Dieu? Le plus grand scientifique!

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Les trois Adams.

  

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LE LABYRINTHE DES ORIGINES

Par Alfred Kuen - Éditions Emaüs
(1re partie - Chapitres 1-6)


INTRODUCTION

« Au Commencement, Dieu créa les cieux et la Terre »

Oui, mais...

  • Qu'est-ce qui nous prouve que ce soit Dieu qui ait tout créé?
  • Quand se situe ce commencement ? Quelques milliers ou milliards d'années?
  • Dieu a-t-il pu créer une Terre « informe et vide? »
  • S'il a créé la lumière le 1er Jour, pourquoi le soleil seulement le 4e Jour?
  • S'agissait-il de jours de 24 heures?
  • Comment lire ce récit, lecture littéraliste, concordiste ou littéraire?
  • Comment concilier Bible et paléontologie?
  • Quel est le rôle de l'évolution dans la Création, et l'origine de la vie ou de l'homme?

Ce livre voudrait fournir au lecteur perplexe un fil pour sortir de ce labyrinthe.

L'auteur, Alfred KUEN, qui fut professeur et directeur de l'Institut biblique évangélique « EMMAÜS » rte de Fenil, 40. CH 1806 SAINT-LEGIER, a écrit cet ouvrage remarquable qui résume ce que les hommes ont pu penser concernant la création du monde et de l'homme, en se basant sur la Bible (début de la Genèse) et les thèses diverses de l'Évolution, exprimées par des scientifiques souvent athées.


Chapitre premier : Au commencement, Dieu...

L'intérêt pour nos origines est universel et permanent. Ce que l'on en pense a d'importantes implications, cela explique qui est l'homme, quelle est sa place dans l'Univers et ses relations avec lui. Cela affecte aussi le sens de la vie et, pour le chrétien, la question de la relation entre création et évolution a des conséquences importantes sur son interprétation biblique.

Alfred Kastler, prix Nobel de physique qui se dit athée, explique pourquoi le hasard n'a pas pu créer notre Univers : il suppose que des astronautes, visitant la face cachée de la Lune y trouvent une usine produisant de l'aluminium, et entièrement automatisée... leur viendrait-il à l'idée que le Hasard a construit cette usine sans que des êtres intelligents l'aient conçue? Or, dans un simple être vivant, il y a une construction bien plus complexe et intelligente que dans une usine quelconque, même automatisée... Personne ne peut comprendre l'Univers sans une finalité... La science ne peut donc en rien récuser l'idée de Dieu.

D'autre part, l'Univers a bien eu un commencement. En effet la quantité totale d'énergie utilisable y est en constante diminution (loi de l'entropie, ou 2e loi de la thermodynamique), donc l'Univers a eu un commencement, actuellement on dit un Big Bang. Cette reconstitution scientifique comprend donc bien les mêmes éléments fondamentaux que le récit biblique.

L'astronome Ch. Fehrenbach dit encore qu'il est sûr que notre Univers est en expansion – comme un ballon d'enfant qu'on gonflerait indéfiniment. Donc il a bien eu un commencement. Mais si on nie le Créateur, on se retrouve devant une nouvelle interrogation : « Qu'y avait-il avant le Big Bang? »

Le début de l'Univers étant donc bien circonscrit dans le temps, toutes les données fournies par la physique, la géologie et l'astronomie se recoupent, et cette concordance ne peut être un effet du hasard. Notre planète a environ 4,5 milliards d'années, et notre Univers 14-15 milliards d'années. Einstein lui-même admettait la « nécessité d'un commencement » et « l'existence d'un intellect supérieur »; et pour lui, affirmer que le monde soit le produit du hasard était totalement irrationnel.

Dans son livre remarquable (Dieu et le Cosmos), Hugh Ross donne encore de nombreuses autres preuves astronomiques du Big Bang, confirmant l'existence d'un commencement absolu de notre Univers. Or, l'idée d'un commencement pose inévitablement cette question : « Qui est à l'origine de ce commencement absolu? ». Dés lors de nombreux astronomes et scientifiques expriment davantage cette conclusion logique : l'existence d'un Dieu-Créateur. Mais d'autres restent fondamentalement athées et trouvent malgré tout de nouvelles théories, bien improbables, et non démontrables.

