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Q10 – Alors?... Création ET Évolution? (3e partie)
1. Introduction
Pour terminer (provisoirement sans doute) cette série de
questions concernant la création et l'évolution, il faut introduire une
notion supplémentaire, celle de la complémentarité.
Il est évident que des routes parallèles - qui ne se rencontrent
jamais - n'ont d'utilité que si elles sont utilisées par de nombreux
usagers qui veulent arriver au même but. En somme, on arrive ainsi à la
notion d'autoroute, qui permet aux conducteurs lents et aux conducteurs
rapides de rouler de concert, sans trop se gêner (généralement...).
C'est ainsi, je pense, qu'on peut accepter mutuellement, qu'il y a bien
dans notre Univers, soit dans le passé, soit dans le présent, CRÉATION
ET ÉVOLUTION.
2. C'est le titre de mon livre(1)
Paru en 1990 aux Éditions SLATKINE à Genève, il retrace
tant au point de vue scientifique que biblique, cette évolution du monde,
dès son début. On peut l'appeler si l'on est un scientifique incroyant,
le big bang venu du hasard, ou par un acte voulu de Dieu, si l'on est un
chrétien croyant.
Il n'y a maintenant aucun doute que cet événement (qui s'est produit selon
les astronomes il y a quelque 15 milliards d'années - ou il y a
moins longtemps selon certains théologiens) a créé ce
qu'on appelle maintenant notre "matière-espace-temps". La mise en mouvement
de cette immense masse de matière initiale doit bien porter le nom d'évolution,
même bibliquement, puisque la Genèse (2) exprime
clairement des étapes successives allant exactement dans l'ordre que nous
établissent maintenant les scientifiques pour l'apparition des créatures :
lumière, espace, eau, végétaux, apparition des astres, animaux marins, grands
monstres (tanninim), leur multiplication, puis en dernière étape les animaux
supérieurs et l'homme.
Il y a donc bien eu dans les débuts "Création ET Évolution". Et les points
de vue sont parfaitement complémentaires. En ce qui concerne cette suite
d'événements, on peut parler certainement de complémentarité, tant les
points de vue de la science et de la bible sont analogues. Du reste,
certains scientifiques (croyants) l'ont exprimé depuis longtemps. L'un
deux a même écrit : "Si je devais résumer le développement de
cette création, je ne saurais mieux l'exprimer que l'auteur du premier
chapitre de la Genèse"; et le biophysicien français
Henri DEVAUX a pu écrire : "J'étudie avec admiration, depuis
60 ans, le magnifique livre de la Création, et cette longue étude n'a fait
que fortifier mon assurance que ces deux sources de témoignages sont en plein
accord" (3).
Si nous considérons maintenant le développement de l'humanité, selon les
découvertes archéologiques, puis historiques, on démontre parfaitement que
dans toutes les civilisations l'homme a suivi une évolution (avec des hauts
et des bas, certes) mais qui aboutit à notre civilisation mondiale actuelle,
qui met les "bouchées doubles" dans son évolution... De même la Bible nous
parle spécialement des peuples issus d'Abraham, de leur développement, de
leurs constructions, bref de leur évolution. D'abord, jusqu'à la royauté qui,
en Israël, atteint son sommet avec le roi David, puis particulièrement avec
Salomon. Ensuite, après des temps de déportation, elle nous présente le Roi
des Rois, le Messie, qui fait l'objet des écrits du Nouveau Testament.
À son tour l'Église primitive issue du petit groupe des disciples de Jésus,
se développe étonnamment depuis le Proche Orient et sur toute la Terre, sans
que cela s'arrête, jusqu'à nos jours. Il y a donc là aussi - concernant
l'Église elle-même - Création ET Évolution. Il n'y a rien qui contredise
généralement la science et la foi. Partout des ponts sont possibles. Et s'il
reste des ???, des datations non correspondantes (qui se corrigent souvent
avec d'autres découvertes historiques, archéologiques ou géologiques), on
ne peut plus parler que de complémentarité actuellement.
