qui est à son origine, visiblement. J'obtiens une permission spéciale pour qu'il revienne faire des études bibliques dans la bibliothèque… mais je dois payer. Ma remise partielle de peine promise sera supprimée, et je devrai terminer mes 3 ans de prison : - « Tous tes enseignements bibliques sont des hérésies, selon l'Église orthodoxe, c'est pourquoi tu as perdu ta remise de peine.» Tant pis; mais tous les matins avant le jour, je prie pour beaucoup de prisonniers. Les besoins sont énormes, et des drames se produisent ici chaque jour…car la violence fait partie du quotidien. Mais désormais ces drames sanglants m'écœurent.

L'été 1992 est d'une chaleur épouvantable et une grosse bagarre entre palestiniens et grecs se prépare. Comme d'habitude je sers les repas au milieu des 2 groupes antagonistes, mais je réalise dans ce nouveau drame combien le Seigneur protège notre petit groupe de nouveaux convertis. Et le jour de ma libération arrive…J'ai purgé mes 3 ans de détention. Je sais que Dieu a un plan pour moi, après ma sortie. Mes amis ont fait renouveler mon passeport périmé et préparé mon billet d'avion, ainsi qu'une famille chrétienne, qui va me recevoir en Angleterre. Nous somme le 11 novembre 1992, et c'est le jour de Ma libération!


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