Cependant, les déclarations de la Bible aussi, précisent ce qu'il y avait avant le Big Bang. Jésus dit : « Père, Tu m'as aimé avant la fondation du monde » (en Jean 17:24), et Paul aux Éphésiens déclare : « Dieu nous a élus avant la fondation du monde », et Pierre affirme que « nous étions prédestinés avant la fondation du monde » (I Pi 1:20).

En biologie aussi, il est douteux que quelqu'un puisse nier qu'un Créateur intelligent a préparé si exactement les conditions oxydantes pour que la vie existe. L'impossibilité où nous sommes de reproduire de l'ADN, ou des cellules vivantes - même les plus primitives - démontre qu'une source intelligente seule a pu les concevoir.

L'auteur présente ensuite des témoignages de savants bien connus qui croyaient en l'existence de Dieu, comme Newton, Copernic, Kepler ou Galilée autrefois, mais aussi actuellement. Einstein a pu dire, par exemple : « Ma religion consiste en une humble admiration pour l'Esprit supérieur dont la puissance se révèle jusque dans les plus petits détails à notre esprit faible et limité. L'idée que je me fais de Dieu, c'est cette conviction profonde d'une intelligence supérieure qui est à l'œuvre dans l'Univers » ; et sir James Jeans conclut : « L'Univers semble avoir été conçu par un mathématicien ».

Dieu créa ! Le verbe bârâ, que la Bible emploie pour créer, a toujours Dieu comme sujet dans l'Ancien Testament. On dit que Dieu créa à partir de rien, ou plutôt à partir de Lui-même; ou faire avec rien, tirer du néant. Ce verbe est employé 6 fois pour la Création du ciel et de la Terre et 3 fois pour celle de l'homme. Pour d'autres créations, l'auteur utilise le verbe asâ (= faire). Ailleurs dans la Bible, le mot bârâ est utilisé aussi dans le contexte du salut. « L'activité créatrice de Dieu dans l'histoire n'est pas seulement la présentation de ce qu'Il a fait : c'est un engagement créateur continu avec ce monde, le menant vers sa gloire future », écrit D. Atkinson.

La grandeur de l'Univers nous échappe. L'étoile la plus proche de notre Soleil est Proxima du Centaure, à 4,23 années-lumière! A 1000 km/H, un satellite mettrait 4 millions d'années pour y parvenir... Or il existe des étoiles dont la lumière a mis des milliards d'années pour nous parvenir, à 300 000 km/seconde!

Comment cet Univers s'est-il formé ? Ph. Gold-Aubert actualise ainsi les deux premiers versets de la Genèse : « Tout au début, Dieu (Elohim) a fait jaillir du néant ce qui allait être cet Univers. La matière était encore inconsistante. » Pas même un photon n'existait dans ce vide initial. Mais l'Esprit de Dieu était en mouvement, comme un vent sur ces fluides (« maïms »); et la Septante traduit le 1er verset par : « Il y a longtemps, Dieu façonna le ciel et la Terre », ce qui implique bien un travail de longue haleine, correspondant aux dires des scientifiques.

On connaît ensuite tout le processus de complexité du développement de l'Univers depuis 14 milliards d'années, naissance des noyaux d'atomes simples (Hydrogène, Hélium...), puis de plus en plus complexes. La matière s'est concentrée ensuite en étoiles, comme notre soleil, qui entrent en fusions nucléaires successives, donnant naissance aux éléments lourds qu'on retrouve sur la Terre et les autres planètes, entourant de leurs déchets des multitudes d'étoiles. La boule de nébuleuse enfantant la Terre n'avait pas une forme bien déterminée (informe dit la Bible), mais sous l'attraction gravitationnelle et la pression croissante, elle a pris sa forme sphérique comme tous les astres d'une certaine importance.

Grâce au satellite Hubble et aux télescopes géants, nous pouvons remonter le temps presque à l'origine de l'Univers et comprendre plus de 90 % de son histoire physicochimique. Mais on est encore loin de l'origine de la vie! H. Ross énumère 26 paramètres dont le réglage précis et extrêmement ingénieux a modelé le cosmos dès le début, et dans notre intérêt. Toutes ces découvertes amènent de nombreux chercheurs sincères à déclarer que l'Univers a bien une finalité, et qu'il n'est pas là par une sorte de hasard (principe anthropique).

C'est cette question que pose l'astrophysicien Trinh Xuan Thuan, en constatant que ce réglage avait dès le départ la potentialité d'accoucher de la vie. Changer un petit peu l'une de ces variables, et nous ne serions pas là pour en parler! Cette précision équivaut à celle d'un archer qui placerait sa flèche dans une cible placée à 15 milliards d'années-lumière... Ce principe anthropique pose donc le problème d'une certaine connivence entre l'homme et le cosmos.