3. Comment mieux progresser...
... dans notre compréhension mutuelle? Il faut accepter que
partout où il y a matière ou vie, il y a évolution. Quelle soit positive ou
négative, cette évolution n'est pas en contradiction avec la création. Bien
au contraire. Même dans l'Église, c'est souvent lorsque tout semble perdu,
que de tout petits noyaux de croyants persécutés
existent encore, que tout à coup,
surgit un grand réveil spirituel qui bouleverse tout un pays. Si la bible
nous dit qu'il ne faut pas négliger les petits commencements (4),
elle dit aussi qu'il ne faut pas éteindre le lumignon qui fume encore
(5).
Scientifiquement, on constate que tout a une vie et une mort; depuis les
astres jusqu'aux animaux ou aux hommes. Des espèces entières peuvent
disparaître, même si - comme les dinosaures -, elles avaient
vécu sur la Terre en maîtres pendant de nombreux millions d'années. Les
grands sauriens en ont disparu, il y a 65 millions d'années, à la suite
d'un grand cataclysme, mais pour laisser la place à de nouvelles espèces
plus perfectionnées, d'abord très petites, des mammifères du genre des
souris. Leur développement progressif a permis l'arrivée
de l'homme, qui est aussi un mammifère, et qui lui, a reçu une intelligence
supérieure lui permettant de dominer sur toute la création terrestre; et
selon la bible, on peut dire la même chose... (6)
4. Les limites de la science
Là où la science ne peut actuellement rester dans la
discussion, c'est au sujet de l'ESPRIT. Pourtant, il est incontestable
qu'un énorme fossé existe entre les mammifères et l'homme moderne. La
bible nous montre comment Adam, il y a 5 761 ans, a été spécialement
créé par Dieu pour donner une nouvelle dimension à la vie, la vie
spirituelle, qui aurait dû mener à la vie éternelle. L'échec d'Adam,
certainement prévu dans le plan de Dieu, a été corrigé
par l'envoi de Jésus, le Christ, qui a redonné à tous les hommes quels
qu'ils soient, la possibilité de recevoir la vie éternelle (7).
Encore une nouvelle étape inexplicable scientifiquement...
Car la science ne nous dit rien sur l'ESPRIT. Elle n'en parle pas, tout
simplement. Car il est inexplicable par des mesures, quelles qu'elles soient.
Tant du reste lorsqu'il s'agit d'esprit destructeurs, que d'esprits de
bénédiction : Quelle science pouvait prévoir les conséquences du règne
d'un Hitler, où celles d'un Staline? Et pourtant, malgré
tous les efforts et la patience de nombreux chercheurs, le singe le plus
intelligent est absolument incapable de penser et de construire de façon
ordonnée (8). Le fossé est absolu. Il faut bien
donner un nom à ce fait très concret qu'est l'esprit de l'homme! Et ce n'est
pas du fait de nos neurones plus abondantes - par rapport à celles de
notre très proche voisin physique qu'est le singe - qu'on peut expliquer
cette faculté nouvelle et extraordinaire qu'est l'esprit. Il s'agit là d'une
véritable mutation. Un nouvel événement est venu bouleverser l'évolution. Ce
n'est plus la vie biologique, mais la vie spirituelle qui est mise en route!
Il faut bien que les scientifiques admettent à leur tour cette réalité qui
crève les yeux! Et enfin, si nous considérons la résurrection du Christ, et
sa promesse que nous serons un jour semblables à Lui, ce sera là vraiment la
dernière mutation qui nous est proposée par la bible! Là encore n'est-ce pas
imaginable - mais non prouvable bien sûr - par la science... Nos
voies parallèles se rencontrent donc bien dans cet infini-là.
5. Vers le point oméga
Quant à l'avenir de notre espèce, sera ce l'extinction? Où
l'arrivée du surhomme (mutation tellement moins grandiose que celle de
l'homme spirituel!)? Où, comme l'ont suggéré certains
chercheurs, l'aboutissement en une "surhumanité"?
(9) Cette idée rejoint aussi celle de la bible
qui nous annonce en effet dans l'Apocalypse, la réalisation du plan divin
appelée l'Épouse du Christ (10), ou la femme
de l'Agneau, ou la Nouvelle Jérusalem, qui sera la collectivité parfaite
qui avait été programmée par Dieu, dès avant le temps!
Ces parallélismes nous réjouissent profondément, car finalement l'aboutissement
de notre espérance à tous est en accélération d'accomplissement à chaque
nouvelle découverte que fait l'homme, en convergeant vers ce point oméga
qu'est l'accomplissement du Royaume de Dieu avec les hommes.
Solution de la foi, certes, mais aussi proche de plus
en plus de celle des chercheurs scientifiques sincères qui aboutissent eux
aussi à une semblable conclusion, en particulier dans cet excellent livre
de Jean-Marie PELT (11) - "De l'Univers
à l'Être". Voici pour terminer quelques extraits de son dernier chapitre :
6. Conclusion
"On retrouve dans le Dieu chrétien, représenté par la Trinité,
les traits constitutifs du Cosmos, de la Vie et de l'Homme. L'unité des trois
personnes, dans la Trinité, illustre l'unité dans la diversité. L'amour entre
elles sans aucune contrepartie, manifeste la victoire de la communion sur les
forces d'affrontement et de compétition. Le sacrifice du Fils est le prix de
cet amour. Les créatures seraient donc bel et bien à l'image du Créateur...
"...Pour les uns, agnostiques ou athées, il s'agit là de représentations
élaborées par le cerveau humain et la conscience sociale - ou l'inconscient
collectif -... Pour d'autres, croyants, l'Univers entier, de la plus
infime poussière de matière, de la plus impalpable trace d'énergie jusqu'aux
plus hauts sommets de la créativité, de la beauté et de la bonté, est le
fidèle reflet, l'image même du Créateur..." Et pour réaliser tout cela,
"dans la marche de l'évolution de la matière jusqu'à l'être humain, Il a
accepté... des pertes et même de <lourdes pertes>. C'était en quelque
sorte le <prix de l'amour>, le prix à payer pour partager l'humaine condition, s'intégrer à la communauté humaine. Le Fils, la deuxième personne de la Trinité, a en effet pris notre condition par un acte d'abaissement inouï; puis il a accepté la mort la plus ignominieuse : la mort sur une croix!
"Saint-Paul résume en ces termes ce double
abandon (12) :
< Lui qui est de condition divine n'a pas considéré comme une proie à
saisir d'être égal avec Dieu. Mais il s'est dépouillé, prenant la condition
de serviteur, devenant semblable aux hommes, et, reconnu à son aspect comme
un homme, il s'est abaissé, devenant obéissant jusqu'à la mort, à la mort
sur une croix. C'est pourquoi Dieu l'a souverainement élevé et lui a conféré
le Nom qui est au-dessus de tout nom, afin qu'au nom de Jésus tout genou
fléchisse, dans les cieux, sur la terre et sous la terre...>... principe
de coopération porté jusqu'à l'extrême de cet amour absolu qui ne laisse
plus aucune place aux forces d'affrontement et de compétition; acceptation
en Jésus-Christ de pertes et de manques comme prix de l'amour ineffable.
Voici que l'on retrouve dans le Dieu chrétien les trois grandes lois décelées
dans le Cosmos, la Vie, l'homme, la société…Comme si une compatibilité
inattendue liait la nature au Créateur."
Ce texte me servira naturellement aussi de conclusion (temporaire?) à ce
triplet concernant CRÉATION ET ÉVOLUTION.
Bibliographie citée et notes :
(1) Gold-Aubert, P. , " Création ET Évolution ", Slatkine et L'Unicorne Ed. (1990). |
(2) La Bible, Livre de la Genèse, le chapitre 1. |
(3) Lukasik, A., Livre de citations : "En quête de l'absolu", Nouvelle Alliance Ed. (1993) page 51. |
(4) La Bible : Livre du Prophète Zacharie, chapitre 4, verset 10. |
(5) Évangile selon Matthieu, chapitre 12, verset 20. |
(6) La Bible : Livre de la Genèse, chapitre 1, verset 26. |
(7) Évangile selon Jean, Chapitre 10, versets 26-30. |
(8) Revue "EUREKA" No 55 mai 2000. |
(9) VANDEL A. - Livre : "La Genèse du Vivant" , Masson Ed. 1968. |
(10) La Bible : Apocalypse de St Jean : chapitre 21, versets 9-suivants. |
(11) PELT J.-M. - "De l'Univers à l'Être; réflexions sur l'évolution", Arthème FAYARD Ed. (1996) et Le Grand Livre du Mois Ed.( octobre 2000). |
(12) La Bible : Épître aux Philippiens, chapitre 2, versets 6-10. |
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