Y aurait-il de la vie ailleurs que sur notre Terre, avec des êtres intelligents avec lesquels nous pourrions communiquer? La Bible n'y répond pas, mais la science aimerait bien le prouver!


Chapitre 2 : Différentes lectures possibles

Différentes lectures du récit biblique sont possibles. Toutes les généalogies de la Genèse (en apparence inutiles) conduisent à une création du monde il y a 4004 ans avant Jésus-Christ. Mais pour concilier les données bibliques avec celles de l'observation de la nature, on peut considérer différentes « lectures » du récit de la Genèse.

1) Une lecture littéraliste (ou anti-scientiste)
admet intégralement et mot à mot (en langage actuel) le texte de la Genèse, en attirant notre attention sur le caractère aléatoire des théories scientifiques, considérées comme des hypothèses. Le déluge de Noé aurait changé toutes les conditions de la création initiale. La terre et tout ce qui s'y trouve auraient donc été créés en 6 jours de 24 heures, il y a 6-10 000 ans. Les fossiles ne sont que des animaux tués par le Déluge de Noé. En général, Dieu a formé la Terre il y a quelques milliers d'années, mais lui a donné l'apparence d'ancienneté (p.ex. les ronds de croissance des arbre sont apparus miraculeusement, etc.), pour induire en erreur les chercheurs.
 
On peut classer, dans cette lecture aussi, la théorie de la restitution, qui regroupe tous les âges géologiques dans le verset premier, et voit l'œuvre des 6 jours comme une réparation de la Création, qui aurait été abîmée par suite de la révolte de Satan (antérieure donc à Adam, selon eux).
2) Une lecture fidéiste
La Bible n'est pas un manuel scientifique, elle n'a rien à nous dire au sujet de la cosmogonie; le récit a seulement une valeur religieuse. Les gens d'alors ne connaissaient pas la science, l'auteur a simplement donné un rapport concis dans un langage que tous (et à toute époque) puissent comprendre. La Bible y affirme que Dieu est le Créateur, c'est suffisant.
 
Don Fleming déclare que, pour commencer, la Terre était sans forme et dans les ténèbres à cause des masses d'eau gazeuses qui l'entouraient, d'où une lumière solaire pâle et peu dangereuse pour les premières formes de la vie, permettant leur adaptation progressive.
 
Coupant court aux croyances païennes, l'auteur de la Genèse fait apparaître le soleil et les astres à retardement : les forces de la nature ne sont plus des dieux, mais des objets fonctionnels pour éclairer la Terre et compter le temps. « La Bible n'est pas un livre de science, mais de théologie; la vérité du savant et de l'Écriture ne se rencontrent pas : leurs objectifs sont différents » (M. Achard).
 
S'il semble y avoir des erreurs scientifiques dans la Bible, celle-ci correspond grosso modo au savoir antique. Et même la Genèse et la génétique sont d'accord encore actuellement, contrastant avec les invraisemblables mythologies d'alors.
3) La lecture concordiste
Le professeur Rohrbach, de Mayence, affirme sa foi dans le récit biblique de la Création, étonnamment correspondant aux faits actuels scientifiques, découverts jusqu'ici.
 
Beaucoup d'évangéliques y souscrivent, admettant une concordance fondamentale entre les données bibliques et scientifiques, valables pour tous les temps. Le déroulement des « Jours » correspond bien aux données de la science, si l'on admet que les « Jours » cités, correspondent à des périodes géologiques de longues durées, bien précisées par la science actuelle.
 
Une branche de cette lecture pense à une évolution théiste. Dieu ayant défini les lois de la nature aurait alors laissé les différentes formes de vie se développer graduellement. Les théories des « jours-âges », et d'une création progressive sont aussi une forme de concordance. Elles impliquent des interventions périodiques de Dieu, suivies de longues périodes géologiques. Les soirs correspondraient à des périodes d'extinction de nombreuses espèces végétales ou animales.
 
Henri Blocher estime fausse l'idée qu'au 4e Jour seulement le soleil et les étoiles seraient « apparus », le terme écrit exprimant bien le sens de « créer » – bien que le texte n'utilise pas le mot important « bârâ » (= créé à partir de rien), comme pour les autres créatures.
4) La lecture littéraire
Ce même auteur pense que le langage figuré n'est pas inférieur au texte littéral, et il propose « l'interprétation littérale » concernant la Semaine attribuée à l'œuvre de la création, en tant qu'arrangement artistique à ne pas prendre à la lettre, même si l'ordre indiqué correspond bien, grosso modo, avec la cosmogénèse.
 
Rohrbach, lui, parle de la théorie du Film, comme si l'auteur, tel un prophète le voyait se dérouler, Dieu lui parlant. A noter que, durant de longs siècles, ce chapitre a été lu et cru en Occident, comme étant l'ordre naturel de la Création. La lecture littéraire s'affranchit, elle, complètement du cadre chronologique, ce qui est difficile à accepter au vu de nos innombrables découvertes scientifiques modernes.
5) Entre lecture littéraire et concordiste
Certains commentateurs pensent que l'étude des évènements de Genèse 1 est partiellement littéraire et concordiste. Comment pouvait-il y avoir un soir et un matin avant l'apparition du soleil? Ou des plantes et leurs fruits sans le soleil? L'esprit humain est friand de structures et de refrains... De la préparation à l'accomplissement, de la forme à la plénitude... On constate dans le récit comme un poème en 3 étapes successives : 1) la lumière séparée des ténèbres; 2) les eaux d'en bas et celles d'au-dessus du firmament; 3) le terre séparée des eaux. Le récit est construit sur 2 thèmes parallèles : à noter que cet ordre de la contingence est aussi fréquent dans le mode du fonctionnement scientifique (!).

Nous constatons bien une progression chronologique proche de ce que nous indique la science actuelle. Ne serait-il donc pas positif de combiner ces lectures dans un « concordisme modéré »? On constate bien qu'après des formes matérielles simples sont venus des développements de plus en plus complexes, pour aboutir à l'homme, ceci dans les deux formes de connaissance à notre disposition.

Ainsi l'auteur conclut ce chapitre par cette phrase : « Comment sortir de ce labyrinthe? »


Chapitre 3 : La théorie de la restitution

Selon cette théorie, due à Thomas Chalmers, les 6 jours de la Genèse ne concernent pas la Création, mais l'œuvre de Dieu pour réparer le drame de la chute de Satan et de ses anges, entre les versets 1 et 2, se traduisant par : « ...et la Terre devint informe et vide ». D'ailleurs, dit-il, la présence des ténèbres (symboles du Mal) montre bien qu'il s'est introduit dans le monde. Auparavant donc, la terre aurait été peuplée de plantes et d'animaux et des préadamites (d'où les fossiles qu'on retrouve partout). Augustin et beaucoup d'anciens partageaient ce point de vue déjà.

Dieu est parfait, et il paraît impensable qu'Il ait créé quelque chose « d'informe et vide ». Les mots « tohu bohu » rapportés par 2 fois dans l'A.T., se rapportent à des évènements négatifs résultant d'un jugement divin. Des textes des prophètes corroborent cette vision, comme Jérémie 4:23-27. « Toute la Terre est dévastée, mais je ne la détruirai pas entièrement », etc.

Les objections à cette théorie sont nombreuses aujourd'hui. D'abord, la Bible elle-même est silencieuse concernant cette catastrophe antérieure à la Genèse. Et les mots tohu bohu peuvent signifier simplement une absence de forme, l'état de départ étant une matière brute, comme l'argile du potier. Ensuite, comment expliquer qu'après chaque Jour Dieu s'écrie « C'est Bon! » et au 6e Jour « C'est très Bon! ». Cette théorie est donc largement spéculative, dit Luc de Benoît. Beaucoup d'arguments et toutes les découvertes scientifiques la réprouvent : il n'y a pas eu entre les différentes périodes géologiques et le temps actuel une rupture radicale; au contraire, la géologie atteste une continuité entre l'époque tertiaire et notre temps.

Et la Bible elle-même la contredit : en Exode 20:11, nous lisons : « En 6 jours, l'Eternel a fait le ciel, le terre, la mer, et tout ce qui s'y trouve ». De plus, il n'y a dans l'Écriture aucune déclaration explicite affirmant que la chute de Satan ait été suivie d'une ruine totale de la terre. Henri Blocher la déclare « parfaitement impossible », même si la Bible Scofield l'accepte. Je préfère donc la traduction. « La matière n'était pas encore organisée » (Ph. Gold-Aubert).


Chapitre 4 : Lumière et luminaires

Que la lumière soit!... Et la lumière fut.

Y a-t-il une contradiction entre ce texte et la « création » des astres dans notre ciel, décrite au 4e Jour? Autrefois, on voyait le soleil comme indispensable à notre lumière, mais on peut penser que Dieu a fait luire une « lumière » diffuse ou d'une autre source que le soleil, pendant les tout premiers Jours.

G. Archer dit que le refroidissement progressif de la Terre a permis que les nuages laissent apparaître des trouées, et diffusent peu à peu celle du soleil. On pourrait aussi traduire de l'hébreu que Dieu AVAIT FAIT les deux grands luminaires. Des auteurs pensent que les plantes ont commencé par créer, à partir de l'atmosphère stable d'azote et de gaz carbonique une nouvelle atmosphère instable, faite d'azote et de d'oxygène, constamment obligée à se régénérer qui est la nôtre actuellement. L'apparition des astres proviendrait alors de cette modification capitale, le jour et la nuit ne seraient plus déterminés par la lumière seulement, mais par les astres rendus bien visibles. On sait aussi que la Terre a été longtemps entourée d'une épaisse couche de poussières opaques (ce qui s'est reproduit aussi dans diverses catastrophes géologiques plus tard). Mais certains auteurs refusent cette traduction du mot créer par « faire apparaître », qui leur paraît tordue.

Cependant, il existe bien une « lumière » indépendante du soleil ! Le rayonnement est bien la première « création » du début de l'Univers, bien avant que le soleil fût... donc la lumière n'est pas dépendante du soleil. « Le rayonnement vient directement de l'espace vide lui-même » (P. Davies). Que la Bible parle de lumière avant la création des luminaires est aussi une preuve de son inspiration divine, car toutes les religions païennes elles, adoraient le soleil ! On croit donc surprendre la Bible comme erronée avec ce 4e Jour, mais pourquoi ne pas croire que l'énergie initiale est bien l'immense rayonnement du Big Bang, qui est à l'origine de toute la matière de l'Univers ? C'est la possibilité de l'équation d'Einstein (E=mc2), une sorte de protosoleil qui allait exploser du néant pour produire à l'infini toutes les galaxies (selon Ph. Gold, qui transcrit ainsi les verset 3-4 : « Alors Dieu dit : "Que le rayonnement soit. Et le rayonnement fut". Et Dieu dit "que ce rayonnement est bon!" et Il sépara le rayonnement du vide. « car tout est rayonnement au début de l'Univers ».

Le professeur Aviezer dit que « la cosmologie a établi à présent que l'apparition d'une boule de feu primitive constituait la création de l'Univers. » Concernant le soleil, la Bible le démystifie : ce n'est qu'une grosse lampe, rien de plus, pour éclairer les hommes, contrairement à ce qu'en disaient toutes les religions antiques. De même, « il fit aussi les étoiles » coupe toute idée d'idolâtrie ou d'astrologie les concernant.

Pour conclure, nous voyons combien la vérité de Dieu est infaillible, et nos interprétations faillibles et sujettes à variations ! Mais il faut le dire, aucune des alternatives sur nos origines n'a d'incidence sur notre propre salut, qui est un autre cadeau divin pour tout croyant... Mais on ne peut rester indifférent aux interprétations scientifiques concordantes avec celles de la Bible, toute solution « anti-scientiste » nous obligerait à sacrifier les efforts inlassables d'innombrables savants (« se surveillant mutuellement ») pour sonder le monde qui nous entoure.


Chapitre 5 : Les différents sens du mot « jour »

« Il y eut un soir, puis un matin. Ce fut le premier JOUR »

Cinq interprétations partagent les opinions sur l'interprétation de ce terme :

1) Jours de 24 heures
La lecture littéraliste insiste : « La seule manière convenable d'interpréter Genèse 1, c'est de ne pas l'interpréter du tout : les jours sont des jours littéraux... » Le terme hébraïque ne se rapporte que rarement dans la Bible à une autre période que 24 heures (sur 2000 citations). Wilder Smith dit que si l'on accepte que les « jours » soient des ères géologiques, on va vers des difficultés très grandes d'interprétation. Exemple : au 3e jour sans soleil, comment les plantes et les forêts produisant le charbon auraient-t-elles pu se développer ainsi? Il pense que Dieu peut avoir par un miracle généralisé créé tout en 6 jours. Et que toute la leçon qu'en tire la Genèse - le repos du sabbat le 7e jour - devient caduque, s'il ne s'agit pas de jours normaux.
2) Des périodes géologiques
Le Jour de Dieu n'est pas le jour de l'homme. Pour Dieu le temps tel que nous le concevons n'existe pas. Pierre (2 Pierre 3:8) dit : « pour Dieu un Jour est comme 1000 ans et 1000 ans sont comme un Jour ». Le jour de création limité par un soir et un matin n'est pas une unité lisible sur une montre... Même Adam et Ève n'ont pas été créés le même jour (dit F. Schaeffer). On peut accepter qu'il s'agisse d'un « long jour », déjà simplement par l'impossibilité de caser toutes les activités énumérées dans un jour de 24 heures!
 
Et Genèse 2:2 dit que Dieu se reposa le 7e jour (qui dure toujours, selon Hébreux 4:4 !). Nos jours de 24 heures ne sont que l'image des grandes journées du travail divin. Nous pouvons conclure qu'en employant l'image de la semaine, l'auteur a voulu exprimer la notion d'une œuvre accomplie graduellement, avec des intervalles de travail et de repos.
 
On peut constater - qu'hormis la lumière au verset 1 (l'explosion initiale) - la Genèse n'a jamais dit à quelle vitesse Dieu a accompli son œuvre de Création. Le mot yom, traduit de l'hébreu par « jour », est aussi utilisé dans un autre sens dans Genèse 2:4 : « Ce sont là les générations des cieux et de la Terre, lorsqu'ils furent créés, le Jour où Dieu créa la Terre et les cieux. »
3) Jours de révélation
Il s'agirait de « jours de vision ». Pendant 6 jours, Dieu aurait révélé à l'auteur du récit sa Création, comme Jean a reçu l'Apocalypse. Idée intéressante, certes, mais qui ne saurait être prouvée naturellement, selon H. Ellis. Et, en Exode 20:11, un texte au moins s'y oppose : « En six jours, Dieu a fait la terre et tout ce qui s'y trouve » (et non pas révélé à quelqu'un).
4) Jours d'activité
On a proposé que ce serait des jours d'activité de Dieu, séparées par de longues périodes dans lesquelles on pourrait situer les millions d'années dont nous parle la science moderne. Ainsi, le Jour 1er inaugurerait la formation de l'atmosphère et des océans, qui se poursuit encore aujourd'hui, etc., etc. C'est ce qu'on appelle le « créationnisme progressif », qui n'a que peu d'adeptes.
5) Jours « littéraires »
C'est simplement un procédé pour sanctifier le sabbat et la semaine de 6 jours du travail des humains. Le texte biblique n'a pas pour but de répondre ni à l'évolutionnisme, ni aux autres questions soulevées par la science, mais de donner une réponse aux questions théologiques. Cette « semaine » est structurée en 2 groupes parallèles de 3 jours, suivant le même modèle : introduction, ordre, il en fut ainsi, évaluation, cadre temporel. Le 6e « jour » étant plus développé, parce qu'il concerne la création de l'homme (selon R. Youngblood et H. Blocher). La disposition de cet « hymne-récit » ne laisse rien au hasard : c'est le fruit mûr de la méditation de l'auteur. Le premier souci du croyant sera donc de discerner le sens du texte, sans l'asservir à un prétendu savoir. C'est un style poétique, sans plus.

En conclusion, le texte est cependant construit sur un schéma chronologique indéniable, et qui correspond bien à notre histoire. N'en pas tenir compte ne semble pas faire justice à ce texte extraordinaire. On en revient donc à un certain concordisme qui est le plus satisfaisant.


Chapitre 6 : L'âge de la Terre

Quand situer ce commencement : milliards d'années ou quelque 10 000 ans? L'archevêque Ussher, au 17e siècle, situait la Création en l'an 4004 avant J.-C. Les adeptes de la « jeune Terre » donnent à l'Univers environ 10 000 ans, et les astrophysiciens et géologues quelques milliards d'années...

Pourquoi une « Terre jeune »? Elle se base sur des jours solaires et une semaine de création, et sur les généalogies de Genèse 5 et 11, dont on admet certaines incertitudes de datations, comme des trous, soit quatorze « fossés ». Cependant, une chose est bibliquement claire : Adam fut créé il y a des milliers d'années, et non des millions d'années...

Schrader s'oppose aux estimations scientifiques en déclarant les méthodes radiométriques de datations non fiables. Il prétend que Dieu peut avoir créé un Univers jeune portant aussitôt les apparences d'un grand âge. Et que l'expansion de l'Univers peut alors avoir commencé quand Il l'a voulu. Enfin, que le Déluge de Noé est venu tout bouleverser, et donner des illusions aux scientifiques incrédules.

Les fossiles parlent de mort, souvent violente et soudaine. Puisque la mort est entrée dans le monde par le péché d'Adam (Romains 5:12) et que la création était très bonne avant, la mort n'existant pas avant la Chute, ces fossiles ne peuvent provenir que du Déluge-châtiment. (H. Morris).

La datation au 14C, dit Wilder Smith, présente des incertitudes : « Nous ignorons si la composition de la stratosphère est la même qu'autrefois, donc si le rayonnement cosmique ne s'est pas modifié. Avant le Déluge il pouvait y avoir un dais protecteur faussant toutes nos mesures... De même, la datation à l'aide des fossiles est erronée, puisqu'on date une couche d'après des fossiles, ou des fossiles d'après la couche... Le calcul repose sur le postulat darwinien que les animaux les plus primitifs sont les plus anciens, parce qu'ils étaient moins évolués. En réalité tout est mélangé, ce qui montre bien les effets bouleversants dus au Déluge. »

Même les cercles annuels des arbres carbonisés ne sont pas une preuve, puisque Dieu peut les avoir créés en quelques secondes, comme s'ils avaient 50 ou 100 ans, car le temps n'existait pas encore lors de la Création. Le Jardin d'Éden pourrait fort bien avoir été créé subitement avec tous les caractères des arbres fruitiers déjà portant leurs fruits. La verge d'Aaron avait bien fleuri subitement. Et Adam et Ève ont été créés à l'âge adulte...etc., etc. Bien sûr, Dieu est Tout-Puissant (voir aussi la multiplication des pains et des poissons faite par Jésus), mais Il agit en général selon les lois méticuleuses qu'Il a données à sa Création, et qui sont de plus en plus fantastiques, à mesure qu'on les connaît. Et les miracles sont, par définition, exceptionnels ! Enfin, on ne voit pas un Dieu d'Amour faire des « coups tordus » pour égarer des milliers de scientifiques, dans leurs sincères recherches...

Certes, il faut admirer ceux qui prônent la thèse néo-créationniste, parce qu'ils veulent défendre la sainte Écriture, mais maintenant beaucoup de scientifiques croyants sincères refusent ces interprétations faussées. Il est possible de combiner une bonne théologie et une bonne géologie, en ayant une interprétation biblique fidèle. Si nous ne voulons pas miner le christianisme en y ajoutant (comme souvent dans l'histoire) la folie humaine d'une pseudoscience erronée. Comme souvent – dans d'autres domaines – ce sont hélas des athées qui ont découvert des solutions aux questions des hommes, et les chrétiens ensuite ont bien dû accepter les faits. Enfin, bien des géologues chrétiens ont été convaincus maintenant par leurs propres études, et une connaissance intime des roches, de l'impossibilité d'une Terre ayant 6000 ans d'âge.

Des objections morales s'y opposent aussi : J.-M. Nicole dit : « A mon sens, une des grandes objections à cette théorie d'une Terre jeune, c'est le fait que certaines étoiles se trouvent à des milliards d'années-lumière...Si Dieu a créé un monde avec l'apparence d'un âge si considérable, il faudrait conclure qu'Il aurait semé partout de faux indices pour égarer les chercheurs ! Alexander constate lui, que beaucoup de leurs arguments et de leurs conclusions sont « abrupts, mal étayés et forcés, et...qu'un chrétien honnête, humble et rigoureux ne peut y souscrire ».

Des objections bibliques existent aussi à cette vison. Dans le texte biblique, il n'est jamais dit qu'une malédiction a touché tout le cosmos, ni que le monde animal a subi une transformation profonde de structure. Seul Satan, en serpent, a été maudit. Après le Déluge, on constate que la géographie n'a pas changé : le Tigre et l'Euphrate sont toujours là! Et Noé a utilisé du bitume – le même que le nôtre - pour bien isoler son arche...

Diverses objections scientifiques sont soutenables aussi dans ce différend. Les mesures astronomiques naturellement, dont nous avons déjà parlé ; l'expansion de l'Univers, qui nous permet de préciser la date du Big Bang assez exactement ; la structure des étoiles qui passent toutes par une série de phases identiques. On sait ainsi que notre galaxie compte des étoiles qui ont entre 5 et 10 milliards d'années, et que notre Terre a environ 4,5 milliards d'années. Enfin, les météorites et l'âge de la lune ont aussi le même âge. Il y a des preuves géochimiques, radiométriques (comme la désintégration des corps radioactifs; si la méthode au 14C est bien connue, parce que la plus ancienne, elle ne vaut que pour une période de 30 000 ans. Mais la désintégration de nombreux autres radioéléments permet des recoupements de plus en plus exacts dans toutes les couches géologiques.

Des preuves tirées du champ magnétique terrestre peuvent aussi être évoquées, et surtout celles fournies par les couches fossilifères. On n'a jamais trouvé de fossiles humains dans les couches carbonifères qui se sont donc formées bien avant l'histoire humaine. La plupart des fossiles représentent des espèces disparues depuis longtemps, et elles ne peuvent avoir été détruites soudainement dans une catastrophe unique. Au cours des temps géologiques du reste, on a pu constater d'autres extinctions massives de divers organismes vivants. Concernant les couches carbonifères, la fossilisation se poursuit actuellement, sans discontinuer. H. Gras présente, par exemple, dans les Cévennes, une coupe à travers 5 km de sédiments mettant en évidence 90 couches différentes de charbon. Il y a donc eu là 90 forêts successives qui se sont développées, sont mortes avec leur bois, leurs feuilles, leurs détritus, parfois en accumulation considérable. Quel temps il a fallu pour faire tout ça!

Ceci nous démontre aussi que la mort physique a toujours existé dans notre Création, et avant l'arrivée de l'Homme. On pourrait encore citer des preuves tirées du volcanisme et des dépôts glaciaires, qui se sont étendus durant des milliers d'années dans certaines régions sur des épaisseurs considérables, et qui se sont retirés ensuite très lentement sur quelques 25 millions d'années, à l'ère tertiaire. Les mammouths trouvés gelés en Alaska et en Sibérie, il y a 39 000 ans, n'ont pas été recouverts par un déluge dans ces toundras nordiques. Et dans l'Antarctique, le laboratoire de glaciologie de Grenoble a foré la glace dans un site à 3250 m. d'altitude avant d'atteindre le rocher. Les forages ont permis d'analyser l'accumulation réalisée en ce lieu durant 740 000 ans. On peut lire le climat périodique (très variable), sur les cercles des carottes comme sur les arbres!

L'auteur analyse de même, en détails, les affirmations néo-créationnistes au sujet des sédiments. Ils sont lents et parfois abondants, étant dus à des tempêtes, des tremblements de terre, des éruptions volcaniques, des inondations... Mais ces cimetières fossiles ne sont pas dus à une catastrophe unique. Et pour former des dépôts lacustres de centaines de mètres d'épaisseur, il faut bien des millions d'années.

Cependant selon les anti-scientistes, dit H. Blocher, il est possible que toutes les couches géologiques soient le résultat du Déluge : du désordre d'un cataclysme peut renaître l'ordre actuel que l'on peut constater... Mais W. Ault dit que ces théories ont été forgées par des gens qui ignorent les principes élémentaires de la géologie, et qu'aucun géologue de renom ne peut y adhérer. Ajoutons que les géologues tiennent parfaitement compte des facteurs exceptionnels survenus dans l'histoire de la terre, des variations de l'activité volcanique, des ères de glaciations, des chutes de météorites, etc., etc. Il s'agit donc maintenant, une fois les faits scientifiques bien établis, d'interpréter à notre tour la révélation biblique d'une manière compatible avec la vérité scientifique, écrit C. Evans, car il n'y a pas deux vérités contradictoires : celle de la Bible, et celle de la nature, telle qu'elle nous apparaît.

Après quelques considérations sur l'aspect gênant de cette théorie qui conçoit que Dieu pourrait tromper à ce point tous les chercheurs, l'auteur conclut en citant quelques remarques sur les dangers de ces théories pour notre jeunesse. En effet, les lycéens ou les étudiants chrétiens, voient leur foi démolie si on leur a enseigné des thèses erronées, sous un prétexte religieux. Le dogmatisme et les efforts persistants des créationnistes risquent de miner la foi chrétienne. Mais naturellement, prenons garde aussi de ne pas nous accrocher pareillement à une théorie scientifique, et de l'utiliser comme un moyen d'apologétique.

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